Le vampire nationaliste étend ses ailes

[Jeff Van Planet]

Bonjour,

Le vampire nationaliste étend ses ailes
Mis en ligne le 11.12.2015 à 18:05
Guy Sorman

Les idées fausses ne meurent jamais. Le nationalisme et le marxisme ont ravagé le XIXe et le XXe siècle, mais tels des vampires, les voici qui réapparaissent. Le marxisme semblait percé au cœur par la chute de l'Empire soviétique, mais il reste la doctrine officielle de la Chine, ce qui n'est pas rien, requinquée ces temps-ci par Xi Jinping, le Président le plus ancré dans cette idéologie depuis Mao Tsetung. Sans relation avec le réel, bien que contredit par toutes ses expérimentations, le marxisme hante les universités et la pensée économique comme en témoigne le succès de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Aussi longtemps qu'il reste confiné dans des grimoires et sur les campus, il faut bien que jeunesse se passe et adopte des postures révolutionnaires, ce marxisme restera sans effet sur les sociétés occidentales. Il n'en va pas de même du nationalisme, dont on rappellera qu'il est dans l'histoire l'idéologie symétrique du marxisme, fondé sur la pseudo-science de l'ethnicité, la supposée communauté de destin des nations, la négation de la responsabilité personnelle et le refus crasse de l'économie telle qu'elle fonctionne vraiment. De toutes les idées fausses en circulation sur le marché politique, le nationalisme actuellement ramasse la mise. Comptons ses victoires : le Front National, premier parti de France au scrutin régional du 6 décembre, victoire électorale du Parti (PiS) Justice et Solidarité, ultranationaliste délirant en Pologne, popularité quasi totalitaire de Viktor Orban en Hongrie, indexé sur sa xénophobie, résurrection des nationalismes catalan et écossais, progression des partis nationalistes helvétiques (UDC), norvégien (Parti du Progrès), italien (Ligue du Nord), néerlandais (Parti de la Liberté). Donald Trump enfin, qui refuse de quitter la scène, et devient plus populaire à mesure qu'enfle sa réthorique xénophobe et qu'il exalte une introuvable race américaine. Tous ces leaders se ressemblent et s'assemblent. Marine Le Pen aime Poutine - Kaczynski désigne en Orban un modèle, et Trump se voit faisant affaire avec Poutine, un type dans son genre.

Tous croient que la terre, le sang et les morts fondent une nation et que ceux pour qui la nation devrait être une volonté consentie et contractuelle, sont dénoncés comme des traîtres. Tous ces nationalistes ont en partage la haine de l'autre, celui que l'on suppose prêt à enjamber la frontière ou déjà à l'intérieur, hier le juif, aujourd'hui le musulman. Tous les programmes économiques sont étrangement communs et incohérents : le retour au nationalisme économique qui, privant les peuples de l'échange, nous ramènerait au Moyen-Age.

[...]

L'article complet c'est ici.

qu'en dites-vous?

[johanono]

L'ultra-libéral mondialiste Guy Sorman met sur le même plan le PiS polonais, Viktor Orban, La Ligue du Nord italienne, le Parti du Progrès norvégien, Donald Trump, etc. Il y a pourtant des différences entre tous ces gens-là : ils n'ont pas tous la même doctrine économique, et leurs succès électoraux respectifs s'inscrivent dans des contextes politiques différents les uns et des autres. Pourtant, tous ces gens-là ont peut-être un point commun : celui d'aimer leur pays et de refuser l'idéologie dominante du libre-échange mondialisé qui aboutit progressivement à la disparition de tous les pays, de toutes les souverainetés, de toutes les identités nationales, pour leur seul profit des grandes entreprises qui peuvent alors faire librement prospérer leur business.

Évidemment, l'ultra-libéral mondialiste Guy Sorman n'aime pas tous ces gens-là qui viennent heurter sa pensée économique, et peut-être aussi léser les intérêts des lobbys qu'il défend par ailleurs. Alors il les insulte, il les caricature, en les traitant de "vampire nationaliste".

Il conviendrait peut-être que l'ultra-libéral mondialiste Guy Sorman se demande pourquoi tous ces dirigeants politiques qu'il fustige rencontrent de tels succès électoraux. Peut-être que leur discours rencontre un certain écho dans leurs opinions publiques respectives, que beaucoup d'électeurs amoureux de leur pays et peu convaincus par les bienfaits de libre-échange mondialisé se reconnaissent dans de tels discours.

Moi-même, si j'étais un leader politique aussi connu que les gens cités dans cet article, je tenterais de défendre la souveraineté et les valeurs de mon pays bien mieux que ne le font actuellement ses dirigeants actuels, vendus au libre-échange mondialisé. Peut-être alors que j'aurais l'honneur d'être cité par Guy Sorman comme étant l'un des porte-drapeaux du "vampire nationaliste". Je dois volontiers confesser que me faire ainsi traiter par l'ultra-libéral mondialiste Guy Sorman constituerait pour moi un immense compliment.

