la solitude..ça n'existe pas

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poésietoute
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Message non lu par poésietoute » 07 juil. 2011, 15:00:00

20 millions de français souffrent de solitude, et ce à tous les âges et dans
toutes les catégories de la population.   Ainsi commence le propos de Louis :
  « Le Premier ministre, François Fillon, a attribué le label Grande Cause Nationale à un collectif de 25 associations, mené par la Société Saint-Vincent-de-Paul. Sous le slogan “Pas de solitude dans une France fraternelle”, il entend faire connaître, au cours de l’année 2011, des initiatives pour lutter contre la solitude. Mais ne faudrait-il pas parler de solitudes ? Car ses déclinaisons sont multiples : solitude subie ou choisie ; souffrance ou étape dans la construction de soi ; solitude affective, physique, psychologique… ; sentiment de solitude ou isolement réel… 
Selon une étude de la Fondation de France réalisée en janvier 2010, 4 millions de Français s’estiment en situation d’isolement objectif. Mais la solitude est bien plus que cela, un mal protéiforme et qui n’épargne aucune génération. Les personnes handicapées sont particulièrement victimes de facteurs aggravants de solitude : isolement, manque de mobilité, difficultés de communication, mais aussi rejet par les autres ou peur des autres…  
Seule, désespérément seule. Paraplégique, Christine n’est pas dupe de ses solitudes. Si elle vit dans un foyer entourée de personnel et d’autres résidents, elle n’a rien demandé, rien choisi. Par manque d’autonomie, elle ne peut prendre l’initiative de sortir. Son réseau social est maigre – sa mère, son frère, les animateurs – et semble difficile à élargir. D’autant que son foyer est isolé, au fin fond d’une banlieue parisienne. Pas de transports en commun à proximité, des heures de trajet en perspective pour ses visiteurs. Tout cela pour quelques minutes de visite seulement ; les conversations, pour elle dont l’élocution est difficile, sont laborieuses et l’épuisent vite… Alors les visites se font rares. Les liens se délitent. N’ayant jamais appris à écrire, Christine ne peut même pas profiter des moyens de communication numériques qui ouvrent parfois les portes (même virtuellement) de la solitude. Pas moyen d’envoyer des courriels, pas moyen de consigner par écrit la désespérance de sa solitude, qu’elle ne peut même pas combler par la présence bienveillante des héros qui peuplent les livres. La télévision, en continu, permet de pallier les manques, combler le vide. Et sa bouée de secours : le téléphone. Les gens répondent, souvent par compassion plus que par plaisir. Tout cela, elle le sent, elle n’est pas dupe, mais ne voit pas d’issue. Alors, à son isolement réel s’ajoute un mal plus terrible encore, lancinant : le sentiment de solitude. L’histoire de Christine est comme celle de milliers d’autres personnes handicapées, mais aussi âgées, en perte d’autonomie ou dépendantes.  
Selon l’étude de la Fondation de France, les personnes souffrant d’un handicap invalidant ont deux fois plus de risques de se trouver dans une situation objective d’isolement. Le handicap génère une solitude sous plusieurs formes : dans la communication pour les personnes handicapées sensorielles, dans l’isolement pour celles qui sont immobilisées, dans un sentiment douloureux pour celles qui souffrent de troubles psychologiques ou psychiques… 
Une compagne à plusieurs visages 
La solitude peut être effective : géographique, humaine, ou le résultat de relations contraintes parce qu’entourée de personnes que l’on n’a pas choisies. La dépendance, la perte d’autonomie, l’immobilité sont les facteurs de cette souffrance. S’ajoute l’isolement social. L’individualisme a modifié les valeurs de référence, notamment la famille. « Mais on constate aussi que les amis, les relations dans la vie professionnelle et la vie associative peuvent être défaillants », note Bruno Dardelet. Conjoint qui quitte le domicile conjugal à l’annonce de la naissance d’un enfant handicapé, réseaux d’amis qui se délitent, réseaux professionnels qui s’effritent… 
