Cet article est très intéressant, à plus d'un titre.La crise ukrainienne, possible menace pour les agriculteurs français
Les prix des engrais azotés ou de la potasse, déjà au plus haut, pourraient encore grimper en raison de la guerre en Ukraine. De quoi inquiéter les producteurs de céréales alors que le salon de l'Agriculture ouvre ses portes ce samedi.
suite
Déjà, on s'aperçoit, une fois encore, que de nombreux produits essentiels à notre activité économique et sociale sont des produits importés, que nous fabriquons plus. Au début de la crise sanitaire, on avait constaté que la France ne fabrique plus, ni masques, ni médicaments, ni réactifs pour les tests. Là, on s'aperçoit que la France ne fabrique plus d'engrais, et qu'elle importe une très grande partie de sa consommation de céréales. Notre agriculture, comme d'autres secteurs de notre économie, est donc très dépendante des importations.
C'est aussi le mythe de l'agriculture pétrole vert de la France qui se trouve battu en brèche...
Et fatalement, quand on est dépendant des importations, on se retrouve en position de faiblesse, à la fois économiquement (la variation des cours mondiaux peut être douloureuse) et géopolitiquement (il faut éviter de se fâcher avec des pays peu recommandables mais dont nous dépendons pour nos importations).
Autre constat intéressant, et triste : pendant longtemps, les éleveurs français pratiquaient en réalité la polyculture-élevage, c'est-à-dire qu'ils cultivaient eux-mêmes les plantes (céréales, fourrages, etc.) qu'ils donnaient à manger à leurs animaux. Ce faisaient, ils avaient une certaine autonomie, n'étaient que peu dépendants de fournisseurs, des cours mondiaux, etc. C'était le bon sens paysan, en quelque sorte. Et là, on voit que beaucoup d'éleveurs achètent de la nourriture importée pour leurs animaux. Fatalement, ils deviennent dépendants des fournisseurs, des cours mondiaux, etc. Pourquoi ont-ils abandonné cette pratique de la polyculture-élevage ?
Avec cette crise, les agriculteurs du syndicat dominant vont probablement encore se plaindre et quémander des aides supplémentaires. Mais quand vont-ils s'interroger sur leur modèle économique ?