je pense donc j'essuie

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poésietoute
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Message non lu par poésietoute » 01 juil. 2011, 06:47:00

tain croisé de philo, poésie et autres fêlures.
 

Ce matin, après m’être lavé, je m’essuyais consciencieusement et m’essayai aussi ainsi ( cf « les essais » ).
 

En observant le ciel, je fus traversé par cette part d’attirance bien flagrante chez moi pour l’Univers, son immensité, voire son éternité.
Et petit sel, je m’y projetais en appelant la percussion mentale, et non fatale ( j’espère ).
En effet, l’être et son univers ( son Un ) sont-ils 2 entités conditionnées à courir leur propre éternité (  même si pour l’homme, le risque d’extinction reste..vivant, ) parallèlement, sans lien causal, comme 2 louves aveugles, ou bien le lien reste invisible à l’œil nu, mais réel ?
Leur éternel commun ( même si l’individu possède une origine ), résulte-t-il d’un pur hazard ou bien s’inscrit-il dans une course plus intérieure ?
 

En somme, l’univers , plus exactement notre univers , correspond à la rencontre des projections, aspirations sensitives et concrètes de chacun. Et même si notre monde spatial rejoint pour une grande part les lignes force de celui de notre voisin, il n’en demeure pas moins qu’il résulte de notre construction personnelle,de notre axe, notre vue parachevée d’un pôle imaginaire, avec quelques touches plus ou moins forcées sur telle comète flamboyante, amour vespéral,..
A tel point que lorsque nous disparaissons, notre univers se désagrège aussi ( logique, certes !). Et l’univers qui nous survit est-il identique, ou dépeuplé, mutilé de notre existant ?
 

P.S. : excuses pour l’emprunt à l’univers d’Eugène Ionesco «  le roi se meurt ».

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 03 juil. 2011, 12:13:00

Si tu aimes les poésies je t'en offre une des miennes ... métaphysique et symboliste

LE VOYAGE DANS LA MORT
 
Cette nuit, dans tes yeux, j'ai cru découvrir Dieu!
Il m'a demandé de le suivre dans ma mort.
Ton regard d'alors était si merveilleux;
que j'y ai pénétré de suite et sans effort.
 
Je suis entré, tremblant, en découvrant l'endroit.
Tout y était pourtant lumières et beauté,
et les murs tendus d'étoffes d'or et de soie,
s'écoulaient de l'azur, en leur immensité.
 
Un plancher lumineux vivait de mille feux,
sous une voute incrustée de brillants et d'argent,
et l'on y découvrait bois rares et précieux,
sur lesquels se pressaient fraternellement des gens.
 
Des femmes très belles qui au son de la Lyre
offraient alentour et le pain et le vin,
apportant également à l'éclat d'un sourire,
la jeunesse du corps mêlée aux chants divins.
 
Quelques cris atténués traversaient la muraille,
mais était-ce des exclus ou des cris de bonheur?
et ces lamentations qui venaient des entrailles,
était-ce fruits de la joie ou d'horribles clameurs?
 
 
Et toutes ces mains tendues vers les pourpres et les ors,
venaient-elles de l'envie d'un peuple miséreux?
ou bien cupidité au de-là de la mort?
ou ultime prière adressée  à son Dieu?
 
Ces bijoux et ces ors, espérance éternelle,
confondus à l'amour autant qu'à la beauté,
montre à l'homme sa carence quand parfois il se mêle
d'exprimer par ces mots sa cruelle pauvreté.
 
Tous semblaient s'amuser, tout était harmonie,
même si une créature avait perdu ses yeux,
en tissant fil à fil, noeud à noeud, le tapis
sous lequel la misère se dissimule un peu.
 
A la fin ne sachant comment nommer ce lieu,
"Mon Dieu est-ce le Paradis ou bien est-ce l'enfer?"
demandais-je vivement, l'angoisse au fond des yeux.
"ça" me dit-il en riant" ce n'est rien que la terre!"
 
"La Terre? est-ce cela que je dois découvrir?
Ne puis-je accéder au plus beau des mystères
moi qui ai accepté pour te suivre, de mourir
en plongeant dans les yeux qui me sont les plus chers?"
 
Entrouvant une porte, je franchis la barrière
où il n'existe plus d'arc en ciel de couleurs.
Plus de jaune, plus de vert, la beauté est lumière
car ici la couleur reçoit nom de bonheur.
 
Ici il n'y a place que pour tendresse immense,
la musique est amour et l'amour est amant.
Plus d'envie provoquée par la chair et les sens,
le paysage entier n'est plus que sentiment.
 
Plus rien n'est exprimé en terme de grandeur,
seules les larmes et le rire qui sont des émotions,
ont encore une place dans l'ordre des valeurs
où le corps tout entier n'est plus que sensation.
 
Plus rien ne distingue échec et réussite,
et qui flatte l'orgueil et non l'humilité.
plus de monde où le faible fuyant s'abrite,
où l'on condamne ensemble charité et bontés.
 
Dans cet Ether ni colère ni haine
mais un rayonnement vers autrui.
Tout s'y mèle et tous y aiment;
et tout tend vers l'infini.
 
"Est-ce là maintenant l'Eden?"
demandais-je encore une fois,
devant ce monde exempt de haine.
"Non ici tu es en toi..."
   
"Quand tu auras appris l'amour
que détient toute l'humanité
en t'efforçant, jour après jour,
à cette recherche d'humilité,
 
Enfin tu auras compris
ce qu'est réellement la vie!
Alors, et seulement alors,
je te parlerais de ta mort."


GIBET l'agnostique 
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

poésietoute
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Message non lu par poésietoute » 04 juil. 2011, 06:10:00

Merci pour ce magnifique poème
C'est donc uniquement lorsque l'on aime
Et que l'on s'est propulsé de tout autre diadème
Qu'une lecture hâlée de profonde haleine
Peut réunir en soi les halos que chacun sème

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