Que gagnons nous à travailler ?

[politicien]

Bonjour,

Une petite question philo :

Que gagnons nous à travailler ?

[Bertolt_Brecht]

Tout est question de personne je crois.
La manière dont on perçoit le travail, ce qu'on attend de nos vies professionnelles, varie selon l'éducation, les valeurs qu'on a reçues et qu'on souhaite transmettre, la situation familiale ou affective, le travail exercé en lui-même, etc...

Certains y gagneront un épanouissement qu'ils n'ont pas dans leur vie affective ou qui complète cette vie affective : une reconnaissance, le sentiment de faire partie d'une équipe, de participer à la construction de quelque chose, peut-être même simplement d'avoir une prise sur quelque chose, le sentiment d'aider à changer le monde,...

D'autres n'y gagneront qu'un moyen de vivre, voire de survivre : de survivre si le salaire est bas, de vivre si le salaire est moyen, de vivre leurs passions s'il est plus élevé.

Ce qu'on retire de nos actes, en l'occurence le travail, est fonction de ce que l'on attend de la vie, de nos motivations propres.
Certains pourront ainsi passer leur vie sans travailler et sans pour autant ressentir un manque quelconque alors que d'autres n'arriveront pas à s'arrêter, repousseront le plus possible l'échéance de la retraite et dépériront une fois retraités s'ils ne trouvent pas de dérivatif à cette absence d'activité (associations, bénévolat, activités physiques, voyages, etc...).

[Ayahuasca]

Oui ça me semble très variable, et puis à la question "que gagnons-nous à travailler?" je crois que la réponse la plus simple est aussi la plus évidente.

Je me dis souvent (attention c'est de la philo de comptoir, ça risque de vous effrayer ) qu'il est quand même fou que l'Homme soit la seule créature consciente d'être un être fini sur cette planète, et qu'il ait inventé un système d'intéraction sociale basée dans la plupart des sociétés à l'heure actuelle sur (ce qui reste quoi qu'on en dise) une contrainte qui lui prend tant du temps de cette vie finissable (et dans ces sociétés, justement, outre l'argent, ce que l'on gagne à travailler, et peu importe le travail, c'est une reconnaissance, une intégration sociale)
J'ai toujours grand peine pour les gens (et ça se rencontre dans tous les milieux) qui ne vivent que pour le travail, ou dont la vie, les échanges, se limitent au travail.

Tout personnellement, à l'heure actuelle, j'adore mon travail, je ne l'échangerais pour rien au monde, et pourtant, ça ne me dérange pas d'avoir des périodes comme ces deux semaines où je ne travaille pas et au cours des periodes oùu je travaille il m'arrive vraiment d'avoir envie de faire autre chose (rien, lire, être au cinéma, voyager etc...). Et j'ai toujours adoré ça, l'ennui est une chose qui m'est complètement inconnue. Donc si je suis un peu honnête, si le fait de ne pas travailler n'impliquait pas que je ne puisse faire ces choses, je ne travaillerais sûrement pas icon_mrgreen
Je ne crois pas que l'être humain doive se caractériser et être valorisé par son "travail" dans le sens de "bon à l'effort, dur à la peine".

[Vincendix]

L’étymologie du mot travail (tripalium en latin) résume ce qu’il représente, un instrument d’immobilisation et même de torture.
Mais faire ce qui plait, être passionné par son métier n’est pas du travail.

[Narbonne]

Que gagnons nous à travailler ? : payer ses factures.

[Aska]

Nous y gagnons....de l'argent déjà.
Ensuite le travail c'est une part de notre personnalité qui s'y construit, j'entends par la ce coté "réalisation personnelle".
Prenons un système imaginaire, ou les gens vivent sans rien faire. Quels seraient accomplissements personnels envisageables ?
C'est sur on est beaucoup a travailler et a pas aimer notre taf (perso j'aime le mien et je m'y suis construit justement), mais je vois mal des mecs qui font du ménage ou ramasses les poubelles considérer leur travail comme un accomplissement personnel.
Je sais pas, je suis un peu confus sur la question, mais je pense que travailler, ou du moins, faire quelque chose de ses mains, avoir une activité, est essentiel pour nos vies.

[lancelot]

Assez d'accord avec BB, mais les autres remarques sont pertinentes.

A titre individuel :

- Le travail est avant tout une inconnue. Devoir travailler pour exister établit un pré requis qui sur un plan Philo (même de comptoir) est une contrainte ou un devoir, mais pas un choix inné.

- La contrainte est celle de celui qui doit travailler pour continuer à exister, voire pour commencer à exister.

- Le devoir est l’apanage de celui qui naïvement, se sentant redevable et responsable de l'organisation sociale, calque son mode de vie sur ce qu’il pense être bien. Ce n'est pas forcément un choix heureux.

Ces deux modes, pourtant bien différents se rejoignent dans la formulation de la question. Que gagnons nous à travailler ?

Pour ces deux la, rien, leur vie sociale sera au diapason de leurs envies et de leurs haines.

Pourtant, pour un nombre important de Femmes et d'Hommes, le travail peut être un épanouissement, l’accomplissement d'un rêve ou encore tout simplement l'expression de leur simple talent.

Alors, que gagnons nous à travailler ?

Individuellement, cela dépend des envies de chacun. Collectivement, et le travail est bien aujourd'hui une notion collective, c'est un concours arbitraire de circonstances, qu'elles soient hasardeuses, provoquées ou manquées, réussies ou sans objet.

Qu'y gagnons nous ? Ce que l'on recherche, mais malheureusement pondéré par les interactions sociétales et le modèle imposé. A vrai dire, pour la majorité ... pas grand chose.

