http://www.leparisien.fr/paris-75/les-f ... 595508.php« Les fidèles ont droit à un lieu de prière agréable ! »
Le recteur de la mosquée de la rue Myrha, Mohammed Salah Hamza, pose ses conditions à la transformation d’une ancienne caserne du XVIIIe en lieu de culte pour les musulmans.
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C’est un immense hangar vide, fermé sur tout un côté par une rangée de rideaux métalliques. Les murs et le sol ont été récemment repeints et un bloc sanitaire vient d’être réaménagé. Mais à moins de dix jours de l’ouverture programmée d’une mosquée dans cette ancienne caserne militaire du boulevard Ney (XVIIIe), le site ne semble pas prêt à être transformé en lieu de culte.
Cette solution, annoncée il y a un mois par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a pour but de régler le problème des prières en pleine rue autour des deux mosquées du quartier de la Goutte-d’Or, trop petites pour accueillir tous les fidèles.
Une mosquée provisoire
La mosquée provisoire devait théoriquement ouvrir à partir du 16 septembre. C’était sans compter sur les réticences des responsables des deux mosquées concernées (El Fath dans la rue Polonceau et Khalid Ibn Walid dans la rue Myrha). Gardiennage, ouverture d’un parking, mise aux normes de sécurité, embellissement des anciens ateliers de la caserne : les recteurs des deux mosquées ont multiplié les demandes à la préfecture de police de Paris, jusqu’à faire du projet un dossier ultrasensible.
« La salle de prière réservée aux femmes n’est pas aménagée. Leur salle d’ablutions non plus… La proximité du centre d’accueil des SDF (NDLR : installé dans une autre aile de l’ancienne caserne) nous pose également problème. Je ne veux pas qu’il puisse y avoir des accrochages entre les fidèles et les sans-abri. Et puis, il y a l’aspect même des locaux qui ne va pas. Les fidèles ont droit à un lieu de prière agréable. Si ce n’est pas le cas, ils ne viendront pas », martèle Mohammed Salah Hamza, recteur de la mosquée de la rue Myrha.
Il a transmis toutes ces remarques à Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, chargé de jouer les intermédiaires entre la préfecture de police et les musulmans du XVIIIe. Hier, ses services indiquaient que les négociations se poursuivaient, sans autre précision. « Si les autorités acceptent nos demandes, tout peut ensuite aller très vite », insiste Mohammed Salah Hamza, qui a visité le hangar en compagnie d’un artiste peintre pour voir comment le redécorer. « Si on nous remet les clés le 15, on pourra ouvrir la mosquée dix à vingt jours plus tard », affirme le responsable religieux.
D’ici là, bien d’autres questions restent à régler. Notamment le montant du loyer, mais aussi la durée du bail que le recteur de la mosquée de la rue Myrha juge insuffisante. Le ministère de l’Intérieur a prévu la mise à disposition de la caserne un jour par semaine (pour la grande prière du vendredi) et pendant deux ans. Le temps pour la mairie de Paris d’achever la construction, dans le XVIIIe, d’un Institut des cultures de l’islam (ICI) qui comprendra deux salles de prières de 1000 places chacune. « Elles ne suffiront pas à accueillir tous les fidèles », pronostique déjà Mohammed Salah Hamza, qui réclame la mise à disposition de la caserne de façon permanente, et bien après l’ouverture de l’ICI. « Les négociations se poursuivent. Je suis sûr que la sagesse l’emportera », conclut-il à l’adresse de la préfecture de police.
Voilà qui prouve, une fois de plus, que les prières de rues relèvent avant tout d'une forme de prosélytisme aigu de la part de certains barbus, et n'ont rien à voir avec le supposé trop faible nombre de mosquées.