Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
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Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Bonjour,
[quote]Obésité, diabète, troubles de la fertilité et neuro-comportementaux : la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûtent chaque année à l’Union européenne plus de 157 milliards d’euros, soit environ 1,23 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Union. Frappante, cette estimation est le principal résultat d’une série d’études conduites par une vingtaine de chercheurs américains et européens, à paraître dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism et qui devaient être présentées à San Diego (Californie), jeudi 5 mars, au congrès annuel de l’Endocrine Society – la principale société savante dévolue à l’endocrinologie. Les auteurs, qui ne font pas mystère des marges d’incertitudes inhérentes à ce genre de calculs, placent la fourchette haute de leur estimation à quelque 270 milliards d’euros annuels, soit 2 % du PIB européen.
Les PE sont une catégorie de molécules présentes dans de nombreux pesticides et plastiques, dans certains cosmétiques ou conditionnements alimentaires, et susceptibles d’interférer avec le système hormonal, même à de faibles doses. Aux échelles européennes ou nationales, certains d’entre eux – bisphénol A et phtalates – ont déjà fait l’objet de restrictions ou d’interdiction. Mais la plupart de ces substances ne sont pas régulées en tant que telles, et sont toujours autorisées. Selon l’Endocrine Society, « près de 100 % des gens ont des niveaux détectables de perturbateurs endocriniens dans leur organisme ».
Substances problématiques
Selon les résultats présentés, les substances les plus problématiques sont les pesticides organophosphorés et organochlorés. Les coûts directs (soins, traitements médicaux, etc.) et indirects (perte de productivité, absentéisme, etc.) des troubles et des maladies attribuables à ces substances se montent à quelque 120 milliards d’euros par an en Europe. Les produits utilisés dans les matières plastiques – phtalates et bisphénol A – pèsent pour leur part quelque 26 milliards d’euros. Les retardateurs de flamme bromés, utilisés dans les mousses des canapés ou dans l’électronique, coûtent de leur côté environ 10 milliards d’euros par an.
(...)
Un intense lobbying
Les auteurs confessent ainsi n’avoir pu tenir compte que de 5 % de l’ensemble des PE en circulation et « seulement une petite part des maladies liées à ces substances », dit M. Trasande. En particulier, les cancers du sein et de la prostate, en forte augmentation depuis trois décennies et plausiblement favorisés par l’exposition à certains PE, n’ont pas été pris en compte. « Il manque à l’analyse toute une partie sur les troubles liés au système reproducteur féminin, précise la biologiste Barbara Demeneix (CNRS/Muséum national d’histoire naturelle), coauteur d’une part des travaux publiés. Mais nous manquons de données issues d’études suffisamment longues pour estimer l’augmentation des risques de cancer du sein, après des expositions in utero, par le biais des femmes enceintes. »
Pour M. Trasande, « de futures analyses » combleront ces lacunes et, de toute évidence, réhausseront encore l’estimation. Pour l’heure, ces travaux encore préliminaires n’en devraient pas moins être versés au dossier réglementaire en cours d’instruction à la Commission européenne. Celle-ci devait publier en décembre 2013 les critères d’inclusion de ces fameux PE, afin de commencer à les réglementer.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Qu'en pensez vous ?
[quote]Obésité, diabète, troubles de la fertilité et neuro-comportementaux : la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûtent chaque année à l’Union européenne plus de 157 milliards d’euros, soit environ 1,23 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Union. Frappante, cette estimation est le principal résultat d’une série d’études conduites par une vingtaine de chercheurs américains et européens, à paraître dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism et qui devaient être présentées à San Diego (Californie), jeudi 5 mars, au congrès annuel de l’Endocrine Society – la principale société savante dévolue à l’endocrinologie. Les auteurs, qui ne font pas mystère des marges d’incertitudes inhérentes à ce genre de calculs, placent la fourchette haute de leur estimation à quelque 270 milliards d’euros annuels, soit 2 % du PIB européen.
Les PE sont une catégorie de molécules présentes dans de nombreux pesticides et plastiques, dans certains cosmétiques ou conditionnements alimentaires, et susceptibles d’interférer avec le système hormonal, même à de faibles doses. Aux échelles européennes ou nationales, certains d’entre eux – bisphénol A et phtalates – ont déjà fait l’objet de restrictions ou d’interdiction. Mais la plupart de ces substances ne sont pas régulées en tant que telles, et sont toujours autorisées. Selon l’Endocrine Society, « près de 100 % des gens ont des niveaux détectables de perturbateurs endocriniens dans leur organisme ».
