Il y a en réalité plusieurs types d'agriculteurs bios (pour des raisons évidentes vu mon métier je vais parler des éleveurs). Il y a:
- Ceux qui a la base n'étaient pas agriculteurs et qui ont voulu se lancer dans le bios souvent avec les meilleurs intentions du monde. Le résultat y est très variable et dépends beaucoup des connaissances de l'éleveur avant de se lancer (un ingénieur agro par exemple réussit plus facilement) et de sa capacité de travail et de remise en question. Même s'il y a des plantages catastrophique (car non, être éleveur de vache ce n'est pas juste mettre 20 vaches dans un grand carré d'herbe) il y a parfois des résultats intéressant montrant que certaines pratiques de bon sens sont possibles et peuvent être mises en place "dans la vrai vie". Et çà c'est bon de le rappeler à des éleveurs qui ont parfois tendances à penser que leur façon de faire est la seule possible (gros argument des mauvais éleveurs: "ouais mais en vrai ce n'est pas possible de faire la bonne pratique que tu me proposes" même quand tout le voisinage fait bien)
- Ceux qui a la base sont de bons éleveurs voire même de très bons éleveurs et qui presque naturellement ont glissés vers le bio parce qu'ils avaient déjà un système pas trop intensif. Pas spécialement fanatique du bio sont presque tombés dedans par accident. Généralement très mauvais communicants et apparemment peu passionnés par l'aspect bio. Souvent aussi très ignorants de ce qui se passe de mal ailleurs (comme les mauvais éleveurs ont tendances à croire que tous les éleveurs reproduisent leurs mauvaises pratiques, les bons éleveurs ont souvent du mal à imaginer les mauvaises pratiques des mauvais éleveurs). Bref pas les élevages bios les plus sexy mais souvent les plus techniques et ceux qui respectent le plus l'environnement et le bien être (sans qu'eux même sans rendent forcément compte).
- Ceux qui sont à la base éleveur ni spécialement bon, ni spécialement mauvais qui fait une reconversion forcé vers le bio pour avoir de meilleurs débouchés. Souvent de bonne foi, essaie de faire ce qu'il peut pour se mettre en conformités au contrainte du bio. Ici la reconversion est plus difficile car on part d'un élevage pas au point techniquement (et sanitairement) et... il y a de la casse. Mais la majorité y arrive non sans soucis. Généralement bon communicants, ont souvent de très bon débouchés pour leurs produits (vu que souvent ce sont justement ces débouchés qui ont motivés cette transition). C'est l'image qu'on a classiquement de l'éleveur bio.
- Ceux qui sont à la base des mauvais éleveurs et qui en gros voient le bio comme prétexte pour continuer leurs mauvaises pratiques voire les aggraver. Souvent escrocs et malhonnêtes, ont des élevages avec une hygiène déplorable, laissent crever leurs animaux s'ils sont malades sans essayer de les soigner (les maladies font partie de la nature, s'il y en a 10 qui meurent c'est par ce que la nature l'a voulu). Sont très bon pour quémander les subventions et se plaindre (comme n'importe quel mauvais éleveur en fait)