Ne dites plus jamais France ! C’est un gros mot…

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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 mai 2011, 08:55:00


 
Ne dites plus jamais France ! C’est un gros mot…
La polémique autour du Musée de l'Histoire de France n'en finit pas d'enfler. Mais autour de ce projet, c'est également son appellation qui pose problème. Benoit Rayski, historien et écrivain, rappelle que la France s'est construite avec sa multitude d'histoires et donc que cette appellation à bien lieu d'être, n'en déplaise à Vincent Duclert et Isabelle Backouche, professeurs d'Histoire, auteurs de la tribune "L'Histoire de France instrumentalisée ?" publiée sur Atlantico.


 

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Comme chacun sait les rapports de police et de gendarmerie se distinguent par une extrême économie de mots : les représentants de l’ordre n’ont pas vocation à siéger à l’Académie Française… On sait aussi que les actes notariaux sont toujours truffés de formules désuètes et vieillottes : les notaires connaissent l’alchimie de leurs formules et il leur suffit de se comprendre entre eux… On sait enfin que les enquêtes, techniques etc utilisent toujours des termes codés (et souvent creux) : les ronds de cuir qui les rédigent tiennent à rester incompréhensibles, ce qui leur assure, pensent-ils, une certaine supériorité sur ceux qui ne les comprennent pas…
Le texte publié par Atlantico sous le titre « l’Histoire de France instrumentalisée ? » est, à lui tout seul, le prodigieux résultat d’un mélange des trois modes d’écriture cités plus haut. Une sorte de métissage qui serait parvenu à son expression la plus complexe, la plus riche. Pour définir sa forme on peut hésiter entre galimatias, charabia, borborygmes. S’agissant du fond un seul mot s’impose : salmigondis.
Si l’on comprend bien les auteurs de ce texte, ils sont hostiles au projet gouvernemental d’une Maison de l'Histoire de France. Le projet est en effet suspect car initié par Nicolas Sarkozy en vue, paraît-il, de son éventuelle réélection en 2012. Mais surtout il encoure un reproche beaucoup plus grave qui tient à son appellation : le mot « France » y figure ! Il recèle, toujours si l’on comprend bien (et on a bien compris), des relents de nationalisme, de repli sur soi, de négation de la diversité. L’ombre du Maréchal Pétain avec les « heures les plus sombres de notre histoire » et celle du Front National avec des « heures les plus sombres etc » à venir planent en effet sur le mot qui désigne notre pays. France est aujourd’hui un gros mot !
Subtilité de langage
Il est à proscrire et je subodore que les auteurs du texte n’auraient rien eu à redire si le musée qu’ils décrient avait été baptisé Maison de l’Histoire Plurielle. Ce concept – l’Histoire Plurielle – a ceci de remarquable dans l’esprit de ses inventeurs qu’il permet, selon eux, aux élèves « issus de la diversité » de se libérer, comme les joueurs de foot qui sont leur modèle, des empreintes pesantes du drapeau tricolore et de la Marseillaise. Je n’ignore pas qu’écrivant ceci je cours le risque d’être accusé de vouloir ressusciter les temps anciens de « nos ancêtres les Gaulois ». Il fut en effet une époque naïve quand les petits Arabes, les petits Africains mais aussi les petits Juifs, les petits Polonais, les petits Italiens, les petits Espagnols, devaient ânonner « nos ancêtres les Gaulois ». C’était. Ça n’est plus. Ça ne sera plus.
Parmi ces centaines de milliers de gamins j’en citerai deux dont l’Histoire a retenu les noms : Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire. Deux très grands écrivains de langue française. A l’école ils devaient bien rire quand on leur parlait de leurs "ancêtres gaulois"… En on-t-ils souffert ? Cela les a-t-ils empêché de forger – en français- le concept de négritude ? Les textes de Senghor et de Césaire font honneur à la langue française et à l’Histoire de France : je dis bien Histoire de France et non pas Histoire plurielle. On pourrait souhaiter aux deux auteurs du manifeste contre la Maison de l’Histoire de France d’écrire aussi bien que Senghor et Césaire, deux écrivains d’origine africaine.
Mais j’ai assez dis de mal des signataires de ce triste pensum pour ne pas souligner un aspect très positif de leurs vaticinations. Car tout chez eux, et dans leur texte n’est pas à jeter. En effet, il faut relever qu’ils sont, l’une et l’autre, professeurs d’Histoire. Pas professeurs de français. C’est une excellente nouvelle.