À cette solitude objective peut s’ajouter une dimension subjective. La solitude peut être un sentiment, la sensation d’une absence, d’un manque. On peut être seul dans une foule ; avoir l’impression de ne pas être en résonance avec ceux qui nous entourent. La sombre réalité de l’isolement devient source de désespérance. « Mes patients en parlent comme d’une blessure intérieure, une plaie profonde et douloureuse, un sentiment de vide et d’abandon, une angoisse déstructurante qui envahit toute leur vie psychique, rapporte Gérard Macqueron dans son livre Psychologie de la solitude1. Ce mal-être les ronge sans qu’ils puissent agir dessus. » 
La solitude est ainsi généralement perçue comme négative. Un mal sourd et lancinant qui peut mener à l’irrémédiable. Elle peut pourtant, à l’inverse, être une force positive : état d’esprit ou choix, souvent nécessaire pour se ressourcer, pour se retrouver soi-même plutôt que de s’éparpiller en relations diverses. 
« Parfois, c’est l’absence de solitude qui est pesante, rappelle Elisa Rojas, elle-même handicapée. Le handicap est un facteur de dépendance. Vous n’êtes jamais seul pour les actes de la vie quotidienne. Il y a perpétuellement des gens qui font intrusion dans votre vie, pour votre bien, certes. On peut être très entouré, mais avoir une vie intérieure de solitude. » Même constat pour Sophie Lutz à propos de sa fille Philippine, polyhandicapée : « Ce sont des enfants qui peuvent avoir énormément besoin de solitude pour restaurer leur intimité, perpétuellement envahie par les soins. »  Des remèdes 
De fait, deux phénomènes d’isolement apparaissent. On peut d’une part être mis à l’écart, exclu des réseaux, d’autre part, se mettre à l’écart des réseaux. Aussi, pour contrer la solitude, il faut parvenir à “aller vers”, mais aussi à “laisser venir”. Les remèdes proviennent généralement de la conjonction de ressources personnelles et de facteurs extérieurs. « Il faut que les personnes souffrant de solitude acceptent de se laisser visiter, estime Bruno Dardelet. Lors de leurs visites, nos bénévoles trouvent de plus en plus souvent des portes fermées. La peur colportée par les médias conduit les gens à se barricader. Alors ouvrez vos portes, ouvrons nos portes. Acceptons d’être visité ! » 
La Fondation de France, dans son rapport de janvier 2010, préconise trois pistes pour remédier à la solitude : assurer un équilibre entre l’autonomie de la personne et des solutions de vie collectives qui respectent l’individu ; redonner un sentiment d’utilité aux personnes seules en leur permettant d’être des contributeurs et pas seulement des “bénéficiaires” ; s’adapter en permanence aux individus et ouvrir des “possibles” en respectant les choix de vie de chacun. Autant de démarches déjà mises en œuvre par les associations membres du collectif “Pas de solitude dans une France fraternelle”.
 La lutte contre la solitude est ainsi un projet de société qui peut se traduire concrètement par la multiplication de logements dans des unités de vie, par l’insertion par l’emploi, par la participation sociale et culturelle avec des espaces conviviaux proposant des pratiques artistiques, des expositions, des concerts, par le développement de services de transport et d’aide à domicile, par des visites… 
Mais au-delà, la conjonction de la solitude et du handicap soulève de nombreuses problématiques, oscillant entre les approches sociologique et philosophique. Elle pose par exemple les questions de l’individualisme, de la substitution du lien technique au lien social… La solitude interroge ainsi chacun, personne handicapée ou non, dans sa capacité à vivre son humanité. »
Louis Guinamard 1. Macqueron, Gérard, Psychologie de la solitude, Odile Jacob, Paris, 2009. 
  Lundi 4 juillet 2011, de 15h00 à 18h00 à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (2 boulevard du Ronceray à Angers), se tiendra un forum sur la question de la solitude dont souffrent certaines personnes en situation de handicap.  http://www.contrelasolitude.fr/ewb_page ... litude.php  Et voilà à quoi nous mènent les sociétés trop généreuses, serties d'amour Comme la nôtre où l'on ne distingue aucun brin d'égoïsme aux alentours   

