Cela fait plusieurs mois que les éleveurs protestent contre la baisse des prix qui leur sont offerts, et contre les marges de la grande distribution. Ils ont mené de nouvelles actions la nuit passée :
Des milliers d'agriculteurs en colère ont participé à la «nuit de la détresse»
EN IMAGES/VIDÉO - Les éleveurs, qui dénoncent l'absence de remontée des prix de leur production qui leur avait été promise mi-juin, étaient principalement rassemblés dans l'Ouest. Préfectures, abattoirs et magasins ont été pris pour cible.
La colère des éleveurs ne s'apaise pas. La nuit dernière, ils étaient plusieurs milliers à manifester dans toute la France, essentiellement dans l'Ouest, lors d'un rassemblement baptisé «nuit de l'élevage en détresse». A l'appel de la FNSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs), ils ont exprimé leur ras-le-bol face à l'absence de remontée des prix de leur production. Ils dénoncent notamment la non-application de l'accord conclu en juin sous l'égide du ministère de l'Agriculture, censé faire remonter les prix de la viande de 5 centimes par semaine.
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Face à cette colère, le ministre se défend en affirmant qu'il n'a pas le pouvoir de fixer les prix. Il en est réduit à organiser des tables rondes :
Le gouvernement convoque une table ronde sur l’élevage bovin
Les éleveurs bovins continuent à faire pression. Lundi 11 mai, ils ont poursuivi leurs opérations de blocage des abattoirs, leur donnant une portée nationale. Ce mouvement avait débuté mercredi 6 mai au soir, sous la houlette de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole français, la FNSEA.
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http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... ES3MO1X.99
Plus récemment, il a promis de saisir un médiateur...
Stéphane Le Foll saisit le médiateur des relations commerciales agricoles
Il n'y a pas que les syndicats qui s'impatientent. Le ministère de l'Agriculture a lui aussi publié dans un communiqué de presse du 1er juillet sa ferme intention de faire respecter aux acteurs des filières bovine et porcine leurs engagements à faire progresser les prix payés aux éleveurs de semaine en semaine.
En savoir plus sur
http://www.lafranceagricole.fr/actualit ... qfydTSD.99
Évidemment, de tels expédients ne suffisent pas pour contraindre la grande distribution à proposer des prix décents aux producteurs. Le ministre est totalement impuissant et démuni face à la grande distribution, car l'UE l'empêche de faire quoi que ce soit : un accord sur le prix serait sanctionné par la Commission car contraire aux principes du libre échange, et de toute façon, la grande distribution peut toujours se fournir à l'étranger, grâce aux charmes du libre-échange, si les producteurs français ne sont pas suffisamment dociles.