"Une boîte de paracétamol et une vaccination contre la grippe, s'il-vous-plait". Cette demande sera-t-elle bientôt courante dans nos pharmacies? Pas impossible, car le projet de loi de Marisol Touraine prévoit l’autorisation pour les pharmaciens et les sages-femmes de vacciner eux-mêmes des patients. L'objectif est de pallier la baisse des vaccinations, notamment dans les déserts médicaux et cette pratique a déjà été adoptée au Portugal ou en Grande-Bretagne. Le projet de loi sera examiné à partir de janvier 2015. BFMTV.com a interrogé les intéressés.
Un acte pas si banal
Déléguer des tâches dévolues à des médecins surchargés? Cette solution "pose problème" pour Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MGFrance. "D’une part, ce n’est pas leur métier", remarque le médecin. "Ensuite, cela va désorganiser la vaccination", développe-t-il, soulignant le risque d’un manque de suivi.
"Les médecins, censés assurer une traçabilité et prévoir la suite pour leurs patients, ne seront destinataires d’aucun retour", redoute-t-il. "Il ne faut pas éclater la pédagogie et rajouter de l’incertitude alors que le taux de couverture vaccinale est en baisse", tranche-t-il. Une opinion partagée par Jean-Paul Ortiz, président de la confédération des syndicats médicaux français (CSMF) qui redoute la banalisation de la vaccination. "Le fort courant anti-vaccin spécifique à la France nécessite une discussion des patients avec les médecins. Peut-être que la banalisation qui a été faite lors de l'épisode de H1N1 n'est pas étrangère à la méfiance", réagit-il.
(...)
Les 22.438 pharmacies françaises permettraient de toucher plus aisément leurs 3,5 millions de clients annuels, selon les données publiées, ce lundi, dans Le Parisien. Gilles Bonnefond, président de l’ Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), ne trouve pas l’idée inintéressante mais refuse qu’elle soit mise en place si un désaccord existe entre les professionnels de santé. "Cette idée peut faciliter l'augmentation du taux de vaccination", constate-t-il, "mais pour gagner cette partie tout le monde doit être solidaire. S’il y a une opposition des infirmiers et médecins contre les pharmaciens, on va passer à côté. Je veux d’abord être sûr qu’ils soient d’accord".
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Bfmtv.com
Qu'en pensez vous ?