[Baltorupec]

On peut se demander pourquoi l'on travaille :
Si l'on prend les sociétés paléolithiques, voir néolithiques, le travail était fondamentalement différent. On travaillait pour se nourrir, se vêtir, se loger. En bref, on travaille pour subvenir à nos propres besoins.
Puis, les sociétés se transforment, les individus se spécialisent, on commencent à trouver des tombes princières. Du moment qu'il y a prince, il y a un véritable gouvernement, et par conséquent les gens commencent non plus à travailler pour eux même, mais aussi à travailler pour les princes. En bref, les gens commencent à être déposséder de leur travail.
Aujourd'hui, notre société est ultra-spécialisé, et nous ne travaillons au final plus pour subvenir à nos besoins (se nourrir, se loger) mais désormais pour le plaisir.

A mon sens, le travail est sain, mais uniquement lorsqu'on travaille pour soi-même, comme l'individu du paléolithique, travailler pour soi ne signifie pas que le travail n'ai des répercussions positives que pour nous, et bien souvent, le travail doit avoir des impacts positifs pour notre entourage si nous voulons avoir des impacts positifs pour nous.

[Ayahuasca]

Ensuite le travail c'est une part de notre personnalité qui s'y construit, j'entends par la ce coté "réalisation personnelle".

Il y a aussi beaucoup de gens qui s'y détruisent, au travail.

Prenons un système imaginaire, ou les gens vivent sans rien faire. Quels seraient accomplissements personnels envisageables ?

Ne pas travailler, ça ne veut pas dire "ne rien faire".
Sinon, ça rejoint ce que j'écrivais plus haut, aujourd'hui le travail est le premier et principal instrument d'intégration sociale. Par contre, on peut tout à fait s'accomplir personnellement en dehors du travail, heureusement, celui-ci ne devient alors que le moyen financier qui permet de faire autre chose. Quand je faisais de la manutention de nuit, j'ai rencontré énormément de gens qui n'avaient aucun intérêt pour leur travail (qui n'en n'a pas vraiment pour être honnête), mais qui par contre étaient musiciens, grands voyageurs...Leur travail leur permettait d'avoir de l'argent, point barre. L'accomplissement personnel, ils le trouvaient ailleurs.

[El Fredo]

Quand on parle de travail, on parle d'activité rémunératrice, le travail est donc l'association de l'activité et du revenu. L'activité est nécessaire à l'humain pour son épanouissement, tandis que l'oisiveté est nocive dans la plupart des cas. Reste le revenu, or il faut bien admettre que le travail est un moyen assez injuste et inéquitable de répartir les richesses, d'autant plus quand ces revenus sont en grande partie amputés par une cascade de problèmes (transports, immobilier, etc) induits par cette obligation de travailler. A mon avis le travail, dans sa forme actuelle d'activité nécessaire à la survie financière, est appelé à disparaître au bénéfice d'un découplage entre activité et revenus. Une étude a montré par exemple qu'en cas d'instauration d'un revenu universel couvrant l'essentiel des besoins, une grosse majorité des travailleurs conserveraient leur activité même si elle était moins rémunératrice, une portion importante préférant une autre activité librement choisie (type bénévolat ou action sociale), la petite fraction restante choisissant l'oisiveté. Tout simplement parce que la plupart des gens ont besoin d'une activité pour s'occuper et entretenir des relations sociales.

[domi]

pour moi toute activité est TRAVAIL meme si elle n'est pas rétribuée ..

jardiner,cuisiner sont un travail meme s'ils peuvent etre des loisirs ;élever son enfant ,l'eduquer est un travail qui fut pour moi un plaisir ...

j'ai choisi un métier qui me plait et ce n'est qu'ensuite que j'ai vu que cette activité me permettait de vivre , de me loger ,de me nourrir , de me distraire etc...

au travail je m'évade ,j'occulte mes problemes personnels ;ce travail est valorisant en société ;j''espère travailler le plus longtemps possible car le travail c'est la santé ;apres je ferai du bénévolat histoire de ne pas m'encrouter ..

[El Fredo]

Je m'en tiens à la définition économique du terme travail :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_(%C3%A9conomie)

Au sens économique, le travail est l'activité rémunérée qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c'est un facteur de production de l'économie. Il est essentiellement fourni par des employés en échange d'un salaire. Le processus d'entrée et de sortie d'emploi se fait par le marché du travail.

[Adeline]

Le travail, c'est un bon remède contre l'oisiveté et c'est surtout un très bon moyen de gagner de l'argent...

[lyly]

Le travail, c'est un bon remède contre l'oisiveté et c'est surtout un très bon moyen de gagner de l'argent...

oui.
J'aime beaucoup cette citation : " Il faut savoir travailler pour vivre et non pas vivre pour travailler "
Ce serait tout de même encore mieux si on arrivait à considérer l' éducation au milieu de tout ça.
Les familles mono parentales qui font le choix de s'occuper de leurs enfants sont mal vues et c'est terrible car ils sont, à mon sens, des acteurs très importants concernant les futures générations.

[Aska]

Imaginons nos vies sans travail. Serions nous les mêmes. Je pense qu'en imaginant cette différence on peut trouver ce que nous apporte le travail.

Sinon je suis pour l'alternance car c'est une voie permettant de découvrir un métier qu'on aime. Et donc de s'accomplir.
Apres oui certaines personnes se détruisent au travail. Mais c'est souvent du a des facteurs extérieurs, et cette destruction "construit" encore un peu plus leur personnalité. Construire n'étant qu'un mot pouvant être remplacé par "ajoute à " "modifie" etc.