Habiter et donc construire... autrement

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politicien
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Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par politicien » 02 nov. 2014, 18:30:13

Bonjour,
Renouveler un parc immobilier vieillissant, dans le respect du développement durable, et de normes parfois pesantes en mobilisant les progrès de la technologie... Voilà un enjeu d'avenir pour le secteur du BTP en plein marasme. Après le tout béton, la filière bois a la cote. Mais le vrai défi reste d'industrialiser la construction pour faire plus, plus vite et mieux, sans répéter les erreurs des « trente glorieuses ».

Quel sera l'habitat de demain ? Cette question, qui ne trouve pour l'instant que des réponses partielles, mérite d'être posée, tant l'état actuel du parc du logement n'est pas satisfaisant en France. Certes, depuis une trentaine d'années, la surface par personne et par logement s'accroît et le surpeuplement diminue, mais, dans le même temps, plus de 3 millions et demi de personnes restent mal logées, les dépenses courantes des ménages français pour leur habitation (loyer, énergie, charges) explosent (+ 48 % entre 2000 et 2010) et le parc immobilier ancien se dégrade avec le poids des ans. Les deux tiers environ des logements du parc existant ont été construits avant 1974 et sont pour beaucoup très mal isolés, certains étant même qualifiés de « passoires thermiques ». Selon l'Insee, 3,8 millions de ménages de France métropolitaine consacrent désormais plus de 10 % de leur revenu à leur facture énergétique, tandis que 3,5 millions déclarent souffrir du froid dans leur domicile.

Malheureusement, les perspectives sont moroses : voilà trois ans que le nombre de mises en chantier de logements s'écroule et que de moins en moins de permis de construire sont accordés, ce qui laisse craindre un renouvellement insuffisant du parc immobilier résidentiel à terme. Dans l'incapacité de commercialiser des logements à prix abordables respectant les exigences normatives, les industriels du secteur voient leurs carnets de commandes fondre comme neige au soleil.

Cet état des lieux alarmant amène à s'interroger sur les méthodes de production actuelles. Sont-elles désuètes ? Ne faudrait-il pas réinventer l'habitat dans sa globalité à des fins d'intérêt général ? « Concrètement, les procédures actuelles ne permettent pas de construire suffisamment de logements. Il faut renouveler l'urbanisme, faire évoluer les autorisations de construire, faciliter les disponibilités foncières. Nous constatons que la construction d'habitations depuis trente ans est chroniquement insuffisante en France, et que la dégradation s'accélère en zones tendues. Les prix sont en forte hausse et le mal-logement est préjudiciable sur un plan social et économique », constate ainsi Catherine Jacquot, présidente de l'ordre des architectes. « En outre, l'urgence des enjeux environnementaux impose de construire autrement, d'innover, et de contribuer à la pertinence des réponses face à l'urgence de la quantité », ajoute-t-elle. Face à cette urgence, le pouvoir politique, tous bords confondus, mène depuis plusieurs années des combats sur plusieurs fronts.

Du côté de l'État, cette volonté a notamment été matérialisée par l'émergence des écoquartiers, définis comme des projets d'aménagement urbain qui respectent les principes du développement durable, et « qui intègrent les notions de densité, de nature en ville, d'anticipation et l'adaptation au changement climatique », explique-t-on au ministère du Logement. Ils peuvent contenir des immeubles de logements, des bureaux et des commerces ; et les bâtiments qui les composent tendent à créer plus d'énergie qu'ils n'en consomment.

500 projets d'écoquartiers en cours
Cette démarche a été lancée en octobre 2008 par l'intermédiaire d'appels d'offres de l'État à destination des collectivités, en réponse aux engagements de la loi Grenelle II. Depuis lors, l'État a retenu plus de 500 projets d'écoquartiers. « Les écoquartiers représentent une part non négligeable de la production française de logements : les projets présentés en 2011 concernent ainsi plus de 200 000 logements, dont près de 66000 logements sociaux », indique le ministère du Logement. Un succès apparent auquel les élus ne sont pas étrangers. « Les élus ont pour volonté de densifier la ville existante pour répondre aux besoins en logements en intégrant une dimension environnementale et sociale plus favorable que dans les années 1970, par des constructions plus économes en énergie pour diminuer les charges futures, et alimentées tant que faire se peut par des énergies renouvelables, notamment via des réseaux de chaleur », explique Pierre Guyard, directeur de marché collectivités et habitat de l'une des branches de GDF Suez énergie services.

L'aspect environnemental revêt une importance de premier ordre. « Dans la plupart des écoquartiers, on essaie d'introduire des cours d'eau et d'intégrer de la verdure pour combattre l'effet îlots de chaleur », explique Pierre Guyard. Pour lui, la tendance actuelle « va dans le sens d'une amélioration de l'impact environnemental des logements, et plutôt sur des programmes collectifs qu'individuels. Il semble clair qu'à l'avenir, le développement urbain passera par des contraintes environnementales et favorisera donc les constructions de type écoquartiers ». De quoi apporter un peu d'optimisme pour l'avenir dans la morosité ambiante.

(...)

À la redécouverte des atouts du bois
« Tous ces sujets nous obligent en effet à réfléchir », constate de son côté Philippe Robart, directeur ingénierie et innovation chez Vinci Construction France. Sans pour autant masquer une certaine assurance : « On y arrive relativement bien, avec des opérations mixtes accession-location, pour le volet administratif, et avec des logements à énergie positive dans les prix du marché du logement social, pour le volet technique », assure-t-il.

