La dépression, c'est génétique ?

[Nombrilist]

Je suis tombé sur un billet intéressant concernant l'hérédité de la dépression. Moi qui pensait que lien entre gènes et dépression avait été démontré depuis longtemps, il n'en est en fait rien. Les résultats d'études gigantesques portant sur plus de 30 000 patients montrent au contraire que si implication du génotype il y a, alors l'effet est faible comparé aux causes environnementales. Mais les chercheurs semblent vouloir s'accrocher comme des morpions au déterminisme génétique. Probablement parce qu'il y a des milliards d'euros à la clef à développer des médicaments.

http://passeurdesciences.blog.lemonde.f ... les-genes/

[Gis]

je pensais que la dépression était liée à l'environnement de la personne et faisait suite à un choc psychique..

[Nombrilist]

C'est le cas. La génétique semble jouer un rôle mineur.

[Golgoth]

Comme tous ces chercheurs n'ont pas bossé contre les OGM, personne n'a trouvé à redire sur leurs méthodes statistiques.

[Florian]

C'est le cas. La génétique semble jouer un rôle mineur.

J'ai connu deux familles où il y a eu des suicides en série:
- une où il y a eu au moins un suicide à chaque génération. La fille de ma génération était très jolie ... mais aucun de nous ne l'approchait, et elle a eu des problèmes plus tard. Son frangin, un copain d'enfance s'est suicidé.
- une autre où tous le père et tous les frères sauf un se sont suicidés. La mère a vendu la ferme et est venue racheter une ferme dans notre coin. Le dernier fils est mort célibataire et un peu zinzin (même beaucoup).

Tu expliques çà comment. Je parle de choses qui se sont passées au XXième siècle entre les années 30 et 80, et où les dégâts environnementaux n'étaient pas ce qu'ils sont.

[Nombrilist]

En effet, c'est ce genre d'observation d'héritabilité qui a mené les chercheurs à envisager un rôle fort du génotype. Mais j'aurais envie de répondre qu'à ce moment là, voter à gauche ou à droite est également fortement déterminé par la génétique. Ce qui me semble absurde: c'est l'environnement familial qui prime. Par conséquent, puisqu'il n'y a pas de lien clair entre génotype et dépression malgré les centaines de millions d'euros dépensés à essayer de le démontrer, c'est que c'est l'environnement familial qui joue en premier lieu.

[El Fredo]

Il y a aussi une forte sur-représentation du suicide en Bretagne par rapport à la population nationale. Il y a tout un cortège de pendus dans ma belle-famille par exemple, idem parmi les voisins dans son village natal (mais le fusil de chasse a tendance à supplanter la corde ces dernières décennies). Je pense qu'il y a des facteurs culturels indéniables (qu'on peut intégrer dans les "causes environnementales" au sens large).

[manolo]

Je vois la chose comme Nombrilist et Fredo.
Comme ça d'intuition, je pencherais plus pour des facteurs liés à l'environnement.
Si on observe des suicides à la chaîne dans certaines familles, il faut aussi regarder l'environnement.
S'ils sont de la même famille, il y a des fortes chances qu'ils évoluent dans le même milieu.
A partir de là, les deux facteurs potentiels (génétique & environnemental) ne sont pas incompatibles.
Il est donc difficile de prouver que le facteur génétique est la cause principale des personnes souffrant de dépression.

[Nombrilist]

"Il est donc difficile de prouver que le facteur génétique est la cause principale des personnes souffrant de dépression."

Non, cela ne serait pas difficile à montrer si tel était le cas. En comparant l'expression du génôme chez 15 000 personnes "saines" à 15 000 dépressifs, comme cela a été fait, on devrait pouvoir identifier les gènes impliqués dans la dépression, par recoupement des données. Or, on ne parvient pas à identifier ces gènes. Par conséquent, le rôle du génotype est probablement mineur.

[manolo]

Oui, je me suis mal exprimé, j'ai voulu dire qu'il me semblait peu probable que la génétique ait un rôle prépondérant dans le fait d'être dépressif ou non.

[mordred]

Ma tante-marraine, personne assez "molle", a fait une dépression à vie. Elle a été, je pense, traumatisée par les bombardements sur Brest pendant la Guerre. Elle a été traumatisée par le décès de son père (un bon cancer des années 60; sans les médicaments du jour). Elle a été traumatisée par la maladie mortelle de sa soeur (ma mère; 8 ans avant de partir). Elle a été traumatisée par son autre garce de soeur; autoritaire. Traumatisée par la mort de son Jules, transfusé (merci Fabius et toute la clique).
Est-ce génétique ?
Depuis 2001, je suis soigné pour dépression. C'est à vie. J'ai choppé une partie des problèmes énumérés ci-dessus; plus quelques autres (surmenage au travail; suicides ou décès de proches "jeunes", etc...).
Non; la dépression n'est pas génétique. Elle s'attrape avec cette putain de vie.

[Golgoth]

Je pense qu'il y a des facteurs culturels indéniables

Oui, comme le fameux beau temps breton icon_mrgreen

[Nico37]

Je pense qu'il y a des facteurs culturels indéniables

Oui, comme le fameux beau temps breton icon_mrgreen

Meuh non il fait beau plusieurs fois par jour en Bretagne :!:

Science décalée : le pessimisme, l'arme pour vivre plus longtemps Janlou Chaput 03/03

En contradiction avec les études précédentes, une recherche allemande révèle que les personnes âgées les plus pessimistes quant à leur avenir sont pourtant celles qui vivent le plus longtemps. Donc pour vivre vieux, vivons inquiet !

La science n’est jamais à une contradiction près. Jusque-là, les recherches qui s’attelaient à révéler en quoi notre comportement ou notre état d’esprit influence notre espérance de vie semblaient unanimes : l’optimisme, la joie de vivre, l’activité ou encore la colère participent à nous faire vivre plus vieux.

C’était avant que Frieder Lang et ses collègues de l’Institut allemand pour les recherches économiques ne publient leurs résultats dans la revue Psychology and Aging. Car s’ils ne remettent pas tout en cause, leur étude menée sur un échantillon d’environ 40.000 personnes sur une période de 10 ans montre que le pessimisme préserve. Les personnes âgées les plus inquiètes quant à leur avenir sont en fait celles qui vivent plus longtemps.

(...)

[Baltorupec]

Depuis 2001, je suis soigné pour dépression. C'est à vie.

albironz;