Message non lu
par GIBET » 17 oct. 2009, 01:59:00
Pour la première fois depuis bien longtemps je reprends la parole sur ce site. Alors je vous salue!
J'ai choisi de le faire sur ce sujet parce que je partage la position de Libre penseur.
Je connais mieux Monsieur Badinter que son épouse et je ne retrouve pas dans les mots de son message la sérénité, la sagesse et la hauteur de son mari.
Ces traditions vestimentaires qu'elle condamne n'ont aucune raison de nous choquer et encore moins de nous faire peur.
Elles relèvent à mes yeux du droit à la différence que notre culture de tolérance devrait admettre.
Pourquoi l'interdirions-nous sur notre sol aux personnes qui y vivent alors qu'il ne viendrait à l'idée de personne de l'interdire aux touristes de passage.
L'Arabie Saoudite à non seulement le droit , mais aussi les moyens de visiter notre Pays. Qui dès lors imposerait, fusse même à l'Elysée, qu'une épouse ou une suivante de ces seigneurs fortunés qui nous visitent, soit invitée à se dévêtir?
Alors le problème de la vue ne se pose pas par principe et toutes les peurs ancestrales, bien souvent suscitées par le Satan, les diables et les sorcières de l'église, ont été dominées grâce à l'instruction.
Madame Badinter il suffira donc ,encore aujourd'hui, d'expliquer ces différences aux enfants comme aux adultes. Les premiers en tout cas , comprendront les différences comme ils en voient bien d'autres , c'est vrai plutôt sociales!!
Nous voila donc réduits à ne limiter le port de ces vêtements qu'aux personnes qui vivent chez nous??
Pourtant à l'étude objective du sujet, deux arguments peuvent fonder cette lutte de Mme Badinter en France :
1* la laîcité: elle impose que la religion appartienne au domaine privé de chacun. Mais elle n'interdit pas d'afficher des marques distinctives dans la rue . D'ailleurs pendant très longtemps nos soeurs religieuses et nos prêtres portaient la "robe " noire pour les deux et le voile pour les femmes à l'instar de l'image retenue pour la vierge Marie. Personne ne trouvait alors à y redire.
Faut-il en arriver à différencier ceux qui cachent leur visage en totalité, ce qui serait intolérable, des femmes voilées qui suivent une pratique que nous avons utilisée?
Nos soeurs voilées prenaient le voile volontairement et il est là encore une marque de xénophobie de prétendre que les femmes qui épousent l'islam ne le font pas par choix.
Une question Madame Badinter: Où renverrions-nous les jeunes filles françaises qui se convertissent à l'islam et qui volontairement se voilent?
Je retrouve dans cette lettre, que je trouve pathétique d'incompréhension, le débat qui eut lieu chez Ruquier entre Zemmour et Tariq Ramadan qui fut ce soir là un parangon de tolérance comparé à la rigidité du journaliste.
2* la réussite de l'intégration: est sans doute à mes yeux l'argument le plus plausible en apparence et doit faire réfléchir effectivement. La tenue vestimentaire isole dans tous les sens du terme et "communautarise" une intégration qui ne se fera pas en profondeur.
Ce n'est pas dans la tradition française d'accueil que d'accepter que les gens viennent y construire exclusivement leur culture. La tradition c'est de choisir la notre en l'enrichissant de quelques résurgences familiales ou collectives marginales.
Le voile ne peut pas être mis au nombre de ces traditions "marginales".
Mais là encore assez curieusement on ne pourrait pas accepter ces tenues vestimentaires dans les populations immigrées au motif de l'effort d'intégration à accomplir, mais on ne pourrait pas l'interdire au françaises converties parfaitement intégrées et dont le port vestimentaire appartiendrait à la liberté individuelle protégée par le Conseil d'Etat?
Nous voyons que ces deux argumentaires qui paraissent déterminants ne le sont pas de manière pertinente car chacun d'eux créent deux poids - deux mesures, ce qui est contraire à nos valeurs d'égalité républicaines.
Notre Société est en évolution constante et nous sortons de siècles de mono culturalisme bourgeois ainsi que d'une tradition mono cultuelle. Nous devons donc renforcer notre culture pour qu'elle s'impose naturellement parce qu'elle apparaîtra meilleure que les autres dans ce multiculturalisme où nous devrons dorénavant gagner par notre qualité culturelle. ...et pas par des lois!!
C'est un challenge à la taille de la tolérance de la culture française. Et la loi d'intégration n'imposera jamais le renoncement aux traditions importées.
Il est d'ailleurs curieux, dans un Pays gaulois qui se soucie assez peu du respect de l'application de ses lois, que l'habitude d'aujourd'hui soit d'en demander de plus en plus contre les autres.
Le silence est un ami qui ne trahit jamais