Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

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Hector

Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par Hector » 17 janv. 2019, 20:58:47

Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

16 janv. 2019, 04:30:49

« Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, réglementez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le. » Cette célèbre citation de Ronald Reagan convient parfaitement pour décrire la terribl…

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« Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, réglementez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le. » Cette célèbre citation de Ronald Reagan convient parfaitement pour décrire la terrible situation des agriculteurs du pays.





Par Laurent Pahpy.
Un article de l’Iref-Europe


Une récente étude de l’Université de Louvain s’est intéressée à l’efficacité de la PAC dans le maintien de l’emploi agricole dans l’Union européenne (UE). Les auteurs rappellent que les subventions européennes sont loin d’être efficaces à cet égard, car près de 180 000 postes d’agriculteurs européens continuent de disparaître en moyenne chaque année, malgré le financement public de l’UE.


Les auteurs modélisent qu’une réduction de 10 % du budget de la PAC augmenterait cette perte d’environ 16 000 postes. Autrement dit, un dixième des 60 milliards d’euros dépensés chaque année ralentirait la chute de l’emploi agricole de seulement 16 000 postes. Cela reviendrait donc à environ 375 000 euros par emploi « sauvé » et par an au contribuable européen ! C’est bien plus que les salaires mirobolants des hauts fonctionnaires de Bercy. Il serait beaucoup moins coûteux pour le contribuable de subventionner des allocations chômage confortables à ces personnes que de continuer cette gabegie improductive.


L’IREF a publié en 2018 un rapport complet sur la situation catastrophique de l’agriculture française. Nous calculions qu’en incluant le financement du déficit colossal de la Mutualité sociale agricole, le contribuable français est forcé de débourser près de 33 milliards d’euros pour le secteur chaque année, soit environ 100 euros par ménage par mois.

Les subventions de l’échec


Comme l’expliquent les auteurs de l’étude, la mise sous perfusion de l’agriculture au nom du maintien de l’emploi peut même parfois se révéler contre-productive et supprimer des postes ! Les subventions peuvent être détournées vers des surinvestissements en machines qui remplacent des travailleurs. Elles peuvent être utilisées pour agrandir les exploitations, ce qui fait baisser leur nombre. Au-delà de ces constats, les subventions génèrent de nombreux effets pervers comme des illusions de richesse, des surcoûts administratifs, des scandales de corruption ou des redistributions des revenus des plus pauvres vers les producteurs les plus riches.


ImageLes calculs de l’IREF montrent que le montant des subventions hors investissement correspond peu ou prou à ce qu’il reste pour l’exploitant après avoir payé ses charges (le revenu net d’exploitation). Concrètement, pour 1 euro de subvention, un exploitant obtient environ 1 euro de revenus. Comble de l’absurdité, dans de nombreux cas, il serait plus rentable de toucher la subvention et de ne pas travailler. Ce n’est pas les servir que de maintenir une telle illusion de productivité aux frais du contribuable. D’autant plus que la tendance est de subventionner plus (à l’hectare) les petites fermes, souvent les moins compétitives.


Un constat largement partagé par la Cour des comptes et qui confirme les analyses de l’IREF. Les magistrats de la rue Cambon ne mâchent pas leurs mots. L’évaluation et le pilotage par objectif sont jugés insuffisants et le suivi du verdissement de la PAC est « très lacunaire ». Les aides sont réparties de manière injustifiée, car elles s’appuient sur des situations historiques révolues. Le calcul des subventions allouées jusqu’en 2015 était basé sur les chiffres de production de 2000-2002 ! La Cour des comptes européenne révèle même des cas de gains exceptionnels pour certains agriculteurs qui bénéficient de droits à paiement historique pour des terres qu’ils n’exploitent plus.


La Cour explique que « les droits acquis au versement d’aides directes découplées ont constitué, pour certains bénéficiaires, une rente ou un actif patrimonial négociable » et qu’ « une part de la valeur des aides aurait été captée par l’amont et l’aval des filières. » De plus, « les effets du verdissement sont considérés comme limités, sinon nuls, du fait d’exigences trop faibles et de régimes d’exemption. » Les magistrats concluent que l’efficacité des aides est incertaine tant sur le revenu des agriculteurs, l’économie des exploitations que sur l’environnement.

Une mauvaise réponse pour un mauvais constat


Malgré cette mise sous perfusion, la situation des agriculteurs français est dramatique. Troisième exportateur mondial il y a encore 15 ans, la France est passée en sixième position, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Cette chute de compétitivité s’accompagne d’une baisse drastique des revenus de très nombreux agriculteurs : un tiers d’entre eux a gagné moins de 350 euros par mois en 2015. La Cour des comptes révèle que le nombre d’agriculteurs bénéficiaires du RSA est passé de 8 000 en 2010 à 33 000 en 2016 !


Un problème bien posé est à moitié résolu. En agriculture, le constat est malheureusement erroné. L’emploi n’est pas une fin en soi, c’est un moyen pour parvenir à la création de richesses. Or l’agriculture gagne en productivité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mécanisation, intrants de synthèse, biotechnologies, la Révolution verte permet de produire plus et mieux. Le besoin de travailleurs baisse et c’est une excellente nouvelle. Vouloir maintenir l’emploi à tout prix, c’est risquer de faire chuter la compétitivité de l’agriculture.


