fantaisie du matin: la vie ou non ?

[poésietoute]

En poussant l'aspirateur, je me frappai le front, comme Raymond Souplex: " Sapristi, mais c'est bien sûr! Nous n'existons pas !".
En vrai, aucune autre preuve que celles que nous nous échinons à disséminer depuis des millénaires, n'a contredit cette affirmation de bon sens. Dans notre petit monde, tout a été exprimé, écrit,..par nous! Juge et partie, nous sommes, et nous suffisons à nous-mêmes.
Donc, nous n'existons pas.
Cela ne m'arrange pas d'ailleurs: pourquoi passer l'aspirateur ?

Autre version : nous existons mais dans notre monde, ses codes, ses bruits, références,..
Et d'autres mondes intériorisés existent de même, se frôlent, traversent, avec leurs propres codes.
La difficulté réside dans leur nécessité à se rencontrer, ou plutôt de trouver un ou des moyens de communication intermédiaires: ultra-sons,..

Et donc, les engins inter-planétaires lancés à la recherche d'un autre vivant, veulent vérifier qu'un témoin existe, nous renvoyant la démonstration que nous sommes, par effet de miroir même renversé.
Bon, je reprends l'aspirateur.

[GIBET]

Je ne sais pas pourquoi quelque chose me chatouille l'oreille en me disant " elle est une femme"
Alors si c'est vrai je te dirais que nous existons ...et nous avons même un âge!
La preuve:

Quel âge a le soleil
Dans sa course immortelle
Qu’il colore de merveilles
A nos yeux éternelles ?

L’âge de la lumière
Qu’au fond de toi tu caches
Derrière tes paupières,
Pour que personne ne sache.

Quel âge a donc la lune
Qui allume la nuit
Pour Pierrot et sa plume,
Pour l’amour et la vie ?

C’est l’âge de la femme
Qu’au fond de toi tu caches
Bien au creux de ton âme,
Pour que personne ne sache.

Et quel âge a donc l’Homme ?
Mais qui ici s’en soucie
Depuis que dans la pomme
Il cherche son paradis ?

C’est l’âge de l’ironie
Qu’au fond de toi tu caches
Bien au creux de ton nid,
Pour que personne ne sache.


Quel âge a la beauté
Que tu portes, altière,
Avec sérénité,
Sans jamais être fière ?

C’est l’âge du bonheur
Qu’au fond de toi tu caches
Au profond de ton cœur,
Pour que personne ne sache.

Et quel âge a la force,
Qui rompt sous la sagesse
Et ne bombe le torse
Qu’à la brutalité épaisse ?

Chez toi force n’est que rire
Que jamais tu ne caches.
Le silence serait pire.
Et que tout le monde sache…

…ton âge aujourd’hui !

Il est l’âge de ta main
celui de ton esprit,
l’âge de ton chemin
l’âge de tes envies…

et l’âge de tant d’autres.

Au fait quel est le votre ?
JB
Allez, ainsi nous n'aurons pas partagé ...que l'aspirateur !!! icon_love1

[poésietoute]

Merci pour ton joli poème,Gibet.

Elle est une femme ? En apparence, peut-être..mais ce n'est que le fruit du hazard.
En fait, nous ne sommes ou existons, que lorsque nous intervenons, passons d'un état à un autre, choisissons ( même relativement ). Et alors, il n'y a plus de genre dans l'inventivité, l'imagination..comme dans les tâches ménagères, qui sont parfaitement réparties entre genres . :lol:
Le fait d'être en cet état, ou un autre, nous ramène à la situation de produit, d'objet.

En droit, un fait est validé parce qu'il est attesté, par autrui ( partie adverse, tiers ou..juge ).
En l'espèce, rien de tout cela: c'est nous-mêmes qui nous époumonnons à nous faire croire que nous sommes vivants. Qui d'autre ?
Ce n'est pas pour évacuer d'un revers de main les questions de l'immensité cosmique, de l'éternité,..mais il faut se rendre à l'évidence: la vie unique ou unique forme de vie est-elle acceptable alors que nous n'acceptons pas une forme de pensée, un système économique unique, une pensée politique unique??

Plus profondément peut-être, existe-t-on d'un point de vue du sensible, de la conscience alors que pauvreté, faim, guerres, brutalités perdurent sans qu'une éradication possible soit annoncée rapidement ?
Ou alors, cette partie essentielle de nos êtres est inanimée, morte.

