Pourquoi le déficit de la "Sécu" se creuse à nouveau

[politicien]

Bonjour,

C'est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Alors qu'il se réduisait depuis deux ans le "trou de la Sécu" devrait à nouveau se creuser en 2013, selon les prévisions de la commission des comptes de la Sécurité sociale, publiées jeudi 6 juin. Dans le budget prévisionnel, le déficit du régime général devait passer de 13,3 milliards d'euros en 2012 à 11,7 milliards d'euros en 2013.

(...)

Mais la crise et l'explosion du chômage depuis un an viennent ruiner cet espoir. Le déficit devrait finalement atteindre 14,3 milliards d'euros cette année. Cette dégradation de près de 3 milliards s'explique d'abord par un ralentissement marqué des recettes. En raison de la baisse de l'emploi, la CSG et les cotisations rentrent bien moins vite que prévu. Résultat : alors qu'elles avaient augmenté de 4,4 % en 2012, les ressources ne vont progresser que de 3 % en 2013.

En 2011 et 2012, les gouvernements Fillon et Ayrault étaient parvenus à réduire un déficit qui avait frôlé les 24 milliards d'euros en 2010, notamment grâce à une augmentation générale des impôts et des contributions. Ils avaient également profité d'une relative accalmie sur le front du chômage. Mais le chômage est fortement reparti à la hausse depuis le début de l'année, ce qui vient gâcher les espoirs de redressement.

DÉPENSES CONFORMES AUX PRÉVISIONS
Le contexte économique est d'autant plus ingrat que les dépenses n'explosent pas et devraient rester conformes aux prévisions. Celles de l'assurance-maladie sont mêmes un peu inférieures à ce qui était prévu, malgré le surcoût d'une grippe particulièrement virulente en 2013. Mais le ralentissement des recettes de la CSG va aggraver de 2 milliards le déficit d'une branche qui faisait pourtant figure de bon élève depuis 2010.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

C'est logique : chômage = recettes moindres = déficit à prestations égales. Et qu'on ne me dise pas qu'il faut réduire les dépenses pour arriver à l'équilibre, au contraire : ces déficits sont conjoncturels et constituent un amortisseur et un filet de sécurité indispensable en période de crise.

Ceci relance en tout cas le débat sur la nécessaire diversification des sources de financement, qui actuellement reposent intégralement sur le travail. La CSG a été conçue pour ça. Et si on voit un jour arriver la réforme fiscale tant promise qui la fusionnerait avec l'IR j'espère qu'elle en tiendra compte. J'ai malheureusement tendance à perdre espoir, une telle réforme est quasiment impossible à mettre en place en période d'incertitude budgétaire (trop aléatoire).

[johanono]

Certes, l'aspect conjoncturel explique la hausse du déficit de la Sécurité sociale : moins de croissance -> plus de chômage -> recettes moindre -> déficits accrus.
Mais il y a aussi une tendance lourde : avec le vieillissement de la population, les besoins en matière de santé ne feront que s'accroître, donc les dépenses ne pourront qu'augmenter.
Sans doute faut-il réfléchir à de nouvelles sources de financement. Mais il faut avoir conscience que l'expression "nouvelles sources de financement" est une litote pudique pour désigner une augmentation des prélèvements obligatoires. Pourquoi pas, mais disons-le clairement...
Perso, je pense qu'on n'échappera pas à une augmentation des prélèvements obligatoires pour financer ces besoins accrus, mais je crois aussi que, comme ces prélèvements obligatoires ont déjà un niveau très élevé, on ne pourra les augmenter au même rythme que l'augmentation des dépenses de santé. Il faudra donc, aussi, admettre l'idée qu'il y aura désormais moins de prestations prises en charge par la Sécurité sociale.

[Narbonne]

Les amortisseurs sociaux devraient être pris sur tous les revenus et aux mêmes taux. Il faut arrêter de taper un maximum sur les salaires.

[johanono]

Hein ?

[karoline]

Bonjour,

C'est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Alors qu'il se réduisait depuis deux ans le "trou de la Sécu" devrait à nouveau se creuser en 2013, selon les prévisions de la commission des comptes de la Sécurité sociale, publiées jeudi 6 juin. Dans le budget prévisionnel, le déficit du régime général devait passer de 13,3 milliards d'euros en 2012 à 11,7 milliards d'euros en 2013.

(...)

Mais la crise et l'explosion du chômage depuis un an viennent ruiner cet espoir. Le déficit devrait finalement atteindre 14,3 milliards d'euros cette année. Cette dégradation de près de 3 milliards s'explique d'abord par un ralentissement marqué des recettes. En raison de la baisse de l'emploi, la CSG et les cotisations rentrent bien moins vite que prévu. Résultat : alors qu'elles avaient augmenté de 4,4 % en 2012, les ressources ne vont progresser que de 3 % en 2013.

En 2011 et 2012, les gouvernements Fillon et Ayrault étaient parvenus à réduire un déficit qui avait frôlé les 24 milliards d'euros en 2010, notamment grâce à une augmentation générale des impôts et des contributions. Ils avaient également profité d'une relative accalmie sur le front du chômage. Mais le chômage est fortement reparti à la hausse depuis le début de l'année, ce qui vient gâcher les espoirs de redressement.

DÉPENSES CONFORMES AUX PRÉVISIONS
Le contexte économique est d'autant plus ingrat que les dépenses n'explosent pas et devraient rester conformes aux prévisions. Celles de l'assurance-maladie sont mêmes un peu inférieures à ce qui était prévu, malgré le surcoût d'une grippe particulièrement virulente en 2013. Mais le ralentissement des recettes de la CSG va aggraver de 2 milliards le déficit d'une branche qui faisait pourtant figure de bon élève depuis 2010.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Qu'en pensez vous ?

