Infectée dès sa naissance par le virus du sida, qui lui a été transmis par voie materno-fœtale (donc pendant la grossesse ou au moment de l'accouchement), une jeune femme âgée aujourd'hui de 18 ans et demi vit depuis douze ans sans traitement. Et sans aucun signe de maladie. Ce premier cas mondial de « rémission virologique » (selon l'expression des spécialistes) aussi prolongée chez un enfant a été présenté hier soir par le Dr Asier Sáez-Cirión (Institut Pasteur, Paris)* au cours de la 8e conférence sur la pathogénèse du VIH, le traitement et la prévention organisée par l'International AIDS Society du 19 au 22 juillet à Vancouver au Canada.
Cette observation concerne une enfant née en 1996 et suivie dans le cadre de la cohorte pédiatrique française de l'ANRS (agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites). Elle a été infectée juste avant ou lors de sa naissance par sa mère qui avait une charge virale (une quantité de virus dans le sang) non contrôlée. Elle a immédiatement été mise sous traitement prophylactique pendant six semaines, mais cela n'a pas suffi. Peu après l'arrêt programmé de la prise de ses médicaments antirétroviraux, sa charge virale était élevée. Les spécialistes ont donc décidé de lui administrer un traitement à but curatif, associant cette fois quatre antirétroviraux.
Sortie du circuit médical à 6 ans
Mais, lorsqu'elle avait 6 ans, sa famille a décidé de la sortir du circuit médical et d'interrompre son traitement. Les médecins ne la reverront qu'un an plus tard. Et ce qui aurait pu tourner au drame se révèle très positif : une charge virale indétectable, preuve que son organisme avait réussi à dominer le redoutable VIH. Évidemment, les médecins décident alors de ne pas réinstaurer de traitement et de suivre régulièrement cette jeune patiente. Douze ans plus tard, rien n'a changé et le nombre de ses lymphocytes CD4 (ceux attaqués par le virus) est resté stable. Seule différence : les soignants ont maintenant face à eux à une jeune femme.
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