L'allaitement sauve des vies et fait faire des économies

[politicien]

Bonjour,

Les bénéfices de l'allaitement maternel pour la santé de l'enfant et de sa mère devraient inciter à le promouvoir davantage à l'échelle mondiale, plaident des chercheurs.

Un allaitement prolongé pourrait sauver la vie de plus de 800.000 bébés chaque année tout en faisant économiser des milliards de dollars aux systèmes de santé à l'échelle planétaire grâce à son rôle de protection contre certaines maladies infantiles, selon une série d'études publiées vendredi.

«Seul un enfant sur cinq est allaité jusqu'à ses douze mois dans les pays riches tandis que seul un enfant sur trois est allaité exclusivement les six premiers mois de son existence dans les pays à revenus faibles ou moyens», indique la revue médicale britannique The Lancet.

Une étude parue en 2014 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire montrait qu'à trois mois, 39% des bébés français sont encore allaités: 10% de façon exclusive, 11% de façon prédominante et 18% recevant aussi des préparations pour nourrissons du commerce. À 6 mois, seul un enfant sur quatre est encore allaité et plus de la moitié d'entre eux consomment du lait maternisé en complément. À un an, seuls 9% des enfants reçoivent encore du lait maternel.

Les pays riches aussi
Le lait maternel couvre tous les besoins alimentaires du bébé pendant les six premiers mois de sa vie. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande ainsi un allaitement maternel «exclusif» jusqu'à l'âge de six mois et un allaitement partiel jusqu'à deux ans. Selon elle, moins de 40% des bébés dans le monde en bénéficient aujourd'hui.

(...)

Contrairement à une «idée faussement et largement répandue», les bénéfices de l'allaitement ne concernent pas seulement les pays pauvres. «Dans les pays riches, l'allaitement réduit de plus d'un tiers la mort subite du nourrisson. Dans les pays pauvres ou aux revenus moyens, environ la moitié des épidémies de diarrhée et un tiers des infections respiratoires pourraient être évités grâce à l'allaitement», ajoutent les chercheurs. L'allaitement longue durée contribuerait également à diminuer les risques d'obésité et de diabète chez l'enfant.

(...)

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016 ... -economies

Qu'en pensez vous ?

[Nombrilist]

Mon premier fils a été allaité jusqu'à 18 mois. Le second a 11 mois et c'est toujours en cours. 6 mois d'allaitement exclusifs, c'est un peu long pour certains bébés qui veulent très vite manger autre chose. Le notre en a marre des purées et veut manger comme nous par exemple. Aucun de nos deux enfants n'a été malade pendant l'allaitement.

[johanono]

Je ne suis pas médecin, mais il me semble qu'il faut avoir en tête un principe de bon sens : le lait maternel serait meilleur que le lait de vache ou reconstitué pour nos bébés, c'est assez logique, non ?

[mordred]

Demain, on nous dira le contraire ! Monde cinglé !

[Snark]

Je ne suis pas médecin, mais il me semble qu'il faut avoir en tête un principe de bon sens : le lait maternel serait meilleur que le lait de vache ou reconstitué pour nos bébés, c'est assez logique, non ?

L'allaitement naturel ne rapporte rien aux multinationales de l'agro alimentaire .
C'est ça le problème .
https://www.monde-diplomatique.fr/1997/12/BRISSET/5061

[Nombrilist]

En effet, tout le problème est là.

[johanono]

On ne peut pas réduire la question de l'allaitement aux intérêts économiques de la filière agro-alimentaire. C'est un peu plus compliqué que ça. Certes, ces intérêts économiques existent. Mais le mouvement féministe est également en cause.

En effet, dans les années 60 et 70, les féministes ont bataillé pour que les femmes ne soient plus réduites au simple statut de mères au foyer, et pour qu'elles puissent être aussi autonomes économiquement que les hommes. De ce point de vue, l'allaitement fut jugé rétrograde, car il astreignait les femmes à la maison, il les renvoyait les femmes à leur seule condition de mères. Inversement, le biberon fut perçu comme un progrès social. Ce discours féministe fut relayé dans certaines structures d'accueil des femmes (PMI, assistantes sociales, etc.), c'est ainsi que la pratique de l'allaitement régressa fortement dans les années 60, 70 et 80, avant de retrouver une certaine vigueur de façon plus récente.

Cependant, le discours féministe qui juge l'allaitement rétrograde, même s'il n'est plus aussi vigoureux qu'avant, conserve une certaine popularité.

[Baltorupec]

Le plus drôle, c'est qu'aujourd'hui, certaines féministes se battent pour qu'elles puissent allaiter en public.

[johanono]

Ta remarque sur l'allaitement en public tombe bien, car je viens de trouver cet article sur le site internet du journal Ouest-France !

De façon plus générale, il faut constater que les féministes sont désormais divisées sur l'allaitement. Il y a encore une partie des féministes qui considère l'allaitement comme rétrograde, car instrument de soumission de la femme. C'est notamment le point de vue d'Elisabeth Badinter. Dans le même ordre d'idées, on notera également que Libération vient de publier une pétition pour que les mères qui n'allaitent pas cessent d'être culpabilisées.

On peut penser que ce point de vue est moins répandu aujourd'hui qu'il ne le fut par le passé, et aujourd'hui, il y a aussi des féministes, ou sympathisantes de la cause féministe, qui pratiquent l'allaitement.

[Baltorupec]

Les causes féministes et LGBT sont très divisées, c'est pourquoi c'est même parfois difficile de dire "les féministes" ou "le lobby gay".

Enfin bon, personnellement, je me méfie beaucoup des moralistes, qu'ils soient cathos, féministes ou musulmans. Je préfère la liberté. Si une mère ne souhaite pas allaiter, c'est sa liberté, si une mère souhaite allaiter dans un centre commercial parce que son bébé a faim, c'est sa liberté.

[karoline]

Je ne suis pas médecin, mais il me semble qu'il faut avoir en tête un principe de bon sens : le lait maternel serait meilleur que le lait de vache ou reconstitué pour nos bébés, c'est assez logique, non ?

Les avantages du lait maternel sont connus, mais la famille, les enfants, la santé, sont des notions qui ne concordent plus avec professionnalisme, rendement, rentabilité. Le bonheur d'une famille et ses aléas et obligations n'ont plus la côte........

[Nombrilist]

Je n'ai jamais compris comment on pouvait à la fois vouloir un enfant et ne pas vouloir le meilleur pour lui même et donc l'allaiter. Ne pas pouvoir allaiter, j'entends bien, ça arrive souvent, mais ne pas vouloir ? Est-ce si fréquent ?

[johanono]

Au-delà des considérations politiques (l'allaitement serait rétrograde), il y a le fait que l'allaitement représente une contrainte pour la mère : quand on travaille et quand on se déplace beaucoup, il n'est pas toujours facile d'allaiter, et alors beaucoup de mères préfèrent éviter cette contrainte.