Qu'en pensez vous ?La traque de l'Escherichia coli (Eceh), la bactérie tueuse, se poursuit ce samedi. Les enquêteurs s'orientent notamment sur la piste d'un restaurant allemand, où plusieurs clients ont été contaminés
Les concombres espagnols ont finalement été mis hors de cause dans la propagation de cette bactérie, qui a tué 19 personnes en Europe, dont 18 en Allemagne. Mais leur mise en cause initiale a provoqué un vent de panique chez les consommateurs, et des pertes financières abyssales pour les producteurs. Paris va réclamer l'indemnisation des maraîchers lésés.
La piste de la fête démentie. L'hebdomadaire Focus évoquait samedi la possibilité que la maladie se soit propagée au cours d'une fête sur le port de Hambourg qui, du 6 au 8 mai, a rassemblé 1,5 million de personnes. Le magazine affirmant même que c'était une piste privilégiée par l'Institut fédéral Robert Koch (RKI), chargé de la veille sanitaire. Mais ce dernier a affirmé que ces informations ne concordent pas avec celles dont il dispose «et sont en contradiction avec le profil épidémiologique de départ».
Le restaurant de poisson innocenté. La piste d'un restaurant de Lübeck comme possible origine de la contamination n'est pas avérée, selon les autorités sanitaires du Schleswig-Holstein (nord). Le quotidien régional "Lübecker Nachrichten" affirmait samedi que les enquêteurs de la police fluviale de la région étudiaient la piste d'un restaurant dont 17 clients sont contaminés. Auparavant, le Süddeutsche Zeitung avait évoqué la piste d'un restaurant où un séminaire syndical regroupant 34 femmes s'était déroulé à la mi-mai. Huit auraient contracté la maladie et une en serait morte. Ces informations ne sont pas «corroborées par les faits actuellement», assure Christian Seyfert, du ministère régional de la protection des consommateurs.
Le mystère de la bactérie Eceh toujours pas dénoué. Selon des quotidiens allemands, la bactérie aurait peut-être fait un 19e mort en Allemagne, dans le Brandebourg (nord-est, Etat fédéré autour de Berlin). La souche de la maladie a été identifiée par l'Organisation mondiale de la santé comme une forme rare d'une bactérie Escherichia coli, déjà connue mais jamais décelée à l'occasion d'une épidémie. Douze pays, dont la France, ont déjà signalé des cas de contamination. Le vecteur de cette contamination, qui touche plus particulièrement les femmes, reste inconnu. Les légumes ont été incriminés, mais rien n'est moins sûr désormais.
Des pertes estimées 5 millions d'euros en France. Les maraîchers français estiment à 5 millions d'euros les pertes subies cette semaine. Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, se rendra lundi à Bruxelles pour demander des indemnisations pour les producteurs de fruits et légumes français pénalisés. Il l'a annoncé vendredi soir depuis Washington, dans le cadre de la préparation d'une réunion du G20.
L'Allemagne compte sur Bruxelles. C'est à l'UE que l'Allemagne pourrait s'en remettre pour indemniser les producteurs lésés, a annoncé ce samedi l'ambassadeur allemand à paris, Reinhard Schäfers, sur Europe 1 : «Regardez la dimension de la catastrophe. Il me semble que c'est plus grave que les pertes de quelques producteurs, d'ailleurs pas uniquement chez vous, mais chez nous aussi», a-t-il déclaré avant d'affirmer que l'Allemagne ne comptait pas elle-même indemniser les agriculteurs européens.
«Ne jouons pas les apprentis sorciers en allégeant les contrôles sanitaires». Depuis Washington, Bruno Le Maire a également insisté sur les contrôles alimentaires. «Ne jouons pas les apprentis sorciers en allégeant les contrôles sanitaires. Ce serait de la folie», a dit le ministre avant de préciser : «Chacun sait que certains pays en Europe sont favorables à une réduction du budget de la politique agricole commune (PAC) et à la renationalisation des politiques agricoles, ce qui veut dire que chacun adopte ses propres règles, ses propres normes. C'est précisément la mauvaise direction», a encore affirmé le ministre. «On a besoin d'une sécurité sanitaire totale. Elle a un coût. Si on veut assurer la traçabilité des aliments, il faut des contrôles et un financement public pour cela», a t-il poursuivi. Le Parisien.fr
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