[Jeff Van Planet]

vampire dans le sens où l'histoire parle d'elle même par le décompte des morts dû au nationalisme. les derniers en date: Bosnie Herzégovine dans els années 90 avec ses charniers.
Donc oui il s'agit bien de vampire et d'idéologie meurtrière et non pas "d'aimer son pays".

[Baltorupec]

A mon sens, il fait exactement la même chose que les marxistes qu'ils dénoncent. Le principe des marxistes, c'est de se palucher le cortex préfrontal, de faire des beaux points godwins, mais de ne pas vraiment s'aventurer sur la réalité. Le seul rapport au réel, c'est de citer les populistes qui monte, mais il n'y a là aucune démonstrations, aucuns arguments basé sur l'expérience. D'une manière générale, je trouve ça bien beau de dire aux gens "le mondialisme, c'est la vie, c'est la tendance du monde, donc faut s'y faire", mais les gens qui vivent dans la précarité s'en tamponnent allégrement. Tu ne peux pas dire aux gens "bon les pauvres, vos gueules, c'est comme ça que ça passe, vous vous précarisez de plus en plus, mais si vous pouviez le faire en silence".

En gros, pour moi, ce sont juste quelques sophismes en l'air par un idéologue de plus. Tu peux à mon sens trouver bien mieux.

[wesker]

J'imagine, effectivement que Sorman récusera des idées qu'il estimera contraire à la préservation de ses intérêts. Mais au lieu de combattre des idées, peut être pourrait il, d'abord s'interroger sur le fait que les idées, valeurs auxquelles il croit cause, pour beaucoup de citoyens des souffrances, des difficultés qui les incitent à se tourner vers des thèses qu'il considère, lui, comme horrible !

[Baltorupec]

C'est surtout qu'il déblaterre des sophismes idéologiques qui ne mènent nul part mis à part convaincre les déjà convaincus. J'y manque beaucoup trop souvent mais une des seules choses dont je reste convaincu' c'est l'idéologie sceptique. Sa pensée manque cruellement de méthodologie.

Douter constamment de ce que l'on croit ou du moins avoir une lucidité entre ce qu'est la réalité et la perception de la réalité.

[wesker]

Entièrement d'accord, Baltorupec.

Chacun d'entre nous se doit d'avoir un esprit critique d'abord à l'encontre de ses propres convictions et idées.

Chacune des familles politiques imposent, à ces membres une récitation partisane, souvent à des fins d'efficacité et de cohérence idéologique et électorale, mais, cette dernière ne doit pas être incompatible avec la nécessaire évaluation et prise en considération des idées, exprimées avec autant de sincérité mais qui contredisent ses propres certitudes.

Cela est aussi bien valable pour ceux qui estiment nécessaire de repenser le modèle économique, sociale mais avec objectif de le conserver, de le moderniser pour mieux répondre aux attentes des citoyens que pour ceux qui, pour d'autres raisons, parfois légitimes préconisent une hyper austérité la jugeant indispensable afin de retrouver un équilibre budgétaire et donc une crédibilité qui, seule garantira les perspectives des entrepreneurs ou demandeurs d'emplois.

Sorman, depuis des années est un farouche défenseur des thèses libérales et mondialistes, mais sa situation économique, sociale ainsi que ses facilités permettent, sans doute d'expliquer un tel enthousiasme. Hélàs, chaque citoyen ne pouvant se prévaloir de ces dernières, peut être faut il, à rebours de l'orientation actuelle, favoriser le débat contradictoire, car il est le seul à permettre cet enrichissement idéologique, dont nous avons besoin.

[Jeff Van Planet]

C'est surtout qu'il déblaterre des sophismes idéologiques qui ne mènent nul part mis à part convaincre les déjà convaincus. J'y manque beaucoup trop souvent mais une des seules choses dont je reste convaincu' c'est l'idéologie sceptique. Sa pensée manque cruellement de méthodologie.

Douter constamment de ce que l'on croit ou du moins avoir une lucidité entre ce qu'est la réalité et la perception de la réalité.

puisque c'est truffé de sophismes, dans un texte si long tu devrais en trouver 3 facilement.

[Baltorupec]

J'ai peut être abusé du terme mais à mon sens, cet auteur essaye principalement de créditer ses thèses en discréditant d'autres. C'est probablement l'élément réthorique le plus utilisé. Il est assez simple, il s'agit de présenter un ennemi, de le critiquer, de présenter toutes ses faiblesses et de se présenter comme l'opposé.

L'habituel blame du moyen age. Elle sous tend une vision progressiste de l'histoire que je ne défend pas. Enfin le commerce international existait déjà au moyen âge (on importait du bois des pays baltes, les anglais exportaient leurs étoffes de laines assez loin.

Il ne démontre pas en quoi la fermeture des frontières serait catastrophique, pourtant c'est possible. Même si c'est simplifier à outrance le programme du FN ce qui ne peut que lui profiter.

