L'Ordre des médecins prône la limitation des tarifs et la fin de la liberté d'installation

[Cobalt]

L'Ordre des médecins prône la limitation des tarifs et la fin de la liberté d'installation



Par Vincent Collen
Pour lutter contre les déserts médicaux, l'Ordre recommande d'obliger les jeunes diplômés à exercer pendant cinq ans dans la région où ils ont fait leurs études . Il préconise aussi l'interdiction des dépassements excessifs (trois fois le tarif de la Sécurité sociale).
L\'Ordre des médecins prône la limitation des tarifs et la fin de la liberté d\'installation

C'est une première pour la médecine libérale. L'Ordre des médecins, instance chargée de faire respecter la déontologie, émet des recommandations contraignantes pour cette profession souvent allergique à la régulation. Dans un document diffusé hier, le Conseil national de l'Ordre se prononce d'abord en faveur d'une « répartition régionale » des postes ouverts aux étudiants en médecine, afin de favoriser l'installation dans les régions où les praticiens vont manquer. Plus strict encore : après ses études, le jeune diplômé « serait tenu d'exercer pendant une période de cinq ans dans sa région de formation ».

(...)

Autre nouveauté : « pour en finir avec les excès incompréhensibles », le Conseil national juge que, « en aucun cas », les honoraires ne peuvent « dépasser de trois à quatre fois » le tarif de la Sécurité sociale. Le Conseil a toujours été chargé de faire respecter le « tact et la mesure » pour les tarifs, mais cette notion restait floue. « Nous nous sommes rendu compte que cette position trop générale n'était pas tenable, justifie André Deseur, membre du conseil. Dans certains cas, les dépassements excessifs commencent à menacer l'accès aux soins. » En théorie, l'Ordre, saisi par un patient ou une association de patients, pourra infliger des sanctions à ces praticiens.
Etonnement des syndicats

Les syndicats de médecins libéraux ont exprimé leur étonnement hier. « On n'est jamais allé aussi loin dans la coercition, et tout ce travail a été fait sans la moindre concertation avec les syndicats », s'agace Christian Jeanbrun, président du SML. Souvent à couteaux tirés avec l'Ordre, les syndicats n'apprécient pas non plus le moment choisi par le conseil pour publier ses recommandations.
(...)

« Nous sommes prêts à parler d'un plafonnement, mais raisonner région par région est absurde, les patients se déplacent, cela risque de créer des effets d'aubaine », estime Michel Chassang, le président de la CSMF. Claude Leicher, président du syndicat de généralistes MG, demande « avant tout » une revalorisation du forfait de médecin traitant pour les généralistes, qui facturent dans leur quasi-totalité le tarif remboursé. Tous les syndicats sont sceptiques sur leur capacité à mener cette négociation délicate en seulement trois mois. Des pourparlers sur ce sujet ont déjà échoué plusieurs fois ces dernières années.
VINCENT COLLEN

http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 328162.php

[mordred]

Quand est-ce que l'Ordre des médecins demandera la radiation à vie des médecins qui donnent des arrêts aux faux malades ? Où est le trou de la Sécu ???

[Nombrilist]

"Où est le trou de la Sécu ?"

Certainement pas dans les poches de tes "faux" (conception bien subjective) malades.

[Aska]

Oui, les fraudes sont un manque à gagner minime, réel certes, mais minime. Le trou a bien des causes, dont plusieurs sont impossibles à endiguer puisque relevant de l'évolution normale de la société.
Par exemple nous sommes mieux soignés, donc nous vivons plus vieux, avec des maladies plus contraignantes à suivre et à prendre en charge plus longtemps. Ce simple fait est une cause majeure du trou de la sécu.
Un autre exemple, de la même lignée, est que nos sociétés vivent sur un modèle qui prend soin des gens, bien sur il y a des aléas, mais globalement la santé reste un objectif qu'on ne peut contraindre facilement à la réalité financière. C'est plus particulièrement vrai en France qu'aux USA évidemment.
C'est pourquoi ce "trou" est vu en fait comme un investissement à long terme, notre situation économique serait lamentable dans un pays ravagé par la maladie, alors certes nous perdons de l'argent à soigner les gens (sic), mais c'est un gain inestimable sur la durée.

[mps]

L'Ordre des Medecins ferait mieux de rester dans ses clous déontologiques.

Et s'il veut faire du syndicalisme à revers, qu'ils prennent en considération, par exemple, les frais de bagnole des généralistes de campagnes et du temps de route entre deux patients.

[lyly]

Et s'il veut faire du syndicalisme à revers, qu'ils prennent en considération, par exemple, les frais de bagnole des généralistes de campagnes et du temps de route entre deux patients.

icon_eek

[mordred]

"Où est le trou de la Sécu ?"

Certainement pas dans les poches de tes "faux" (conception bien subjective) malades.

En grande partie, si. Et dans les dépenses somptuaires des caisses primaires d'Assurance Maladie (genre panneaux d'affichage onéreux et ne servant pas).

[Golgoth]

Je te trouve bien affirmatif, on aimerait bien voir la couleur du truc, que tu démontres ce que tu prétends.