Burdigala
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Message non lu par Burdigala » 18 mai 2011, 09:02:00

icon_eek

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 mai 2011, 10:18:00

Oui,c'est une sacrée bonne question ^^ comme dirait l'autre,mais je suis surprise toi qui argumente de façon extraordinaire habituellement que cela ne t'évoque qu'un smileys icon_biggrin l'effet de surprise sans doute ^^

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 20 mai 2011, 04:19:00

Franchement ce texte qui me semble issu tout droit d'un pensum de nationaliste est tellement peu vertueux d'un point de vue de la réflexion qu'il ne mérite ni une bonne note en histoire, ni même en Français. Il faut relire en plusieurs fois ce texte pour comprendre que ce n'est qu'un petit conflit mineur entre des professeurs sans importance et qui n'existent que parce qu'ils ont des élèves. Quand à mêler le mot France à leur divertissement inutile il démontre toute la puérilité de leur échange.
Le fait d'affirmer le caractère pluriel de la culture française est une évidence puisqu'elle a été influencée, entre autres,  par les Grecs , les latins , les germains ayant laissés les une et les autres un peu plus que quelques racines dans nos mots. Ce n'est donc pas faire injure à l'histoire que d'affirmer le pluriel de nos cultures de base qui se retrouvent dans d'ailleurs dans nos étymologies. La France est plurielle depuis les gaulois ...qui ne parlaient pas français par obligation puisque cette langue ne se construira que bien plus tard et par plusieurs enrichissement. Je ne parlerai pas non plus des héritages génétiques trop de Français de souche étant persuadé que leur souche fut invincible aux invasions. Alors que reste-t-il a critiquer dans ce qui a été écrit? Le galimatias , le salmigondis. Mais il faudrait nous dire en quoi?
Alors je réitère mon avis: Ce texte est inutile puisqu'on ne sait pas de quoi il parle:!
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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 20 mai 2011, 09:34:00

Je trouve cette polémique ridicule.

L'enjeu est la constitution d'un musée de l'histoire de France et non un musée de l'histoire des français.


Le fait de rappeler aux habitants d'aujourd'hui de cette contrée du monde comment on en est arrivé à ce l'on est n'est en rien une injure aux composantes de la population actuelle.


Depuis des siècles les fils d'immigré n'avaient pas d'ancêtre gaulois (et encore c'est à voir car le peuple celte à lui même beaucoup migré...) et cela n'a jamais posé de problème à nos récents anciens. Je crois qui si cela pose problème aujourd'hui c'est justement parce certains veulent que cela en pose.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 20 mai 2011, 09:54:00

 
La France aura sa Maison de l'Histoire
Malgré les réticences des scientifiques, les polémiques politiques et les problèmes techniques, le chantier de la Maison de l'Histoire de France semble bel et bien lancé, comme l'atteste un rapport du Sénat rendu public mardi.