Substances problématiques
Selon les résultats présentés, les substances les plus problématiques sont les pesticides organophosphorés et organochlorés. Les coûts directs (soins, traitements médicaux, etc.) et indirects (perte de productivité, absentéisme, etc.) des troubles et des maladies attribuables à ces substances se montent à quelque 120 milliards d’euros par an en Europe. Les produits utilisés dans les matières plastiques – phtalates et bisphénol A – pèsent pour leur part quelque 26 milliards d’euros. Les retardateurs de flamme bromés, utilisés dans les mousses des canapés ou dans l’électronique, coûtent de leur côté environ 10 milliards d’euros par an.
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Un intense lobbying
Les auteurs confessent ainsi n’avoir pu tenir compte que de 5 % de l’ensemble des PE en circulation et « seulement une petite part des maladies liées à ces substances », dit M. Trasande. En particulier, les cancers du sein et de la prostate, en forte augmentation depuis trois décennies et plausiblement favorisés par l’exposition à certains PE, n’ont pas été pris en compte. « Il manque à l’analyse toute une partie sur les troubles liés au système reproducteur féminin, précise la biologiste Barbara Demeneix (CNRS/Muséum national d’histoire naturelle), coauteur d’une part des travaux publiés. Mais nous manquons de données issues d’études suffisamment longues pour estimer l’augmentation des risques de cancer du sein, après des expositions in utero, par le biais des femmes enceintes. »
Pour M. Trasande, « de futures analyses » combleront ces lacunes et, de toute évidence, réhausseront encore l’estimation. Pour l’heure, ces travaux encore préliminaires n’en devraient pas moins être versés au dossier réglementaire en cours d’instruction à la Commission européenne. Celle-ci devait publier en décembre 2013 les critères d’inclusion de ces fameux PE, afin de commencer à les réglementer.
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- Nombrilist
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Pour suivre le dossier de près, je peux vous dire que la réglementation PE, ce n'est pas pour tout de suite. La DG SANCO a demandé la conduction d'une étude d'impact économique des différentes pistes de réglementation pour fin 2016. Ensuite, tel que je vois le truc, en 2017, les mecs vont s'écharper sur les conclusions du rapport. En 2018, on se dira que le dernier rapport scientifique sur les PE est un peu vieillot et qu'il convient donc d'en réaliser un nouveau. En 2020, on commencera à rédiger un truc réglementaire effectif pour 2025. En attendant...
- Cheshire cat
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Ou est l'estimation basse ? ne pas donner une information est une façon de présenter les choses de façon biaisée.politicien » 05 Mar 2015, 20:10:55 a écrit :(...) la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûtent chaque année à l’Union européenne plus de 157 milliards d’euros, (...)
Les auteurs, qui ne font pas mystère des marges d’incertitudes inhérentes à ce genre de calculs, placent la fourchette haute de leur estimation à quelque 270 milliards d’euros annuels,
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Il ne s'agit pas de polémiquer, mais ceci a une importance dans la façon de prendre les décision, ceci dépendant in fine de critères pour ainsi dire philosophiques.
Ainsi:
Selon les principes de l'OMC,par exemple, un produit ne peut être interdit que si sa nocivité est "scientifiquement prouvée". Cela conduit à s'appuyer sur l'estimation basse du risque.
Le "principe de précaution" au contraire, conduit à s'appuyer sur l'estimation haute du risque.
Beaucoup conviendront qu'il convient d'adopter une position intermédiaire, mais laquelle ?
La meilleur solution serait de réduire l'écart entre les deux estimations et pour cela améliorer les connaissances scientifiques.
Toutefois la toxicologie des perturbateurs endocriniens est une discipline difficile.
En toxicologie classique, on considère qu'en prenant une dose limite largement inférieure à une dose pour laquelle des effets toxiques sont facilement observables, on obtient une bonne marge de sécurité. En effet, la toxicité des produits diminue habituellement rapidement avec la dose.
Dans le cas des perturbateurs endocriniens, la toxicité peut diminuer lentement avec la dose (dans certain cas, on à même pu obsever une augmentation de certains effets pour de petites doses), il faut se préoccuper de possibles effets à longt terme, voir transgénérationnels, ce qui rend nécessaire des protocoles d'expérimentation plus lourd et donc plus couteux.
L'imagination des chimistes étant sans limite, les produits qu'il conviendrait d'étudier sont nombreux.
Il est devenu difficile aux industriels de se passer de certains types de produits, ce qui fait que certains produits fortement soupçonnés risquent d'être remplacés par des produits dont on ne sait pas grand-chose.
Les perturbateurs endocriniens coutent cher, admettons (cette manie de vouloir évaluer tout en terme d'argent), mais gérer ce problème coutera cher. Il ne suffit pas de voter des lois.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
Oscar Wilde
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
J'ai du mal à comprendre ce genre d'études. Sans doute certains perturbateurs endocriniens sont-ils à l'origine de problèmes de santé, lesquels problèmes de santé coûtent cher aux finances publiques.