La dernière lubie des acteurs du secteur, c'est l'industrialisation du processus de construction pour les logements collectifs. Elle présente selon eux des conséquences positives aussi bien sur le plan économique qu'environnemental. En effet, plutôt que de couler le béton sur les chantiers, un procédé qui prend du temps et qui peut être imprécis, autant imaginer la conception des bâtiments en usine, où l'utilisation des matières premières est optimisée.

On pense aux préfabriqués en métal. Mais ils sont peu utilisés en France où c'est davantage la filière bois qui a la cote aujourd'hui. Arnaud Montebourg l'avait même inscrite dans ses 34 filières d'avenir.

Déjà très utilisé pour la construction de maisons individuelles, le bois l'est moins jusqu'ici pour les programmes de logements collectifs. Cependant, d'aucuns ne cessent de louer les mérites de ce matériau, que ce soit pour l'ossature ou les bardages d'immeubles.

Sous l'oeil intéressé des grands groupes de construction, des patrons d'entreprises de taille modeste se spécialisent dans cette filière. C'est le cas de Paul Jarquin qui a fondé REI, une société qui construit des logements collectifs en bois. Son projet est le fruit d'une prise de conscience écologique pour lutter contre le monopole de l'industrie du béton, en partie responsable « de la forte empreinte énergétique du secteur de la construction, qui représente 25 % des émissions de carbone en France », explique-t-il. Ce déclic l'a amené à considérer « les matériaux végétaux qui, en plus d'être de très bons isolants thermiques, stockent le CO2 là où le béton en produit », se réjouit-il.

(...)

Faut-il pour autant généraliser à toutes les constructions le montage en usine ? Si oui, à condition de ne pas répéter à outrance le même modèle qui va parfois de pair avec l'industrialisation de masse. Bref, attention à ne pas reproduire les erreurs des années 1970. Car tous les acteurs de la construction, qu'ils soient promoteurs, constructeurs, architectes, urbanistes, élus ou autres rappellent sans cesse que le logement souffre encore des programmes de construction massifs des « trente glorieuses » (1945-1973). Ces logements aux architectures désastreuses sont désormais de vraies passoires énergétiques.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur La Tribune.fr
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pierre30
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par pierre30 » 02 nov. 2014, 18:49:44

Mon beau père était entrepreneur en maçonnerie. Il a vu un changement considérable et continu dans la manière de construire les logements (nouvelles briques, nouvelles isolations, nouvelles couvertures, nouvelles menuiseries). Cette évolution s'est-elle faite grâce au discours des écolos ? Je me demande parfois si il est efficace ou contre-productif.

Ils me saoulent. Ils devraient prendre des vacances de temps en temps et ça nous en ferait aussi.

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Ramdams
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par Ramdams » 04 nov. 2014, 21:58:45

Il y a des normes qui me paraissent nécessaires, ne serait-ce parce que la qualité de vie et le coût du logement en dépend largement et parce qu'elles sont invisibles à l’œil nu, comme l'isolation (thermique et phonique). Il ne faut bien évidemment rien attendre de la bonne foi des propriétaires et agents immobiliers qui ne sont pas là pour être honnêtes sur les conditions de leur logement à acheter ou à louer.

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Nombrilist
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par Nombrilist » 04 nov. 2014, 22:41:19

pierre30 » Dim 2 Nov 2014 - 18:49 a écrit :Mon beau père était entrepreneur en maçonnerie. Il a vu un changement considérable et continu dans la manière de construire les logements (nouvelles briques, nouvelles isolations, nouvelles couvertures, nouvelles menuiseries). Cette évolution s'est-elle faite grâce au discours des écolos ? Je me demande parfois si il est efficace ou contre-productif.

Ils me saoulent. Ils devraient prendre des vacances de temps en temps et ça nous en ferait aussi.
Je pense que les écolos ont joué leur rôle là-dedans. Le discours sur les économies d'énergie a orienté la R&D vers cette demande.

pierre30
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par pierre30 » 04 nov. 2014, 22:54:26

Oui ça doit y être pour quelque chose. Mais il y a des hystériques qui se croient investis de la mission de sauver la terre.

freeze
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par freeze » 05 nov. 2014, 14:46:13

on est revenu simplement a la logique ou au bon sens et en partie "grace" aux écolos
qui n'ont rien inventé, on a simplement redécouvert les matériaux utilisés d'antan : la paille, le chanvre, la chaux etc etc

pierre30
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par pierre30 » 05 nov. 2014, 19:38:13

Les briques monomur, je suis pas sûr qu'elles existaient avant. Et le chanvre, c'est pas top lorsqu'on perce dedans ^^. En fait il y a des matériaux et des solution traditionnelles améliorées dont tu parles, mais il y a aussi beaucoup de solution High tech; comme le triple vitrage, par exemple.

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Nombrilist
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par Nombrilist » 05 nov. 2014, 20:05:05

Et les portes hermétiques. Les portes d'antan, ce n'était pas vraiment ça.

freeze
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Re: Habiter et donc construire... autrement

Message non lu par freeze » 06 nov. 2014, 16:21:41

ben ça contribuait au renouvellement d'air ^^, au lieu de mettre des ouvertures d'air sur les fenêtres comme actuellement et le triple vitrage n'est pas nécessaire du tout (je viens de changer toutes mes portes et fenêtres et vu le coût ça ne sert a rien en rénovation hormis dans la construction d'une maison dite passive)
évidemment que la technique s'est amélioré sur certains points, je compte retaper ma grange et hormis le double vitrage je ne compte pas utiliser de nouveaux produits dans son élaboration : ça sera du bois, de la paille et de la chaux(3 matériaux ancestraux et non soumis a l'évolution technologique), je parle de la structure évidemment pas du reste ^^

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