Un essai clinique mené en France pour évaluer une molécule antidouleur a causé l'hospitalisation de six volontaires sains. L'un d'eux est en état de mort cérébrale. La ministre de la Santé a diligenté une enquête.
Un essai clinique a mal tourné en Bretagne. Cet essai de phase 1 a été réalisé dans un établissement privé autorisé, spécialisé dans la réalisation d'essais cliniques, dans le but d'évaluer la sécurité d'emploi, la tolérance, les profils pharmacologiques de cette molécule, chez des volontaires sains. Cet accident a causé l'hospitalisation de six volontaires au CHU de Rennes. L'un d'entre eux, en réanimation, est en état de mort cérébrale, les autres sont dans un «état grave». «Trois pourraient craindre un handicap dans la meilleure situation», a indiqué le professeur Gilles Edan, chef du pôle neurosciences du CHU de Rennes.
Le laboratoire français Biotrial, qui a conduit les essais pour le compte du groupe pharmaceutique portugais Bial, a informé l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de l'interruption de l'essai et procède actuellement au rappel de tous les volontaires y ayant participé. L'entreprise a indiqué que toutes les procédures en vigueur avaient été respectées. «Il n'y a jamais eu un évènement aussi grave en France», a déclaré l'agence.
D'après les informations données vendredi après-midi par la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui s'est déplacée au CHU de Rennes, ces essais de phase 1, après avoir été menés sur des chimpanzés, ont débuté le 9 juillet 2015 dans les locaux de Biotrial. «128 hommes et femmes participent aux essais. 90 personnes se sont vu administrer cette molécule à des doses variables, les autres ont pris une dose placebo», a indiqué la ministre. «Ce sont les volontaires qui ont pris de manière répétée le médicament qui sont victimes d'effets indésirables graves», a-t-elle continué, datant au jeudi 7 janvier la prise du médicament. «Les premiers symptômes sont apparus dimanche 10 janvier sur une personne, les cinq autres ont été hospitalisées» dans la foulée. Les autres volontaires ont pris une dose unique, sur plusieurs jours ou de façon concomitante aux repas. «Je n'ai connaissance d'aucun événement comparable. C'est inédit», s'est émue Marisol Touraine, qui a rendu visite aux victimes hospitalisées - «des hommes âgés de 28 à 49 ans» -, aux familles ainsi qu'aux équipes médicales. Un numéro dédié, le 02.99.28.24.47 est lancé en vue d'identifier les autres personnes qui ont pris la molécule incriminée.
(...)
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016 ... tourne-mal
Qu'en pensez vous ?C'est le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes qui a annoncé la triste nouvelle en fin de matinée : un accident grave est survenu dans le cadre d'un essai clinique de phase 1, mené sur un médicament pris par voie orale, en cours de développement par un laboratoire européen. « Cet essai a été réalisé dans un établissement privé autorisé, spécialisé dans la réalisation d'essais cliniques, dans le but d'évaluer la sécurité d'emploi, la tolérance, les profils pharmacologiques de cette molécule, chez des volontaires sains », précise le communiqué. « Cet accident a causé l'hospitalisation de six de ces volontaires au CHU de Rennes. L'un d'entre eux, en réanimation, est en état de mort cérébrale. »
80 études par an chez Biotrial
S'il est pour l'instant trop tôt pour définir d'éventuelles responsabilités, on sait que le médicament évalué est un inhibiteur de la dégradation des endocannabinoïdes et que les expérimentations ont eu lieu au sein du centre de recherche médicale Biotrial. Créé en 1989 et agréé par le ministère de la Santé, cet établissement « assure la réalisation de contrats de recherche auprès des laboratoires de l'industrie pharmaceutique français et internationaux et des industries de biotechnologies, dans le but d'évaluer les molécules médicamenteuses qu'ils mettent au point », est-il indiqué sur son site internet. L'entreprise dit gérer 80 études en moyenne chaque année (phase I et II). Elle réalise 35 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 90 % à l'export.
(...)
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/a ... 290_57.php