Qu'en pensez vous ?France Soir a écrit : Le gouvernement va taxer les sodas dès le 1er janvier. Un début ? Les aliments gras et sucrés – barres chocolatées, chips, hamburgers – sont aussi dans le collimateur des experts de l’obésité.
Les amateurs de coca light peuvent pousser un soupir de soulagement : ils échappent à la nouvelle taxe sur les boissons sucrées annoncée hier par Matignon dans le cadre du plan d’austérité. Le gouvernement espère faire coup double en luttant contre l’obésité et en réduisant le déficit budgétaire. Concrètement, le taux de TVA des sodas sucrés, des nectars et des jus de fruits concentrés sera aligné sur celui du vin dès le 1er janvier 2012 (soit une taxe de 19,6 %, contre 5,5 % actuellement). Selon l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), le prix de la canette devrait augmenter d’un centime d’euros en moyenne. Seuls les jus de fruit sans sucres ajoutés, les eaux minérales et les sodas contenant des édulcorants passeront entre les gouttes. Objectif : générer « 120 millions d’euros de recettes supplémentaires pour la Sécurité sociale » et « inciter les consommateurs à réduire leur consommation de boissons sucrées ». Pour justifier leur décision, les autorités rappellent que depuis quinze ans le poids moyen des Français a augmenté de 3,1 kg alors que leur taille n’a progressé que de 0,5 centimètres. « La prévalence de l’obésité, qui s’élevait à 8,5 % en 1997, atteint désormais près de 15 %, une progression de plus de 70 % en douze ans », a souligné Matignon, en s’appuyant sur des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une taxe déjà envisagée
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En France, l’idée d’une taxe sur les produits gras et sucrés avait déjà été évoquée en 2008 à la suite d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), avant d’être abandonnée. Alors ministre du Travail, l’actuel ministre de la santé, Xavier Bertrand, s’y était lui-même montré hostile. « Cela augmenterait les prix, et je ne suis pas sûr que ça changerait les comportements », avait-il déclaré à l’époque.
"Aucun intérêt de santé publique"
Un scepticisme que partage aujourd’hui l’ancien directeur général de la Santé, William Dab. « L’obésité résulte d’une conjonction de nombreux facteurs, comme l’apport de sucre, mais aussi celui de gras et de sel. L’augmentation isolée du prix d’un aliment n’a donc aucune utilité en termes de santé publique, ni aucun sens sur le plan scientifique.
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Les nutritionnistes divisés
La taxe sur les boissons sucrées ne fait pas non plus l’unanimité dans les rangs des spécialistes de l’obésité. « L’idée est bonne, mais la méthode est discutable, affirme la diététicienne Béatrice Bénavent Marco. En s’attaquant au porte-monnaie, on risque de déplacer le problème en encourageant les achats de sous-marques de sodas. Et la logique voudrait qu’on augmente aussi les bonbons, les gâteaux et le chocolat. » Pour cette spécialiste, la seule planche de salut consiste à « agir à la base en apprenant aux enfants à avoir une alimentation équilibrée dès le plus jeune âge ». « Je crois que c’est une bonne mesure », indique en revanche le nutritionniste Jacques Fricker.
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