La caisse des Allemands est totalement dans le vert et a de surcroît des réserves, comme les caisses des départements voisins en France. Comment est-ce possible? Les allemands sont pourtant très bien soignés. Ne faudrait-il pas commencer par revoir la gestion de la Sécu en France? Personnellement je pense que le problème est là, et bien sûr le consumérisme d'une franche de la population qui a tendance à croire que la société leur doit tout et courent chez le médecin pour le moindre petit bobo.

[Jean]

La question qui faut se poser serait plutôt "Pourquoi le déficit de la "Sécu" ne se creuserait-il pas à nouveau ?"

Qui a intérêt à ne pas dépenser ?

- Le malade ou l'inquiet ?
- le médecin ?
- le pharmacien ?
- le labo d'analyse ?
- les industriels du médicament ?
- ...

Je ne vois pas qui a intérêt à ce que le déficit recule ?

[Nico37]

Certes, l'aspect conjoncturel explique la hausse du déficit de la Sécurité sociale : moins de croissance -> plus de chômage -> recettes moindre -> déficits accrus.
Mais il y a aussi une tendance lourde : avec le vieillissement de la population, les besoins en matière de santé ne feront que s'accroître, donc les dépenses ne pourront qu'augmenter.
Sans doute faut-il réfléchir à de nouvelles sources de financement. Mais il faut avoir conscience que l'expression "nouvelles sources de financement" est une litote pudique pour désigner une augmentation des prélèvements obligatoires. Pourquoi pas, mais disons-le clairement...
Perso, je pense qu'on n'échappera pas à une augmentation des prélèvements obligatoires pour financer ces besoins accrus, mais je crois aussi que, comme ces prélèvements obligatoires ont déjà un niveau très élevé, on ne pourra les augmenter au même rythme que l'augmentation des dépenses de santé. Il faudra donc, aussi, admettre l'idée qu'il y aura désormais moins de prestations prises en charge par la Sécurité sociale.

Scénario noir alors qu'il s'agit de faire cracher les fournisseurs (labos en particulier) tout en réduisant les prix (des dispositifs médicaux et médicaments) à condition de ne pas oublier les exonérations fiscale des entreprises...

[bye 2]

En fait, ce fameux "trou" de la SS est politique, au sens de pensé, conçu par les décideurs politiques, et inséré dans un schéma ( ou projet ) politique: les intérêts de classe ( dominante ) exigent pour ses composants une qualité de vie, de soins, d'instruction,...Sinon, à quoi bon, être ressortissant du hara ?Aux pauvres et exploités, les miettes ( s'il en reste ) !
Les frais de santé sont, à peu de chose près, calculables, envisageables: il suffit donc de mettre en face ce montant, les cotisations nécessaires..alors que l'on assiste au contraire ( allègement de charges des entreprises et non des employeurs, astuce lexicale ), et obéissance clientéliste aux professions médicales ( qui votent conservateur: UMP ou PS au choix ) qui n'ont qu'à lever le petit doigt pour obtenir satisfaction.
Bien évidemment, cette stratégie anti-sociale qui désigne nommément les " responsables " ( malades ), fait une part de plus en plus large aux amis de classe: banques, mutuelles ( qui n'en portent que le nom ), qui prennent leur participation à ce dépeçage de la couverture-santé.
Détricotant rang par rang cet acquis du CNL, où ce principe de la couverture maladie s'appuyait sur le fameux principe: de chacun suivant ses moyens, à chacun suivant ses besoins, maintenant vidé de son sens, c'est à l'émergence d'une société de plus en plus inégalitaire dans tous les domaines que nous assistons, où celui qui possède les moyens, peut s'octroyer une bonne instruction, santé,..

[Florian]

C'est logique : chômage = recettes moindres = déficit à prestations égales. Et qu'on ne me dise pas qu'il faut réduire les dépenses pour arriver à l'équilibre, au contraire : ces déficits sont conjoncturels et constituent un amortisseur et un filet de sécurité indispensable en période de crise.

Ceci relance en tout cas le débat sur la nécessaire diversification des sources de financement, qui actuellement reposent intégralement sur le travail. La CSG a été conçue pour ça. Et si on voit un jour arriver la réforme fiscale tant promise qui la fusionnerait avec l'IR j'espère qu'elle en tiendra compte. J'ai malheureusement tendance à perdre espoir, une telle réforme est quasiment impossible à mettre en place en période d'incertitude budgétaire (trop aléatoire).

Sarkozy, sort de ce corps. invision:

[Nombrilist]

"La caisse des Allemands est totalement dans le vert et a de surcroît des réserves"

Les allemands ont beaucoup moins d'enfants à soigner que nous.

[artragis]

Et moins de chômage aussi.

[Nombrilist]

Bof, des emplois à 800 euros, ça doit pas cotiser très lourd.

[johanono]

Sans doute y a-t-il des économies à faire, notamment dans la médecine de ville, où il est manifeste que beaucoup de gens consomment trop de soins. Ceci dit, il faut arrêter de croire qu'on arrivera à mettre un litre et demi dans un litre : la population vieillit, les besoins médicaux s'accroissent, la consommation globale de soins devient plus importante, et si les Français consomment de plus en plus de soins, ils doivent accepter d'en payer le prix, d'une façon ou d'une autre (à titre privé ou par le biais de la Sécurité sociale).

[artragis]

Bof, des emplois à 800 euros, ça doit pas cotiser très lourd.

Je ne connais pas le système allemand, mais si comme en France il y a des franchise dès que tu as un emploi...