Ce qui tue l’agriculture, c’est sa fonctionnarisation. Une véritable technostructure administrative emprisonne les agriculteurs avec près de 1 fonctionnaire pour 20 exploitations et plus de 30 organismes publics et parapublics corporatistes (SAFER, chambres d’agriculture, interprofessions). Près de 12 administrations différentes sont habilitées à contrôler les exploitants. Un sondage évalue que les agriculteurs passent en moyenne près de 9 heures par semaine à traiter leurs démarches administratives pour 57 heures de travail hebdomadaire.


« Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, réglementez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le. » Cette célèbre citation de Ronald Reagan convient parfaitement pour décrire la terrible situation des agriculteurs du pays. La PAC post 2020 est en train d’être négociée. Aucune tendance à la libération des agriculteurs de l’assistanat à l’horizon. En cherchant à maintenir toutes les exploitations à flot à coup de milliards, c’est toute l’agriculture qui sombre. Arrêtons cette culture des subventions, libérons les agriculteurs du joug administratif, laissons les moins compétitifs tourner la page et les plus performants gagner de nouveaux marchés tout en produisant plus et mieux !





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Article complet sur https://www.contrepoints.org/2019/01/16 ... ntribuable
Qu'en pensez vous les amis ? L'agriculteur commence à coûter chaud ...

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Baltorupec
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Re: Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par Baltorupec » 17 janv. 2019, 21:05:00

L'indépendance alimentaire reste essentielle, on oublie rapidement les jours de disettes qu'il y avaient eu Europe il y a 80 ans.

L'agriculture reste un monde à part, où les transmissions familiales sont essentielles, les agriculteurs transmettent souvent un peu plus qu'une entreprise.

Enfin, il me semble que les USA soient les champions de la subvention.

Par contre, c'est quelque chose que j'ai souvent entendu des agriculteurs, le nombre de papiers qu'ils ont à remplir est une entrave à leur métier.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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Nombrilist
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Re: Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par Nombrilist » 17 janv. 2019, 21:53:45

Baltorupec a écrit :
17 janv. 2019, 21:05:00
L'indépendance alimentaire reste essentielle, on oublie rapidement les jours de disettes qu'il y avaient eu Europe il y a 80 ans.
Il n'y a qu'à voir ce que ça donne avec les médicaments. Faut vraiment pas avoir de cerveau pour vouloir faire la même chose avec l'alimentaire.

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fan2machiavel
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Re: Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par fan2machiavel » 18 janv. 2019, 08:32:34

Nombrilist a écrit :
17 janv. 2019, 21:53:45
Baltorupec a écrit :
17 janv. 2019, 21:05:00
L'indépendance alimentaire reste essentielle, on oublie rapidement les jours de disettes qu'il y avaient eu Europe il y a 80 ans.
Il n'y a qu'à voir ce que ça donne avec les médicaments. Faut vraiment pas avoir de cerveau pour vouloir faire la même chose avec l'alimentaire.
Et encore... pour un médicament tout produire sur un même site est techniquement faisable mais pour l'agriculture c'est différent, il faut de la place. Si l'agriculture européenne se casse la g..... (oui pour rappel la PAC c'est européen), les autres pays ne sont pas forcément en capacité de prendre le relai, on risque donc d'avoir assez rapidement de sacré pénuries au niveau mondial car l'UE est loin d'être un nain au niveau agricole (et même la France toute seule n'est pas un nain).
Par ailleurs sur les emplois (même si comme je l'ai dis plus haut ce n'est l'argument principal du maintien de la PAC), il ne faut pas compter que les agriculteurs mais toute la filière comprenant tous les techniciens agricoles, les agronomes, les abattoirs, ceux qui travaillent dans les machines agricoles... et surtout l'agro alimentaire qui dépend directement de l'agriculture française (parce que quoi qu'on en dise la majorité de leurs fournisseurs sont français). Et en terme d'emploi l'agro alimentaire ça pèse très lourd. Qui plus est ce sont des gros employeurs de personnes non qualifié pour qui trouver un autre emploi risque d'être compliqué. Lorsque Macron a dis que beaucoup d'employé des abattoirs sont illettrés, on lui est tombé dessus pour çà mais il faut savoir que c'est vrai.

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Jeff Van Planet
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Re: Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par Jeff Van Planet » 18 janv. 2019, 19:50:47

rappelez-moi ce qu'ils ont fait en nouvelle Zélande et ce qui s'est passé depuis?
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

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Re: Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par fan2machiavel » 18 janv. 2019, 20:05:30

Je l'ai déjà dis je le répète le modèle néo zélandais n'est absolument pas transposable en Europe. La différence de densité et de poids démographique n'a rien à voire. Et quand bien même, ce modèle n'est pas sans conséquence pour les néo zélandais. Pour avoir discutés avec des étudiants ayant passé une parti de leurs études en Nouvelle Zélande, le prix des fruits et légumes y est excessivement cher ce qui n'est pas sans provoquer des problèmes de santés importants.

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Re: Chaque emploi agricole « sauvé » coûterait 375 000 euros par an au contribuable

Message non lu par Nombrilist » 19 janv. 2019, 09:57:09

La NZ bénéficie d'un climat archi-favorable à l'élevage.

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