Myriam Maestroni est Présidente d'Economie d'Energie, et a remporté le prix de La Tribune Women's Award dans la catégorie Green Business. Elle a accompli toute sa carrière dans le secteur de l'énergie. Après huit années à la tête de Primagaz France, elle a crée EDE, la société Economie d'énergie.
Elle est l'auteure de deux ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, maxima) et Mutations énergétiques (Gallimard, 2008).
Son dernier ouvrage s'intitule Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima).
[/align]Le Department of Energy estime à un million le nombre de foyers britanniques qui pourraient être chauffés grâce à de l'eau pompée dans les rivières, les canaux et la mer. Comment cette technologie fonctionne-t-elle ?
Myriam Maestroni : Cette technologie fait partie de l’ensemble des solutions connues sous le nom de géothermie (du grec géo -terre- et thermos -chaleur-), qui consistent à capter l'énergie issue de la Terre sous forme de chaleur (énergie thermique). Cette énergie a une double origine puisqu’elle est pour partie minoritairement issue du rayonnement solaire et, majoritairement issue de la chaleur provenant du noyau terrestre, qui augmente en fonction de la profondeur, puisque plus on creuse, plus la température augmente car on se rapproche du magma en fusion.
C’est pourquoi on distingue la géothermie de surface, considérée comme à basse température, de 5 à 10°C (provenant en partie du rayonnement solaire et de la chaleur terrestre), la géothermie profonde à haute température, qui peut aller jusqu’à 2.000 mètres de profondeur et atteindre jusqu’à 150°, et la géothermie très profonde à haute ou très haute température jusqu’à 10.000 mètres de profondeur. L’énergie récupérée dans l’écorce terrestre peut être utilisée directement ou convertie en électricité. Les technologies permettant de récupérer cette énergie varient en fonction des différents cas de figure.
La technologie évoquée par le Département de l’Energie anglais fait plus spécifiquement référence au captage de chaleur pompée dans un grand volume d’eau comme l’océan, les lacs, les rivières, ou les canaux, et est connue sous le nom d’ « aquathermie », que l’on peut considérer comme un cas particulier de géothermie. Le principe est simple, puisqu’en substance il s’agit d’un échangeur qui va transférer une quantité de chaleur issue d’un milieu émetteur vers un autre milieu récepteur. En l’occurrence le but du dispositif de pompage (pompe à chaleur) est de capter et amplifier l’énergie contenue dans l’eau pour la restituer à un système de chauffage et d’Eau Chaude Sanitaire (on pourrait également le faire fonctionner à l’inverse pour abaisser la température et obtenir un effet de climatisation). Le système de pompe à chaleur que nous connaissons tous le mieux est celui de notre réfrigérateur qui retire des calories pour abaisser la température intérieure et les rejette à l’extérieur.
Des agents chimiques seraient utilisés. Ce procédé est-il 100 % vert ?
Dans ce genre de technologies, le principe de base est relativement simple puisqu’il est basée sur une pompe à chaleur dite« eau-eau ». Cette dernière est composée d’un évaporateur, d’un compresseur, d’un condenseur et d’un détendeur. Un fluide frigorigène -en circuit fermé- capte les calories de l’eau et passe d’un état liquide à un état gazeux (son point d’évaporation est environ à -5°C). Il est ensuite comprimé, ce qui provoque son échauffement par le compresseur, qui l’expédie à haute pression vers le condenseur. Le liquide réfrigérant va alors céder ses calories au condenseur, soit directement, soit via un circuit d’échange d’eau. A son tour le condenseur restitue les calories – et donc la chaleur – aux radiateurs du logement. La pompe à chaleur (PAC) a néanmoins besoin d’une certaine quantité d’électricité pour faire tourner le compresseur. C’est pourquoi on doit être vigilant sur le Coefficient de Performance (ou COP) des PAC. Le COP est le nombre de kWh produit pour 1 kWh consommé.
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