La guerre des haies est déclarée

[Nombrilist]

Ceux que je croisais poussaient en terrain sec. Près d'une rivière, mais en terrain sec, à plusieurs dizaines de mètres de la rive.

[politicien]

Voici un article intéressant sur les haies :

La politique agricole conduit dans le Nord à l’arrachage des haies et à la disparition du bocage

« Ma conversion à l’agriculture biologique, en élevage laitier, remonte à douze ans. Aujourd’hui, j’ai compris l’intérêt du bocage et les bienfaits des haies. Elles coupent le vent, retiennent les sols, accueillent une biodiversité, contribuent à un équilibre respectueux de la nature ».

Entre 2010 et 2014, Yannick Przeszlo, a été président du Groupement des agriculteurs biologiques du Nord-Pas-de-Calais (GABNOR). Il gère un cheptel de trente-cinq vaches laitières, « en bon père de famille », sur quarante-quatre hectares « tout herbe ».

Il est installé dans l’Avesnois, au sud du département du Nord, un territoire qui partage une même identité rurale et herbagère avec le Hainaut belge voisin et la Thiérache de l’Aisne. On y trouve l’Appellation d’origine protégée Maroilles et un Parc naturel régional créé à la fin des années 90.

Ce Parc, carrefour de politiques publiques (Europe, Conseil Régional, Conseil Général), s’efforce, entre autres missions, de protéger le bocage, ses pâtures et haies. Comment ? En encourageant le développement de l’agriculture biologique, qui protège aussi les nappes phréatiques des nitrates. Ou en incitant les collectivités à s’équiper de chaudières à bois déchiqueté.

(...)

Fin des quotas laitiers = arrachage des haies
Yannick Przeszlo dénonce les conséquences prévisibles d’une agriculture intensive, si elle venait à s’imposer : « Disparition de chemins de randonnée, réunions de parcelles, disparition des petites exploitations, phénomènes de ruissellement, épuisement des terres par la monoculture, traitements chimiques ».

Dans l’Avesnois, l’actualité des éleveurs, c’est la fin annoncée des quotas laitiers, en 2015, et la perspective d’un avenir encore plus nébuleux, tandis que la Chambre d’agriculture prépare « ses troupes » à ce changement et que l’on voit poindre la logique implacable des marchés, de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution. Si les consommateurs urbains ont droit à une image idéalisée et lénifiante de l’agriculture, les agriculteurs, eux, connaissent l’envers du décor.

(...)

Autrement dit, si le marché du lait, même subventionné, n’était plus porteur, le risque serait grand de voir s’accélérer, sans espoir de retour, le labourage, le remembrement, l’agrandissement des exploitations. Les haies deviendraient vite une gêne aux passages des engins agricoles de la culture intensive.

Tout ce raisonnement expique que de son côté, Yannick Przeszlo, l’agriculteur bio, n’est guère optimiste. « Cette incertitude qui pèse sur les subventions européennes et sur l’évolution du prix du lait, va amener des agriculteurs à arrêter l’élevage, à faire autre chose ».

Localement, il estime que l’arrachage des haies et le retournement des prairies sont des sujets couverts par une véritable omerta. Qu’il compare à celle qui pèse sur l’usage de la chimie dans les pratiques agricoles.

Sur la question de la préservation du bocage, il n’hésite pas à mettre en cause les élus : « Les élus ruraux quand ils ne sont pas eux-mêmes agriculteurs, n’ont pas envie de se mettre à dos une profession. Ils connaissent ses difficultés et craignent les réactions du système. Or, ce sont bien eux, les élus, qui sont chargés de mettre en œuvre les mesures ou plans locaux d’urbanisme qui visent à protéger le bocage… »

L'intégralité de cet article à lire sur Reporterre.net

[karoline]

J'ai toujours été stupéfaite par le fait que l'outil le plus utilisé par les jardiniers et les professionnels de l'agriculture est la tronçonneuse!!!!

[Narbonne]

Ceux que je croisais poussaient en terrain sec. Près d'une rivière, mais en terrain sec, à plusieurs dizaines de mètres de la rive.