Mais si on interdit purement et simplement tous les perturbateurs endocriniens ainsi recensés, il faudra bien les remplacer par quelque chose d'autre, et ce remplacement risque de coûter très cher également...
L'économie possiblement réalisée sera donc compensée par des dépenses supplémentaires. Pourquoi pas, mais il faut le savoir. Le chiffre de 150 milliards d'euros doit donc être nuancé.
Mais si on interdit purement et simplement tous les perturbateurs endocriniens ainsi recensés, il faudra bien les remplacer par quelque chose d'autre, et ce remplacement risque de coûter très cher également...
L'économie possiblement réalisée sera donc compensée par des dépenses supplémentaires. Pourquoi pas, mais il faut le savoir. Le chiffre de 150 milliards d'euros doit donc être nuancé.
- Cheshire cat
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Pour ma part, je me suis une fois de plus interrogé quand j'ai vu un problème de santé public chiffré en euros. On a vu ainsi des gens qui disaient qu'il fallait évaluer en dollars les richesses écologiques de la planète pour mieux les défendre ...johanono » 06 Mar 2015, 12:02:29 a écrit :J'ai du mal à comprendre ce genre d'études. Sans doute certains perturbateurs endocriniens sont-ils à l'origine de problèmes de santé, lesquels problèmes de santé coûtent cher aux finances publiques.
(...)
En fait la raison est très simple et tient en un raisonnement en trois points :
1: La finance gouverne le monde.
2: Les financiers ne comprennent que l'argent
3: pour que les financiers comprennent quelque chose, il faut leur traduire en termes d'argent.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
Oscar Wilde
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- Cheshire cat
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Cheshire cat » 06 Mar 2015, 13:39:54 a écrit :Pour ma part, je me suis une fois de plus interrogé quand j'ai vu un problème de santé publique chiffré en euros. On a vu ainsi des gens qui disaient qu'il fallait évaluer en dollars les richesses écologiques de la planète pour mieux les défendre ...johanono » 06 Mar 2015, 12:02:29 a écrit :J'ai du mal à comprendre ce genre d'études. Sans doute certains perturbateurs endocriniens sont-ils à l'origine de problèmes de santé, lesquels problèmes de santé coûtent cher aux finances publiques.
(...)
En fait la raison est très simple et tient en un raisonnement en trois points :
1: La finance gouverne le monde.
2: Les financiers ne comprennent que l'argent
3: pour que les financiers comprennent quelque chose, il faut leur traduire en termes d'argent.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Il faut que les peuples se réveillent et ordonne à la finance et aux financiers de payer un max pour réparer tous les dégâts occasionnés par leurs méfaits.
- Nombrilist
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Etant donné que ce type d'étude s'adresse aux pouvoirs publiques, ajoutons la directive 4:Cheshire cat » Ven 6 Mar 2015 - 13:39 a écrit :Pour ma part, je me suis une fois de plus interrogé quand j'ai vu un problème de santé public chiffré en euros. On a vu ainsi des gens qui disaient qu'il fallait évaluer en dollars les richesses écologiques de la planète pour mieux les défendre ...johanono » 06 Mar 2015, 12:02:29 a écrit :J'ai du mal à comprendre ce genre d'études. Sans doute certains perturbateurs endocriniens sont-ils à l'origine de problèmes de santé, lesquels problèmes de santé coûtent cher aux finances publiques.
(...)
En fait la raison est très simple et tient en un raisonnement en trois points :
1: La finance gouverne le monde.
2: Les financiers ne comprennent que l'argent
3: pour que les financiers comprennent quelque chose, il faut leur traduire en termes d'argent.
4: pour que les technocrates de Bruxelles comprennent quelque chose, il faut leur traduire en termes d'argent.
En effet, la réglementation REACh a vu le jour après que Bruxelles se soit rendu compte que la non-évaluation de la dangerosité des produits chimiques coûtait 60 milliards d'euros par an à l'Europe.
- Nombrilist
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Re: Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe
Coûter cher à qui ? Aux entreprises qui font des milliards d'euros de bénéfice ? Au moins, ces milliards serviront à quelque chose.johanono » Ven 6 Mar 2015 - 12:02 a écrit :J'ai du mal à comprendre ce genre d'études. Sans doute certains perturbateurs endocriniens sont-ils à l'origine de problèmes de santé, lesquels problèmes de santé coûtent cher aux finances publiques.
Mais si on interdit purement et simplement tous les perturbateurs endocriniens ainsi recensés, il faudra bien les remplacer par quelque chose d'autre, et ce remplacement risque de coûter très cher également...
L'économie possiblement réalisée sera donc compensée par des dépenses supplémentaires. Pourquoi pas, mais il faut le savoir. Le chiffre de 150 milliards d'euros doit donc être nuancé.
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