Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

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Ramdams
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Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Ramdams » 02 sept. 2014, 15:28:20

Bien que n'étant pas encore reconnue comme une forme d'agriculture en tant que telle, l'agriculture urbaine connaît un certain succès depuis plusieurs années, soutenue par une forte demande dans les villes françaises.

Atlantico : L’agriculture urbaine est-elle un phénomène nouveau et en croissance ?
Christine Aubry : C’est une agriculture située dans la ville ou dans sa périphérie mais en lien fonctionnel fort avec la ville, notamment à travers ses produits. En suivant, cette définition, il existe déjà des types d’agriculture urbaine, qui sont rentables et fonctionnent sur des business models tout à fait classiques. Il s’agit, en particulier dans nos pays industrialisés, de tous les phénomènes de maraîchages péri-urbains, en particulier en circuit court. Aujourd’hui, une bonne partie des villes françaises ont d’ailleurs peu ou prou ce qui ressemble à une ceinture verte maraichère.

Et ce phénomène, qui existe depuis plusieurs décennies, est en croissance et se diversifie.

Toutes les formes d’agriculture urbaine sont-elles commercialement rentables ?
On observe désormais des formes plus émergentes d’agriculture intra-urbaine dans nos contrées, soit en plein sol, lorsque les villes sont suffisamment denses, comme dans les métropoles nord-américaines par exemple. Là encore, il s’agit de systèmes économiques de vente maraichère, le plus souvent en circuit court. L’autre forme d’agriculture intra urbaine concerne les espaces bâtis, qui sont aujourd’hui un peu en ligne de mire, c’est-à-dire la colonisation du bâti urbain par des formes agricoles. Dans cette catégorie, on distingue les formes commerciales, essentiellement sous serres hydroponiques, et les formes de récupération de friches industrielles, pour y développer de l’agriculture. Si ces techniques ne sont pas nouvelles, elles permettent de récupérer chaleur et déchets urbains. Enfin, il existe une troisième forme d’agriculture urbaine, qui elle, en revanche, n’est pas prioritairement orientée vers la vente de produits, et qui fonde donc son modèle économique plutôt sur une multifonctionnalité. Par exemple, on voit de plus en plus, surtout en région parisienne, des projets qui mixtent une petite partie productive, comme une vente en AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), mais aussi et surtout, des services rémunérés, du type accueil pédagogique, insertion sociale ou même liés à la biodiversité.

La faible distance entre producteurs et consommateurs permet-elle de réduire les coûts ?
Oui, en théorie. C’est bien pour cela que, y compris chez les maraichers péri-urbains, ce sont plutôt ceux qui sont en circuit court et diversifiés qui survivent. Mais ce n’est pas forcément toujours le cas, en particulier en ce qui concerne les consommations d’énergies rapportées au kilo de matière produite. Des chercheurs allemands ont notamment pu montrer que, dans certains circuits courts, on arrivait à dépenser autant, voire plus d’énergie fossile que dans les circuits longs parce que la logique des circuits longs et de la grande distribution sont depuis très longtemps organisées, précisément pour limiter ces coûts-là. Alors que les circuits courts, pour partie d’entre eux, sont encore assez artisanaux. Le problème aujourd’hui est donc bien de réduire ces coûts énergétiques qui sont des coûts financiers. L’intérêt de faire de la culture hors-sol, ou hydroponie, en ville, bien que cela n'ait pas été encore totalement démontré, sauf peut-être au Canada, réside hypothétiquement dans la possibilité de produire d'autres produits, notamment des variétés plus anciennes, qui ne supportent pas le transport.

Lire la suite (Page 2) sur Atlantico
J'ai passé quelques jours dans la Randstad néerlandaise, du côté de Rotterdam. Là-bas, les volkstuinvereniging (que l'on pourrait traduire par "association de jardins familiaux") ont le vent en poupe et sont très nombreux. Ils permettent aux citadins d'avoir un espace vert pouvant être utilisé comme espace de loisir (avec une maisonnette), à la condition de remplir ses obligations : entretien du jardin, du compost... Dans un autre topic, on se demandait comment allier écologie et rentabilité, voilà une proposition intéressante.

freeze
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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par freeze » 02 sept. 2014, 18:31:37

C'est déjà très répandu en France du moins dans mon coin(les jardins familiaux).

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Nombrilist » 02 sept. 2014, 19:00:53

Je serais quand même curieux de savoir la quantité de métaux lourds présents dans les légumes qui poussent en ville. Par curiosité.

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Ramdams
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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Ramdams » 02 sept. 2014, 19:28:55

Sont-ils plus impropres à la consommation que les légumes de campagne nourris aux pesticides ?

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Nombrilist » 02 sept. 2014, 20:20:37

Je suppose qu'en ville, ce n'est pas du bio ?

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Ramdams
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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Ramdams » 02 sept. 2014, 20:33:34

Peut-être mais ce n'est pas aussi néfaste qu'un champ que l'on peut asperger sur tout sa longueur et toute sa largeur. C'est évidemment impossible en ville. J'avais lu un article qui affirmait que le miel des abeilles urbaines était bien meilleur que celles des abeilles rurales, justement parce que les fleurs sur lesquelles elles butinent sont moins exposées aux pesticides et surtout, la ville offre une diversité végétale, là où les campagnes subissent de plus en plus les monocultures.

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par freeze » 02 sept. 2014, 21:31:13

Exact.
Mais faudrait comparer l'incidence des métaux lourds et des pesticides, perso dans le coin on est exempt des deux ^^.

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Nombrilist » 02 sept. 2014, 23:07:13

Ramdams » Mar 2 Sep 2014 - 20:33 a écrit :Peut-être mais ce n'est pas aussi néfaste qu'un champ que l'on peut asperger sur tout sa longueur et toute sa largeur. C'est évidemment impossible en ville. J'avais lu un article qui affirmait que le miel des abeilles urbaines était bien meilleur que celles des abeilles rurales, justement parce que les fleurs sur lesquelles elles butinent sont moins exposées aux pesticides et surtout, la ville offre une diversité végétale, là où les campagnes subissent de plus en plus les monocultures.
Tu penses qu'en ville, les agriculteurs se gênent pour traiter ? Moi je pense le contraire.

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Ramdams » 03 sept. 2014, 13:26:32

La législation interdit de traiter par pesticides des cultures à moins d'une cinquantaine de mètres d'écoles, d'hôpitaux, de foyers pour seniors et autres établissements pour personnes fragiles. Donc, je ne pense pas que les agricultures puissent s'adonner en ville aux traitements de même échelle qu'en campagne.

L'agriculture urbaine est une piste qui est à privilégier à mon sens pour la réduction des frais de transport, pour l'élaboration de circuits courts, pour mettre les bâtons dans les roues des grandes surfaces voraces, pour lutter contre l'étalement urbain et j'en passe. Elle ne constituera qu'une agriculture d'appoint, complémentaire à celle pratiquée en campagne mais c'est toujours ça.

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Nombrilist » 03 sept. 2014, 19:28:38

50 mètres, c'est très très court. Et puis il n'a pas des écoles et des hôpitaux à tous les coins de rue. Et c'est la loi, ou bien c'est une loi qui est prévue ?

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Re: Comment l’agriculture urbaine est en train de réussir son pari improbable de devenir rentable

Message non lu par Ramdams » 03 sept. 2014, 19:31:16

C'est un arrêté que l'on peut retrouver sur Legifrance.

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