Qu'en pensez vous ?Le numéro 1 mondial de l'éolien, le danois Vestas, qui licencie 2300 personnes, le géant français de panneaux solaires Photowatt en quête de repreneur... les énergies renouvelables traversent une passe difficile. Et contrairement aux affirmations de Cécile Duflot, la porte parole des Verts, les entreprises françaises ne sont pas les seules concernées.
C'est dans le photovoltaïque que l'hécatombe est la plus violente. Depuis quelques mois les entreprises spécialisées dans la fabrication de panneaux solaires luttent pour leur survie. Le plus gros acteur européen, l'allemand Q-Cells a perdu 365 millions d'euros en l'espace de neuf mois, et pourrait annoncer prochainement jusqu'à 2500 licenciements. En décembre, son compatriote Solon a déposé le bilan. En Norvège, REC a annoncé la fermeture d'une usine et 700 suppressions de postes, et aux Etats-Unis, trois gros fabricants de panneaux solaires ont mis la clé sous la porte.
Côté éolien, la situation n'est guère plus enthousiasmante. Vestas, le numéro 1 mondial du secteur vient donc d'annoncer 2300 suppressions de postes, après un premier écrémage il y a deux ans (près de 5000 postes).
(...)
Baisse des subventions
Une baisse de régime qui s'explique donc essentiellement par la baisse des aides publiques au secteur. Au début des années 2000, les énergies vertes sont en plein boom. La plupart des gouvernements décide d'investir massivement sur ce créneau porteur, et s'engage même sur des objectifs chiffrés. La France, pour ne citer qu'elle, promet de faire passer la part des renouvelables dans la production énergétique à 23% en 2020. De nombreux industriels s'engouffrent alors dans la brèche.
Mais comme partout, la crise fait son apparition. Accompagnée de ses inévitables symptômes budgétaires. Comme entre temps, "une bulle verte" s'est créée, il est plus facile pour les gouvernements de justifier ce changement de politique.
(...)
Ironie de l'histoire, cette surproduction mondiale ne profite à personne, pas même aux Chinois, qui malgré la baisse des coûts de production, ne réalisent toujours pas de bénéfices. Suntech notamment, le leader mondial, a par exemple affiché des pertes l'an dernier.
Plus d'avenir dans l'éolien ?
Au final, la windustrie aura eu une issue moins malheureuse. "A la différence du photovoltaïque, l'éolien est une industrie lourde, ce qui a limité l'effet d'emballement et le nombre d'arrivants sur le marché", explique Alain Chardon, Directeur Cleantechs chez Capgemini Consulting. Par ailleurs, le prix de revient de l'éolien est aujourd'hui beaucoup moins élevé que celui du solaire, ce qui en fait une énergie presque compétitive par rapport aux énergies fossiles. Enfin, le marché de l'éolien est beaucoup plus développé au niveau mondial que le photovoltaïque.
(...)
Récemment, le cabinet d'étude IHS estimait qu'il retrouverait ses niveaux de 2008 en 2012 (34 milliards de dollars). La perspective d'un développement de l'éolien offshore surtout devrait redonner des couleurs au secteur. Quant au solaire, le marché devrait reprendre une fois qu'il aura absorbé ses surcapacités. "Mais, en dehors des pays très ensoleillés où elle deviendra rapidement concurrentielle cette énergie a certainement moins d'avenir que l'éolien", concluent les experts. Retrouvez l'intégralité de cet article sur
A plus tard,