[Nombrilist]

Il doit avoir un beau-frère qui abuse un peu.

"L'Ordre des Medecins ferait mieux de rester dans ses clous déontologiques."

Si même le très conservatif Ordre des Médecins trouve qu'il y a urgence, c'est que la situation est encore pire que ce qu'on dit.

[mps]

Quand est-ce que l'Ordre des médecins demandera la radiation à vie des médecins qui donnent des arrêts aux faux malades ? Où est le trou de la Sécu ???

La médecine n'est pas une science exacte : comment veux-tu refuser un certificat à quelqu'un, par exemple, qui se plaint de vifs maux de dos ? Un de mes amis médecins a tourné la difficulté, face à un patient "'douteux" : il lui délivre un certificat attestant "que le patient se plaint de ...."

Pour ta gouverne, j'ai été très peu malade, mais n'oublie pas le crétin de jeune généraliste que j'avais été voir un soir, me sentant au bout du rouleau. A ma question "puis-je avoir quelques jours de congé" il m'avait répondu avec superbe "je serais vraiment gêné". Fumier !

Nuit affreuse, autre médecin le lendemain matin ... et hospitalistion immédiate pour plusieurs jours !
J'avais un problème majeur !

Autre cas d'un ami cardiologue : un de ses amis l'appelle, il a le coeur "serré", étouffe, ne dort plus.
Mon copain le fait venir immédiatement à son cabinet, l'examine sous toutes les coutures, rien. Il le rassure, et le renvoie chez lui avec un bon mot. Le lendemain matin, le type rappelle : il a passé unenuit atroce, etc ... Perplexe, mon ami le fait venir alors à l'hopital universitaire où il travaille, et refait tous les examens sur d'autres machines, pour lever l'hypothèse d'un appareil défaillant. Rien.
Autres propos rassurants, le patient rentre chez lui.

A 18 heures, appel de sa femme en larme, le type venait de mourir d'une crise cardiaque.

Un peu léger de traiter les médecins de charlatans délivrant des certificats de complaisance ...

[Lucas]

Des exemples on en a tous cela ne fait pas des généralités.

Par contre il est que si aujourd'hui l'Ordre des médecins prône la limitation des tarifs, cela prouve bien qu'il y a des abus, et si il y a des abus il doit y avoir des sanctions, ce n'est pas plus compliqué.

Je pense qu'à terme cela peut conduire à un problème d'accès au soin.

Sinon petite différence entre secteur 1 et secteur 2 :

Deux secteurs de tarification

Secteur 1
Les médecins conventionnés dans ce secteur appliquent les tarifs de la Sécurité sociale, sauf exigence particulière du malade. La base de remboursement de la "Sécu" est de 23 euros (le tarif conventionnel) pour les généralistes inscrits dans ce secteur, et le remboursement de 15,10 euros. Pour les spécialistes, elle est de 25 euros, et le remboursement de 16,50 euros. La différence peut être prise en charge par une complémentaire de santé.

Secteur 2 (et secteur 1 avec autorisation de dépassement)
Les médecins pratiquent des honoraires libres. La base de remboursement est de 23 euros pour les rares généralistes qui y figurent encore (ils n'ont plus le droit de s'y inscrire), comme pour les spécialistes. Le remboursement de la Sécurité sociale s'élève à 15,10 euros. Selon les contrats, les complémentaires de santé prennent plus ou moins en charge les surcoûts liés aux dépassements.

[Cobalt]

+1

[Aska]

Des exemples on en a tous cela ne fait pas des généralités.

^this.

Et crois moi, dans mon taf, des exemples qui ne sont pas la généralité, j'en vois une chiée.

[mordred]

Je te trouve bien affirmatif, on aimerait bien voir la couleur du truc, que tu démontres ce que tu prétends.

Allez musarder dans les couloirs de votre Caisse. Promenez-vous à l'accueil. Rendez visite à votre généraliste en prétendant une fatigue importante depuis 8 jours.
Comment se fait-il que R. C. soit venu un dimanche matin me trouver sur la place de ma commune en me disant : "Comment as-tu fait pour être en invalidité ?"
C'est étonnant tout cela ! icon_mrgreen :x

[artragis]

Rendez visite à votre généraliste en prétendant une fatigue importante depuis 8 jours.

Cure de magnésium + vitamineC. Voilà la réponse du mien.
J'avais des problèmes de tendons d'achille quand j'étais en troisième, qui me faisaient boiter lorsque je courrais. Je vais voir le médecin, il me donne un rdv chez le podologue qui demande la fabrication d'un semelle orhtopédique. je demande à mon médecin UNE dispense de sport le temps de la fabrication de la semelle parce que c'est vraiment atroce, sa réponse : tu fais le sport et tu t'arrêtes dès que tu as trop mal.

Oui, il y a des médecins qui abusent, oui il y a des fonctionnaires des différentes caisse qui ne font pas grand chose, mais à l'instar des employés de mairie, le moindre petit merci + compliment sur le travail effectué les rend doublement efficace pour les deux semaines à venir. Tout comme ces employés ne sont pas, dans la majorité des fainéants profiteurs, les médecins ne sont pas généralement complaisants et certains font même du zèle à ce propos.