Il qualifie le marxisme et le nationalisme d'idées fausses sans produire de démonstration réelle ou même de mettre un quelconque lien vrrs. Il se contente de nous dire que toutes les expérimentations du marxisme ont échouées, premièrement, les citer ne serait pas du luxe. Enfin c'est peu rigoureux, estimer qu'une idée est fausse parceque ses expérimentation ont échouées est réellement peu rigoureux. Il s'agit de produire une démonstration pratique ET théorique.

"Hier les juifs, aujourd'hui les arabes"
Une nouvelle fois un simplisme idiot. Procédé réthorique assez courant consistant à associer deux situations d'apparence assez similaires pour établir une pseudo démonstration. L'islamophobie est préoccupante, mais elle est structurellement très différente . Je lui concèderais que ces derniers temps le bonddes agressions antisémites et islamophobes ont été liées.

Tout n'est pas à jeter dans ce texte , et l'auteur n'a pas l'air d'être la moitié d'un idiot, je doute que ce soit ce qu'il aproduit de plus pertinent.

[Jeff Van Planet]

<<Il qualifie le marxisme et le nationalisme d'idées fausses sans produire de démonstration réelle ou même de mettre un quelconque lien vrrs. Il se contente de nous dire que toutes les expérimentations du marxisme ont échouées, premièrement, les citer ne serait pas du luxe. Enfin c'est peu rigoureux, estimer qu'une idée est fausse parceque ses expérimentation ont échouées est réellement peu rigoureux. Il s'agit de produire une démonstration pratique ET théorique.>>
Houla!
Déjà il n'y à aucuns besoins de citer les expérimentations marxistes qui ont échouées, car elles ont toutes échouées, même celles qui se maintiennent encore comme la Corée du nord où il est de notoriété publique que la population meurs de faim.

Franchement, je ne vois vraiment pas comment on peut croire qu'il est judicieux de remettre en doute l'échec du marxisme.

[Narbonne]

C'est vrai que la xénophobie se développe en Europe.

[pierre30]

Sorman fait dans le dithyrambique, mais la tendance au nationalisme existe en Europe. Et elle m'inquiète vraiment. Aux USA, c'est davantage un cas particulier. Du moins pour le moment. En Asie, elle a toujours existé.

Le marxisme aurait échoué ? Il est vrai qu'on ne connait pas un seul cas où il a réussi. Certains ont encore envie d'essayer. Pourquoi pas ? Après tout, on ne peut pas dire que le capitalisme fait le bonheur de l'humanité. Perso je pense qu'il faut inventer autre chose.

[Baltorupec]

<<Il qualifie le marxisme et le nationalisme d'idées fausses sans produire de démonstration réelle ou même de mettre un quelconque lien vrrs. Il se contente de nous dire que toutes les expérimentations du marxisme ont échouées, premièrement, les citer ne serait pas du luxe. Enfin c'est peu rigoureux, estimer qu'une idée est fausse parceque ses expérimentation ont échouées est réellement peu rigoureux. Il s'agit de produire une démonstration pratique ET théorique.>>
Houla!
Déjà il n'y à aucuns besoins de citer les expérimentations marxistes qui ont échouées, car elles ont toutes échouées, même celles qui se maintiennent encore comme la Corée du nord où il est de notoriété publique que la population meurs de faim.

Franchement, je ne vois vraiment pas comment on peut croire qu'il est judicieux de remettre en doute l'échec du marxisme.

J admet que je suis tatasse, mais la démonstration reste faible. Le communisme n est que l une des idéologies marxistes. Enfin pour réfuter entièrement une thèse, il s'agit de la réfuter empiriquement et théoriquement. Je reste quelqu un de peu marxiste. Enfin démontrer que le marxisme est une mauvaise idéologie ne démontre en rien que le libéralisme est une thèse valide.

[wesker]

Que Sorman récuse le marxisme, peut se concevoir, lorsqu'on possède tant on refuse, parfois d'en faire profiter ceux qui n'ont rien, c'est une réalité, qu'il récuse le nationalisme peut se comprendre, également en ce sens qu'un excès de nationalisme peut conduire à des régimes contraire aux libertés ou au développement économique. Mais, encore une fois, c'est un équilibre dont nous avons besoin, y compris en matière de libéralisme dont il refuse la moindre analyse.

[pierre30]

Le nationalisme peut prendre diverses formes. Lorsqu'il s'agit d'un sentiment personnel, comme être patriote, cela ne pose pas de difficulté. C'est seulement une manière d'apprécier les événements.

Mais le nationalisme qui se fait jour est d'une autre sorte. Il a des relents de xénophobie. On dit qu'il relève du populisme en cela qu'il est l'expression de frustrations manipulées par des idéologues sur le thème de "nos difficultés, c'est la faute de l'autre". Et pour définir l'autre, le plus simple est d'utiliser le sentiment nationaliste toujours présent dans les esprits. C'est un détournement de ce sentiment qui est à craindre.

Pour ce qui est de l'idée que nous serions plus forts sans les contraintes de l'UE, c'est un point de vue. Je ne le partage pas, mais il est légitime et relève du débat politique. Malheureusement ce débat n'a pas lieu.