Bon, je vais faire les courses. icon_lol

[GIBET]

Dans toutes société de vie Darwin t'explique qu'il existe un déterminent de la vie qui en permet la réplication. C'est le hasard qui interfère dans les modifications et la loi des grands nombre qui donne raison aux réplications qui défendent le mieux la vie et la force des gènes. Quand on sait cela toute la sociologie n'est qu'une conséquence...et même le choix de passer l'aspirateur ou de faire ses courses.
J'aurai pu adresser ce poème à la vie mais tout le monde n'est pas Stephen Pinkler capable de comprendre fonctionnement de l'esprit et l'état de nature de l'Homme. Alors je me suis fait un bien piètre biologiste de l'évolutionnisme en recherchant a ségréguer l'espèce sans l'arrière pensée de propager mes gènes.
Pourtant...où il y a des gènes il y a du plaisir!
Mais étudie la biologie évolutionniste et tu verras que rien n'est "anormal" dans la pauvreté, la faim, les guerres et la brutalité si tu acceptes l'idée que la vie n'est pas gérée par des notions de bien et de mal qui ne sont qu'une conséquence de quelques milliers d'années sur une horloge astronomique de l'Homme
GIBET

[poésietoute]

oui, et c'est logique, en posant cette question, il allait de soi que j'allais couper les tissus pensés, les brisées de philosophes et poètes.
La part qui nous revient ( et modestement..j'évoquerai Heidegger ) est, pour moi en tout cas, ce surplus d'étincelle, de l'être ( se ) pensant.

Je m'appuierai sur ce courant de pensée incarnée et exprimé par certains panthéistes, car leur argument ( une partie, du moins )est vérifié: l'unité de dessein dans toute la création de puis les origines ( bien sûr, ils y ajoutent Dieu, mais ce n'est pas nécessaire,..pour moi ).
Donc, la vie surgit d'une commune origine, soit. Et hors de cette origine, point d'autre.Et c'est pour beaucoup, très dérangeant.
Car non seulement, l'être humain est seul ( avec "l'arrangement" suprême du libre-arbitre ) de la naissance à la mort ( avec vie dans les espaces de bond, de choix ), sans dialogue ni référent (autre que lui-même ), mais aussi non-confronté avec une autre forme de vie ( à ce jour ).
Ou alors, sombrons ( c'est déjà commencé ) dans l'immanence: soudons-nous au monde des objets, des petits plaisirs.

Bon, je vais faire les carreaux (non pas seulement comme mû par le gag, mais aussi voulant relier l'anodin à une certaine idée du cosmos )

[GIBET]

Tu n'as sans doute pas tort puisque tu défend un dogme.
Mais je reste pour ma part accroché à la définition de la vie qui n'est qu'une réplication de 4 bases : l’adénine (A) et la guanine (G), la thymine (T) et la cytosine (C)....qui ont créé La Vie et dont l'être n'est qu'un moyen trouvé pour protéger au mieux la réplication génétique.
Il est intéressant de savoir que génétiquement tu es aujourd'hui constitué de plus de 99% des mêmes gènes qu'un Homo sapiens du néolithique et que le même pourcentage te rapproche du Chimpanzé.
Cela réduit a pas grand chose ce que les réplications depuis 10000 ans ont apporté au chasseur cueilleur...et plus encore depuis les 100 dernières années. Imagines le poids de la culture et de la connaissance dans ce que tu transmet génétiquement à tes petits!!
Si un dessein intelligent avait prédéterminé des réponses à 5 milliards d'années de soupe cosmique...il serait intéressant d'expliquer la complexité de l'esprit de celui ( ou de celle s'il appartient à une espèce) qui a créé des milliards de réponses mécaniques complexes et complètement inattendues pour adapter toutes les fonctions (cerveaux, oeil, oreille, main etc...) de l'Homme, des animaux et les plantes. Un esprit torturé sans doute!!

Je pense qu'il existe des vies ailleurs parce que la réplication partie de molécules de la soupe cosmique (carbone - oxygène hydrogène sur terre, mais d'autres combinaison son possible). Elles sont peut-être sous la forme de "fil de vie"...et pas forcément sous la forme d'êtres comme nous aimerions les rencontrer

Maintenant les poètes n'ont pas besoin de cela pour exister dans leur liberté ...sans rechercher pour autant à vouloir composer avec des croyances religieuses ou scientifiques. C'est pourquoi je fais la part des choses entre ces deux domaines de l'esprit

[poésietoute]

Je n'éprouve pas de mousse, ni cherche la raison; seulement des questionnements..

Beaucoup de poètes dépeignent l'émoi dans lequel ils ressentent la projection du monde tactile ou intérieur. La forme composite de la vision dans laquelle ils se meuvent, et qu'ils déploient en partie du bout de leurs doigts, de leurs sens, les entraînent à remédier à un ordre syntaxique trop rigide, en y greffant un ensemble de grimes, de couleurs inusités propres à les accomplir dans leur merveilleux voyage.

Je t'offre également un de mes poèmes prochainement publié en revue:

Dans l’essiflement





Entre à os





Le déflanquement du vif





Battu à rouge




En est cri




Au sommet




Puis le chu






A calme épars









G.