Cet été, entre le mois de juin et le mois d'août, une vague de suicides a touché les infirmiers. Si un seul a été reconnu comme accident du travail - celui d'un homme de 55 ans qui s'est donné la mort dans son bureau en s'injectant des produits anesthésiques – les autres semblent, d'après les témoignages des collègues, liés aux conditions de travail, même s'ils ne sont pas reconnus comme tel.
Si ces drames sont soupçonnés d'être en lien avec la profession, c'est que les infirmiers connaissent des difficultés croissantes depuis plusieurs mois. En cause, les restrictions budgétaires, qui amènent à des effectifs restreints, des restructurations, et donc l'augmentation du travail à fournir tant en terme d'horaire que de variation des tâches.
La tarification à l'activité, source des ennuis
La réforme hospitalière instaurée en 2007 a entraîné le passage d'un financement global à un financement par activité. En clair, les ressources ne sont plus distribuées à partir de la prise en charge globale des patients sur l'ensemble de leur séjour, mais en fonction des actes réalisés. Les différents pôles sont donc payés en fonction de leur activité pendant l'hospitalisation du patient. Ainsi, plus le nombre d'actes effectués est élevé, plus le financement le sera. Une logique qui entraîne une inévitable course à l'activité.
Mais certains services sont moins rentables que d'autres et les hôpitaux se sont petit à petit endettés. L'Etat les a donc priés de réduire leur budget. Or, la masse salariale en représente la majorité, ce secteur a donc subit les principales coupes. Les hôpitaux doivent économiser l'équivalent de 22.000 postes en trois ans, jusqu'en 2017.
(...)
"On ne s'interdit pas de relancer une grève"
Très logiquement, les conditions de travail se dégradent pour le personnel soignant. Les départs en retraites ne sont pas remplacés, ni les arrêts maladie. La charge de travail se déplace sur le personnel restant, qui s'épuise, tombe malade, réduisant encore le nombre de personnes sur qui les tâches pèsent. "C'est un cercle vicieux", déplore le vice-président de la CNI, "en plus du manque de personnel, les économies de matériel créent un stress supplémentaire."
(...)
http://www.lejdd.fr/Societe/Reduction-d ... nce-811651
Qu'en pensez vous ?