Le projet était si mal engagé qu'il aurait pu ne jamais voir le jour. Mais le calendrier définitif est désormais fixé : la Maison de l'Histoire de France sera ouverte en 2015. Et même si la majorité actuelle n'est pas reconduite en 2012, l'institution culturelle existera avant la prochaine présidentielle. Comme l'affirme un rapport du Sénat, rendu public mardi, un site Internet sera lancé fin 2011 et, au 1er janvier 2012, sera enfin créé l'établissement public à caractère administratif (EPA) de la Maison de l'Histoire de France. La conclusion d'un long processus émaillé de débats infinis et de rapports décriés. Deux polémiques ont perduré pendant quatre années : l'implantation physique de la Maison, qui occupera finalement une partie du site parisien des Archives nationales, et l'utilisation politique de la future institution.
Mardi, Catherine Dumas, rapporteure de la Commission des Affaires culturelles du Sénat, a rendu sa copie mardi. Dans ce premier rapport parlementaire –jusqu'à maintenant, aucune des deux assemblées ne s'était saisie du sujet–, l'élue parisienne assure que les deux polémiques sont en voie de règlement. "Les controverses sur le projet ont surtout résulté d'une mauvaise communication et d'une concertation insuffisante avec la communauté scientifique", assure-t-elle au JDD.fr. Mais, contrairement aux dires de la sénatrice, l'affaire n'est pas réglée.
Le risque de "roman national"
Sur le lieu choisi d'abord. Les syndicats assurent que "l'émoi a cédé le pas à une crise sociale sans précédent". Ils dénoncent surtoutle choix du "quadrilatère des Archives", cet assemblage d'hôtels particuliers (dont les plus grands sont ceux de Rohan et de Soubise) situé au cœur du quartier du Marais. "Aujourd'hui, certains espaces du quadrilatère, dont l'hôtel de Rohan, sont sous-utilisés", plaide Catherine Dumas qui compte, par ailleurs, sur le déménagement d'une partie des Archives sur un nouveau site à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). "Au total, 23.000 m² seront libérés alors que la Maison de l'Histoire de France, selon mes calculs, a besoin de 12.000 m²", assure encore la sénatrice, qui "déplore" le blocage des syndicats.
Mais la controverse de fond, sur l'utilisation politique de la Maison de l'Histoire de France, est beaucoup plus complexe, à gérer que la gestion des espaces. Au lancement du projet par Nicolas Sarkozy, une violente polémique avait éclaté au sein de la communauté des historiens. A l'origine de la polémique, l'objectif, fixé par l'Elysée pour le futur établissement, de contribuer "à faire vivre notre identité nationale auprès du grand public". "Le risque d'un musée d'histoire de France est bien sûr d'en profiter pour réécrire un roman national qui servirait le pouvoir en place", explique au JDD.fr Isabelle Backouche, co-auteure d'un essai (*) qui déconstruit le projet présidentiel.
Selon cette maître de conférence en sciences sociales, la colère des scientifiques a surtout été attisée par "les trois rapports bâclés" sur la Maison, rédigés par Hervé Lemoine, Jean-François Hébert et Jean-Pierre Rioux. Les deux premiers sont des hauts fonctionnaires qui ont su convaincre l'exécutif de la nécessité de créer un musée d'histoire national, quand le troisième est un historien engagé qui a défendu l'idée d'un débat sur l'identité nationale dans son essai La France perd la mémoire (sorti en 2006, réactualisé en 2010). "Ces gens n'ont aucune pratique de l'histoire", lâche Isabelle Backouche.
Quid des musées d'histoire de France existants?
En tant que président du comité d'orientation de l'institution, Jean-Pierre Rioux doit détailler le contenu de la Maison de l'Histoire de France en juin prochain. Pour cette raison, il n'a pas souhaité répondre à nos questions. Mais le rapport de Catherine Dumas apporte déjà quelques précisions. L'espace de visite sera scindé en deux, une galerie chronologique "qui devra être conçue par un comité d'historiens indépendant" et une exposition temporaire. La future Maison de l'Histoire de France n'aura pas de collection permanente mais accueillera des objets d'art venus de tous les musées d'histoire du pays. C'est là l'autre finalité du projet que résume ainsi Catherine Dumas : "Créer une tête de pont qui représenterait les 800 à 1.000 établissements culturels 'd'histoire' de France". Un label permettrait d'identifier ces musées.
Reste le problème du financement. La mise de départ, envisagée à 50 millions d'euros, a été réévaluée à 70 millions dans le rapport du Sénat. "Même si cette somme est mineure au vu des dépenses de l'Etat, il faut voir l'état du budget consacré à la Culture", pointe Isabelle Backouche. "En ces temps de restriction budgétaire, on aurait pu penser à une solution plus économique sur la forme et moins polémique sur le fond", note l'historienne qui fait référence aux deux autres "musées d'histoire de France" qui existent déjà. L'un se trouve à Versailles, l'autre occupe... le site des Archives nationales. Ce dernier musée, dont le sort n'a pas été déterminé, fait l'objet d'un projet de refonte. Mais faire table rase du passé n'est pas toujours du goût de la communauté des historiens.



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GIBET
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Message non lu par GIBET » 24 mai 2011, 17:22:00

Reste le problème du financement. La mise de départ, envisagée à 50 millions d'euros, a été réévaluée à 70 millions dans le rapport du Sénat. "Même si cette somme est mineure au vu des dépenses de l'Etat, il faut voir l'état du budget consacré à la Culture", pointe Isabelle Backouche. "En ces temps de restriction budgétaire, on aurait pu penser à une solution plus économique sur la forme et moins polémique sur le fond", note l'historienne qui fait référence aux deux autres "musées d'histoire de France" qui existent déjà. L'un se trouve à Versailles, l'autre occupe... le site des Archives nationales. Ce dernier musée, dont le sort n'a pas été déterminé, fait l'objet d'un projet de refonte. Mais faire table rase du passé n'est pas toujours du goût de la communauté des historiens.
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