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 07 juil. 2011, 16:15:00

Elle est bizarre ta conclusion icon_biggrin je capte pas tout^^

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mps
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Message non lu par mps » 07 juil. 2011, 16:18:00

Il est certain que certains déficits physiques mènent à la solitude, comme le cas de Christine, mais quel remède ?

J'ai une cousine âgée qui, suite à des troubles neurologiques, ne peut pas écrire et "parle" d'une manière effroyablement incompréhensible, mais qui a toute sa tête.

Nous sommes plusieurs proches à nous être astreints à des visites épuisantes, stériles, et qui ne semblent lui avoir fait aucun bien, puisqu'elle s'énervait de ne pouvoir dialoguer.
Par contre, elle a un certain "code" avec le personnel soignant, qui semble la satisfaire.

Bref, nous avons espacé ...

C'est pire encore avec un Alzheimer de 60 ans tout juste, qui ne reconnait ses enfants qu'une fois sur trois en moyenne ...

Finalement, aller voir ces gens ressemble à du voyeurisme.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

poésietoute
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Message non lu par poésietoute » 07 juil. 2011, 18:09:00

Cobalt a écrit :Elle est bizarre ta conclusion icon_biggrin je capte pas tout^^
Et voilà à quoi nous mènent les sociétés trop généreuses, serties d'amour 
Comme la nôtre où l'on ne distingue aucun brin d'égoïsme aux alentours 
J'ai voulu rouler le pathétique dans un peu d'humour

Des rassemblements ont eu lieu à Paris, notamment, sous forme de happening avec les slogans " prochaine conversation dans 112 jours",
http://madame.lefigaro.fr/societe/trois ... 711-167924 à l'appel de plus de 25 associations regroupées dans le collectif " contre la solitude ".
Je pense bien sûr que les handicapés, vieilles personnes, chômeurs,..sont parmi les premiers atteints; mais cela ne le devrait pas.
20 millions de personnes en France, cela représente 1 personne sur 3!
Comme dans d'autres domaines, les plus forts y échappent; ce monde est un monde de forts, pas de pitié pour les fragiles, les faibles ( économiquement, psychiquement,..). Ce sont souvent les mêmes, d'ailleurs.
Et la machine n'est pas près de s'inverser, ou de se rééquilibrer.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 07 juil. 2011, 18:55:00

Très bien,je voulais confirmation icon_biggrin

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Message non lu par mps » 08 juil. 2011, 16:44:00

Il y a 50 ans, aucune prise en charge n'existait pour ces handicapés, dépressifs, séniles et autres : ils restaient dans leurs familles.

Avec l'avantage de ne pas être coupés de leur milieu
Mais aussi le grave désavantage de maltraitance.

On a plutôt réussi à éviter ces désavantages, mais au prix d'une rupture sociale : le contact n'est plus automatique, mais nécessite des déplacements, du parking, du temps ...

On ne peut vouloir une chose et son contraire.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 08 juil. 2011, 17:53:00

Là,c'est pas faux,on pense pas à tout.

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Message non lu par poésietoute » 09 juil. 2011, 12:50:00

certes, certes, mais il n'y a pas 20 millions d'handicapés en Frnce; le mal est beaucoup plus profond.

J'ai comme l'envie de proposer
Afin de mieux se représenter
L'étendue du mal-aise qui étend
Ses ventouses dans le collectif inconscient

La lecture de l'étude épidémiologique
Commise par 2 chercheurs
Ayant exhibé à pleine lueur
Le lien entre l'inégalité et ses fléaux endémiques

En effet classant les peuples des pays étudiés
En 3 classes croissantes dans l'inégalité
Où la France se situe environ en pleine moitié
Ils ont confirmé ce que je, tu, il sait

A savoir ce qui suit

http://www.equalitytrust.org.uk/why/evidence/francais

P.S.: Les pays sus-dits à la loupe observés
        S'étalent de la lettre A ( Allemagne )  à S ( Suisse) sans la France oublier
        Et j'ajouterais bien en toute in-quiétude
        A ces maux, la rongeante solitude

un artisan
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Message non lu par un artisan » 09 juil. 2011, 13:09:00

mps a écrit :Il est certain que certains déficits physiques mènent à la solitude, comme le cas de Christine, mais quel remède ?
J'ai une cousine âgée qui, suite à des troubles neurologiques, ne peut pas écrire et "parle" d'une manière effroyablement incompréhensible, mais qui a toute sa tête.

Nous sommes plusieurs proches à nous être astreints à des visites épuisantes, stériles, et qui ne semblent lui avoir fait aucun bien, puisqu'elle s'énervait de ne pouvoir dialoguer.
Par contre, elle a un certain "code" avec le personnel soignant, qui semble la satisfaire.

Bref, nous avons espacé ...

C'est pire encore avec un Alzheimer de 60 ans tout juste, qui ne reconnait ses enfants qu'une fois sur trois en moyenne ...

Finalement, aller voir ces gens ressemble à du voyeurisme.
Propos que je partage pleinement ,j'ai le père d'un ami qui m'a vu naitre 92 ans ,à qui je n'ose plus rendre visite ,partagé entre le ras le bol de sans cesse répéter les mêmes choses et d'assister à la déchéance de la personne....
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Message non lu par raslebol » 09 juil. 2011, 17:34:00

Etes vous suffisamment égoïste pour n'aller voir quelqu'un que pour votre plaisir ?
Le plaisir de l'autre n'est il que roupie de sansonnet ? Je vous souhaite de vieux jours différents de ceux que vous faites vivre à vos proches... mais parfois le sort a de ces retournements de situation...
Et avec quelle quantité d'illusions ai-je dû naître pour pouvoir en perdre une chaque jour ! E. Cioran

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Message non lu par un artisan » 09 juil. 2011, 17:44:00

Aller voir ,une personne très âgée souffrant de différentes pathologies ,peut et c'est mon cas ,engendrer certains raisonnements ...Tous ne sont pas de nature égoïste , certains sont personnels, car cette personne est assez entourée et j'ai souvent le sentiment de subir leur regard désaprobateur, voir de déranger ...
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Message non lu par raslebol » 09 juil. 2011, 18:52:00

Si la vie vous dérange, attendez les obsèques elles vous satisferont...
Maintenant si c'est de penser qui vous dérange, alors vous seul avez la solution finale !
C'est votre vieillesse qui vous fait peur ?
Et avec quelle quantité d'illusions ai-je dû naître pour pouvoir en perdre une chaque jour ! E. Cioran

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