La nappe phréatique ne devait pas être bien loin.

[johanono]

Les haies sont un réservoir indispensable de biodiversité qui permettent très souvent de compenser la pauvreté des monocultures environnantes. Les détruire c'est irresponsable. Cet agriculteur est un sinistre abruti d'autant plus que 1. tous ceux qui s'intéressent un minimum à la nature savent cela, 2. les paysans et ruraux que je connais ici en Bretagne regrettent tous les bocages de leur enfance d'avant-remembrement. Conclusion : cet agriculteur n'est qu'un industriel de la nature au même titre que les gros céréaliers de la Beauce, et certainement pas un paysan. Je parie qu'il n'est jamais le dernier à faire preuve de condescendance envers les citadins-qui-connaissent-rien.

Mais comment interprètes-tu les menaces dont le plaignant a été victime ? Manifestement, les voisins soutiennent l'agriculteur condamné. Cela veut bien dire qu'il y a quelques chose de tordu dans l'état d'esprit de tous ces habitants qui, manifestement, n'ont que faire de l'écologie.

[El Fredo]

Oui c'est clair. Si j'en crois ma propre expérience les ruraux n'en ont strictement rien à foutre de la nature ou de la biodiversité. Ce sont les rois du désherbant, de l'engrais chimique, du motoculteur et des pelouses en gazon.

[karoline]

Oui c'est clair. Si j'en crois ma propre expérience les ruraux n'en ont strictement rien à foutre de la nature ou de la biodiversité. Ce sont les rois du désherbant, de l'engrais chimique, du motoculteur et des pelouses en gazon.

Pour beaucoup de ces personnes un arbre n'est que de la mauvaise herbe.

[phoenix72]

Oui c'est clair. Si j'en crois ma propre expérience les ruraux n'en ont strictement rien à foutre de la nature ou de la biodiversité. Ce sont les rois du désherbant, de l'engrais chimique, du motoculteur et des pelouses en gazon.

Exact et le problème c'est que dans les petites communes la majorité des maires sont des agriculteurs.

[Golgoth]

Nombrilist » 25 Jan 2015, 10:46: 23 a écrit:
Ceux que je croisais poussaient en terrain sec. Près d'une rivière, mais en terrain sec, à plusieurs dizaines de mètres de la rive.

La nappe phréatique ne devait pas être bien loin.

La Canne de Provence a besoin de beaucoup moins d'eau que le Roseau commun. Ceci dit il faut effectivement de l'eau pas trop profond dans le sol, on la trouve en bord de ruisseau, fossé et dans les champs irrigués. Ailleurs c'est le signe d'une nappe plus profond.
Désolé pour le HS.

[fan2machiavel]

Les haies permettent une conservation de la biodiversité et notamment des rapaces. Et çà c'est tout sauf anecdotique car cela permet de sérieusement limiter les pullulations de campagnols (responsables de 75% des pertes agricoles du à des nuisibles). Raser les haies est donc idiot et irresponsable

[Nombrilist]

Au final, ça nous fait très mal quand les gens arrêtent leurs études trop tôt.

[Golgoth]

Sans compter que les buses et les milans sont dézingués par les "ruraux".

[fan2machiavel]

Au final, ça nous fait très mal quand les gens arrêtent leurs études trop tôt.

Les agriculteurs font des études de plus en plus poussées.
J'ajouterais que l'attitude de nombreux écologistes consistant à prendre ses interlocuteurs pour des débiles qui ne comprennent rien à rien alors qu'ils ne connaissent pas le quart de ce que connait cette interlocuteur sur ce sujet est en grande parti responsable du rejet de l'écologie par un grand nombre. L'écologie demande d'abord et avant tout de l'humilité

[Nombrilist]

Si tu fais allusion aux rares agriculteurs qui ont fait une école d'ingé agro, il n'y a pas une minute d'enseignement en écologie dans ces formations. Je le sais, j'en viens.

[freeze]

Arrêtez avec vos poncifs sur les ruraux
Ce qui a nuit a la nature ce n est pas les paysans mais le productivisme (qui a touché tout le monde)