Le fait est que l'augmentation des surfaces de cultures consacrées aux biocarburants est en train de provoquer une crise alimentaire grave. Et l'on s'aperçoit que les biocarburants sont peut-être une fausse bonne idée...La FAO réclame une suspension de la production de bioéthanol de maïs aux Etats-Unis
La sécheresse qui sévit actuellement aux Etats-Unis a fortement endommagé les cultures.
Le directeur général de la FAO José Graziano da Silva a demandé vendredi 10 août aux Etats-Unis de suspendre leur production de bioéthanol à partir de maïs pour éviter une crise alimentaire, dans une tribune publiée par le quotidien britannique Financial Times. "Une suspension immédiate et temporaire de la législation américaine" imposant des quotas de bioéthanol, produit à partir du maïs, "apporterait un répit au marché et permettrait que plus de récoltes soient utilisées pour l'alimentation animale et humaine", écrit M. Graziano da Silva.
La sécheresse qui sévit actuellement aux Etats-Unis a fortement endommagé les cultures, provoquant des tensions sur les marchés des matières premières agricoles. Dans son dernier relevé sur l'état des cultures aux Etats-Unis arrêté au 5 août et publié lundi soir, le département américain de l'agriculture (USDA) estime désormais que seulement 23 % des plants de maïs sont bons à excellents. "Dans ce contexte, les prix des céréales se sont envolés, avec une hausse de près de 40 % depuis le 1er juin pour le maïs", notent les stratégistes de CM-CIC.
Les biocarburants sont déjà accusés depuis plusieurs années de faire grimper les prix des denrées alimentaires comme les huiles végétales, le maïs, le soja ou les céréales nécessaires à leur fabrication, au détriment de la sécurité alimentaire mondiale.
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La FAO tirait déjà la sonnette d'alarme en 2007 :
En cinq ans, la situation n'a fait que s'aggraver... :evil:Manger ou conduire, il faut choisir
La recherche et la production de biocarburant se développent à une vitesse fulgurante, tant mieux pour la planète. Mais à chaque médaille son revers. Lorsque l’on met du maïs dans son moteur, on ne peut plus l’avoir dans son assiette.
C’est l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a tiré la sonnette d’alarme dans son rapport Perspectives de l’Alimentation en juin 2007. La FAO prévoit une augmentation de la production céréalière de 4,8% entre 2006 et 2007. Les récoltes de céréales s’élèveront donc à 2,1 milliards de tonnes, mais cette augmentation ne suffira pas à satisfaire l’augmentation de la demande.
Le problème, ce n’est pas que la consommation de pop-corn ait augmenté, mais l’explosion de la production de biocarburants. L’alimentation, débouché traditionnel de la production céréalière à raison de 60% pour le gros grain, 70% pour le blé et 89% de la production de riz, risque de pâtir de la vague écologique. Les agriculteurs ont trouvé des clients plus « généreux » chez les producteurs de biocarburants et se tournent donc de plus en plus vers ce débouché. Résultat les prix des produits utilisés dans la production de biocarburants flambent : la facture des céréales secondaires et des huiles végétales devrait augmenter de 13% en 2007.
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