Qu'en pensez vous ?Des centaines d’outardes canepetières – des oiseaux des plaines rares et protégés –, des grandes sauterelles vertes ou encore des papillons dianes. Voilà la moisson récoltée, parmi plus de 300 espèces de plantes, 150 d’oiseaux et 100 d’insectes, par le bureau d’études Biotope sur le chantier de la ligne à grande vitesse qui doit relier Montpellier à Nîmes en 2017. Comme pour tout projet d’aménagement, l’entreprise réalise des études d’impact chaque année afin d’évaluer les effets sur l’environnement du futur ouvrage et ses mesures de compensation. Mais, pour la première fois, elle devait verser ces informations, le 10 février, à l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), la plus grande base de données française en matière de biodiversité, qui dépend du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
Cette démarche préfigure une forme d’« open data pour la biodiversité », une nouveauté intégrée par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, au projet de loi pour la biodiversité. L’article 3 ter du texte, voté par les sénateurs le 26 janvier et qui doit revenir en seconde lecture devant l’Assemblée mi-mars, prévoit que « les maîtres d’ouvrage, publics ou privés, doivent contribuer à cet inventaire national par la saisie ou, à défaut, le versement des données brutes de biodiversité acquises à l’occasion des études d’impact des plans et programmes (…) et des projets d’aménagement ». Le texte précise que ces informations « sont diffusées comme des données publiques, gratuites, librement réutilisables ».
« On va vers la démocratisation des données. Chaque citoyen pourra y avoir accès, ce qui améliore la connaissance de la nature et de son état de conservation », se réjouit Jean-Philippe Siblet, le directeur du Service du patrimoine naturel au MNHN. Objectif : tripler le nombre de données disponibles, pour atteindre près de 100 millions d’ici à 2020.
L’inventaire de 160 000 espèces
Aujourd’hui, l’INPN contient 35 millions d’entrées sur 160 000 espèces de faune ou de flore françaises. La partie émergée de l’iceberg, c’est un site Internet qui affiche 120 000 visites par mois et offre la possibilité à chacun de chercher des informations sur un programme, un habitat ou une espèce. Entrez « pic épeichette » – un oiseau que l’on entend parfois dans les jardins du muséum – et vous obtiendrez son nom latin (Dendrocopos minor), sa photo, sa classification dans l’arbre du vivant et sa répartition sur l’ensemble du territoire français.
La partie immergée, elle, est l’énorme machine qui agrège, standardise et rassemble toutes ces informations, à raison de 5 000 nouvelles données par jour. « Notre travail n’est pas de découvrir de nouvelles espèces, précise Jean-Philippe Siblet. Nous les récupérons auprès des experts, des taxonomistes, et nous les validons scientifiquement. » Les données sont saisies grâce à des outils en ligne (tels que CardObs) par des milliers d’établissements publics, d’entreprises privées, d’associations naturalistes, de sociétés savantes ou bien de particuliers, qui acceptent de léguer leurs informations par voie de convention.
(...)
« Centraliser les données brutes, oui ; les mettre en accès libre à tous, non », tranche Frédéric Jiguet, qui gère les observatoires oiseaux de Vigie-Nature. Le chercheur craint surtout « les risques de détournement des informations par des groupes d’intérêt, comme nous l’avons déjà subi avec la Fédération nationale des chasseurs par exemple ». Le danger réside également, ajoute-t-il, dans la course à la recherche à laquelle se livrent les grandes universités mondiales : « Nous pourrions être “pillés” par des chercheurs concurrents, qui publieraient dans les revues scientifiques à partir de nos jeux de données. »
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Biodiversité : les défis de la nature en open data
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Biodiversité : les défis de la nature en open data
Bonjour,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
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Re: Biodiversité : les défis de la nature en open data
Une très bonne chose que de forcer les bureaux d'études à filer leurs données.
C'est complémentaire des sites participatifs du type biolovision, qui ont pris une longueur d'avance et qui ont pas mal d'avantages.
Il est évident que pour certaines espèces il faut laisser les données cachées sauf dérogation (tout ce qui se braconne beaucoup et les espèces rares les plus sensibles au dérangement.)
C'est complémentaire des sites participatifs du type biolovision, qui ont pris une longueur d'avance et qui ont pas mal d'avantages.
Il est évident que pour certaines espèces il faut laisser les données cachées sauf dérogation (tout ce qui se braconne beaucoup et les espèces rares les plus sensibles au dérangement.)
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
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Re: Biodiversité : les défis de la nature en open data
Une excellente nouvelle.
"Le danger réside également, ajoute-t-il, dans la course à la recherche à laquelle se livrent les grandes universités mondiales : « Nous pourrions être “pillés” par des chercheurs concurrents, qui publieraient dans les revues scientifiques à partir de nos jeux de données. »"
Nos chercheurs n'ont qu'à dégainer les premiers. Après tout, les données ne seront pas présentées en anglais à ce que je sache ! Elles seront donc difficilement accessible aux étrangers non francophones.
"Le danger réside également, ajoute-t-il, dans la course à la recherche à laquelle se livrent les grandes universités mondiales : « Nous pourrions être “pillés” par des chercheurs concurrents, qui publieraient dans les revues scientifiques à partir de nos jeux de données. »"
Nos chercheurs n'ont qu'à dégainer les premiers. Après tout, les données ne seront pas présentées en anglais à ce que je sache ! Elles seront donc difficilement accessible aux étrangers non francophones.
Re: Biodiversité : les défis de la nature en open data
La plupart des des données des BE sont des inventaires pur et dur, il n'y a peu de données standardisées avec des protocoles. Risque bidon donc, sauf pour les donnés type Vigie Nature. Mais les chercheurs les obtiennent déjà.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
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