Qu'en pensez vous ?Ces produits n'ont pas d'intérêt nutritionnel, sauf dans le cadre de certaines maladies comme le diabète.
Pour éviter de consommer trop de sucre et de calories, qui n'a pas craqué pour des aliments contenant des édulcorants, principalement de l'aspartame? Ce succédané de sucre présent dans plus de 6000 produits est cependant régulièrement pointé du doigt pour ses effets nocifs sur la santé. Alors faut-il s'en méfier et le bannir de notre assiette? La plupart des spécialistes se montrent rassurants.
«Les édulcorants dits intenses et notamment l'aspartame ont fait l'objet de nombreuses études toxicologiques, notamment pour le risque cancérigène. À court et moyen terme, il n'y a pas de risques», souligne le Pr Joelle Goudable, enseignante à l'université de Lyon et auteur d'un article sur les édulcorants dans la revue Obesity en 2011.
«Depuis trente ans, rien n'a été démontré»
«Nous pouvons dire qu'il n'existe pas de problème sécuritaire majeur avec l'aspartame», surenchérit le Pr Ambroise Martin, professeur de nutrition à Lyon et expert auprès des agences françaises et européenne de sécurité sanitaire alimentaire. Cet additif alimentaire n'en demeure pas moins sous observation avec l'ensemble des édulcorants. «Depuis trente ans, rien n'a été démontré. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut cesser de surveiller d'éventuels effets toxiques sur le long terme», insiste Joelle Goudable.
Pour le Pr Laurent Chevallier, consultant en nutrition et membre du réseau environnement santé, le doute persiste. C'est pourquoi, selon lui, il est urgent de revoir scientifiquement les doses journalières admissibles (DJA) de l'aspartame: «Cette dose journalière est fondée, selon les rapports officiels, sur les résultats d'études dont certaines datent de plus de trente ans, avant la mise en place des bonnes pratiques de laboratoires et surtout n'ont jamais été publiées dans des revues scientifiques, donc non soumises à comité de lecture, ce qui leur donne de facto un faible intérêt sur le plan scientifique.»
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D'autres études épidémiologiques indiquent que les consommateurs d'édulcorants sont en surpoids par rapport aux non-consommateurs. Les édulcorants, contrairement à leurs promesses, ne sont donc pas la panacée pour maigrir ou garder la ligne. Au mieux, ils évitent la frustration lors de régime. «Pour certaines personnes, il est très difficile de se passer du goût sucré, dans ce cas les édulcorants peuvent être utiles», précise le Pr Michel Krempf, médecin nutritionniste à l'hôpital de Nantes.
Chez les diabétiques, les édulcorants peuvent également se révéler une aide. «Chez les plus jeunes notamment, les boissons édulcorées leur permettent d'avoir une vie sociale», souligne le professeur Monique Romon, médecin nutritionniste à Lille.
Mais à l'exception de ces cas bien précis, la consommation d'édulcorants ne se justifie pas. La consommation de sodas, sucrés ou édulcorés doit rester occasionnelle.
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