Lire cet article très intéressant :
En ce qui me concerne, je veux bien admettre le concept de "France périphérique", qui correspond à une réalité géographique relativement objective, encore qu'elle doive être nuancée car il peut y avoir d'importantes différences sociologiques à l'intérieur d'une même petite commune de la "France périphérique".Un livre à la rencontre des jeunes de la France «périphérique»
En écho à la crise des Gilets jaunes, un livre qui sort jeudi se penche sur cette jeunesse qui vit comme assignée à résidence dans les zones périurbaines ou rurales. Entretien avec les auteurs.
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Vous publiez un livre sur la jeunesse de France dite « périphérique ». Pouvez-vous détailler ce concept ?
SALOMÉ BERLIOUX (S.B.). La France périphérique, ce sont les zones rurales, les villes petites et moyennes, certaines franges du péri-urbain, certaines zones pavillonnaires... En résumé : tout ce qui n’est pas les 25 grandes métropoles françaises et leurs banlieues. Et cet espace rassemble 60% des Français !
Article complet sur http://www.leparisien.fr/economie/ils-s ... 989576.php
Cependant, j'ai beaucoup de mal à admettre la lamentation ambiante qui décrit cette "France périphérique" comme méprisée et ignorée par le pouvoir central parisien. Cette vision misérabiliste est désormais véhiculée par de nombreux commentateurs, elle est partagée par une grande partie des habitants concernés, mais elle ne me semble pas reposer sur des critères très objectifs.
Sur le coût de la vie, je ne pense pas que la vie soit forcément beaucoup moins chère en campagne (on en a déjà débattu dans un autre topic), parce que le plus faible coût du logement est assez largement compensé par d'autres surcoûts, notamment en matière de transports.
La vie est différente en campagne. Il y a des avantages, mais il y a des contraintes, notamment en matière de transports : pour vivre en campagne, il faut une voiture. Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose : quand on vit en campagne, on ne perd pas son temps dans les bouchons, on n'a pas besoin d'une heure pour parcourir 5 km en voiture. Et puis dans les grandes villes, les transports en commun ne sont pas gratuits...
Et à part ça ?
Les auteurs de l'article disent que les jeunes des campagnes pratiquent moins de loisirs. Mais presque tous ceux que je connais font du foot, car il y a un club de foot dans presque toutes les communes, même les plus petites. Il y a des écoles de musique dans tous les chefs-lieux de canton, et elles sont bien fréquentées. Il y a des bibliothèques dans de nombreuses petites communes, et elles sont fréquentées aussi. Comme je l'ai déjà dit, les effectifs par classe y sont moindres que dans les grandes villes, preuve que les écoles de campagne ne sont pas délaissées par les pouvoirs publics.
La désertification médicale est un vrai problème pour la France périphérique, en effet. Mais elle commence aussi à atteindre de nombreuses grandes villes. C'est un problème pour toute la France, en fait.
Finalement, je ne vois guère qu'un seul vrai problème objectif : le téléphone portable ne passe pas toujours très bien en campagne.
Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous comme moi, ou bien partagez-vous cette vision misérabiliste de la "France périphérique" ?