Que pensent les gilets jaunes des annonces d'Edouard Philippe ?
04 déc. 2018, 00:00:00
Les "mesures d'apaisement" annoncées par le Premier ministre étaient très attendues. Mais ont-elles convaincu les gilets jaunes ?
Le gouvernement « suspend pour six mois » la hausse de la fiscalité sur le carburant et les tarifs du gaz et de l’électricité « n’augmenteront pas pendant l’hiver », a annoncé ce mardi le Premier ministre Édouard Philippe pour tenter de sortir de la crise des gilets jaunes. Mais qu'en pensent ces derniers ?
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Lionel Cucchi, référent des gilets jaunes sur le barrage du Pont de l’Etoile (Bouches-du-Rhône) interrogé par BFMTV : « On commence à nous entendre mais nous ne sommes pas totalement satisfaits parce que les hausses des taxes sont seulement suspendues. Nous voulons une baisse pour que notre pouvoir d’achat augmente. Nous voulons aussi des mesures plus concrètes, comme des hausses de salaire. J’appelle cependant à l’apaisement et nous voulons participer au dialogue pendant six mois ».
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Eric Drouet, l’instigateur de la première journée de mobilisation des gilets le 17 novembre, une des figures du mouvement sur sa page Facebook initulée La France énervée : « Ce qui me choque le plus ? Il est où Macron ? Quand est-ce qu’il prend la parole ? Putain c’est qui lui pour nous mépriser comme ça ? », réagit le chauffeur routier qui vit en Seine-et-Marne. Et sur BFMTV : « C’est malheureux mais oui nous serons obligés de manifester à nouveau notre mécontentement samedi prochain. La majorité des gilets jaunes ne sont pas d’accord avec les mesures annoncées par le Premier ministre ».
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Benjamin Cauchy, un des porte-paroles des gilets jaunes libres, interrogé par BFMTV : « Nous ne voulons pas un moratoire, nous voulons l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants. Nous ne nous laissons pas enfermer dans cette didactique politique. Un moratoire soit c’est un camouflet politique déguisé, soit c’est se moquer des Français et remettre la taxe en place d’ici six mois. Et de manière plus générale nous attendons des états généraux de la fiscalité, de façon à remettre à plat les impôts en France». « C'est une première étape mais c’est aussi la preuve que lorsqu’il y a de la volonté politique, on peut écouter le peuple. Maintenant les Français ne veulent pas des miettes, ils veulent la baguette au complet. Nous attendons une nouvelle répartition des richesses en France».
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Christophe Chalençon, un des porte-paroles des gilets jaunes libres, artisan dans le Vaucluse, interrogé sur RMC : « Je donne une note de 1/10 au Premier ministre. Dans ses propositions, il y a beaucoup de choses que nous réclamions effectivement, comme sur le contrôle technique. Mais c’est un gel pendant six mois. Cela veut dire quoi ? Que nous allons négocier avec les mêmes responsables politiques qui nous ont amené là où nous sommes ? La France va s’exprimer samedi prochain. Ce qui est annoncé, c’est de la poudre de perlimpinpin. Cela n’arrêtera pas malheureusement le grand mouvement en cours ».
- Johnny Toulouse, une des figures des gilets jaunes sur la Côte d’Azur, interrogé par Nice Matin : « C’est du pipeau, c’est pour calmer les Français pendant quelques mois. C’est insuffisant. Edouard Philippe ne parle pas du pouvoir d’achat, pas d’augmentation du Smic, pas d’aide aux patrons pour embaucher, c’est du vide. Le mouvement ne va faire que s’amplifier. On attend du réel, pas des belles paroles. Alors on va continuer à se mobiliser ce week-end, et le week-end d’après ».
"Des mesurettes"
- Lionel Rambeaux, un soudeur de 41 ans, sur un barrage au Mans : 'Le pouvoir essaie de nous endormir. Six mois, c’est rien. Ils font ça pour qu’on lève le camp et rentre chez nous mais on ne va pas bouger. On veut la démission de Macron et tout son gouvernement» .
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Marc Beaulaton, 59 ans, retraité d’EDF, également sur un barrage au Mans : "Ce sont des mesurettes. On attendait autre chose que des mesures symboliques pour faire baisser d’un palier la colère».
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