L'hélicoptère dessine un arc de cercle au-dessus de l'étang. Les cygnes n'ont pas bougé. Mais Majd Ashour s'est arrêté de parler. "Chez nous, quand on voit un hélicoptère, on commence à courir. Cela veut dire qu'un baril d'explosifs va arriver." Assis en tailleur au bord de l'eau, le trentenaire regarde l'appareil s'éloigner, un gobelet de thé brûlant à la main. S'il plaisante, c'est parce qu'il sait qu'aujourd'hui, il ne risque plus rien. Depuis un mois, ce réfugié syrien vit ici, à Karlsruhe (Allemagne), avec son frère, sa sœur, sa femme et ses deux enfants.
Dans les prochaines semaines, Majd Ashour et sa famille vont être transférés dans un logement plus pérenne, à Karlsruhe, ou dans une autre ville du land de Bade-Wurtemberg. En attendant, ils essaient de tuer le temps, entre promenades dans la ville et cours d'allemand, donnés par des bénévoles.
"Je veux apprendre l'allemand pour travailler. Je ne suis pas là pour toucher des aides", martèle-t-il. Mais pour le moment, ce cours quotidien de langue est son seul contact régulier avec les habitants de Karlsruhe.
Je souhaite bonne chance à ces gens