http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet ... mpaign=RSSPeut-on manger des aliments périmés ?
500 € par an. C'est le coût du gaspillage alimentaire par foyer, soit 20 à 30 kg de denrées jetées, dont 7 kg encore sous emballages (source Ademe). On jette bien souvent par doute, sans savoir si ce yaourt ou ce pot de confiture « périmés » peut être encore consommé. En fait, il faut distinguer la date limite de consommation (DLC) de la date limite d'utilisation optimale (DLUO).
DLC et DLUO. Les mentions « à consommer avant le » ou « à consommer jusqu'au » sur les produits frais emballés correspondent à la DLC. Il convient de respecter cette date, en théorie. Cette mention obligatoire est fixée sous la responsabilité du fabricant. Les aliments ne peuvent être vendus après cette date.
La mention « à consommer de préférence avant le » indique la DLUO, visible notamment sur les pâtes, le sucre, les conserves... Au-delà, le produit perd en qualité mais peut être mangé. C'est le biscuit qui ne croque plus ou l'huile sans saveur...
Marge de sécurité. Selon Laurent Laloux, directeur de laboratoire à l'Anses (Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation), « un aliment ne devient pas toxique à minuit, passé la DLC ! Le fabricant la fixe en tenant compte des conditions les plus défavorables en termes de conservation ou d'utilisation ». Cela signifie que le consommateur respectueux des règles d'hygiène dispose d'une marge.
Huit jours pour le yaourt. « Un yaourt conservé au frais et bien hermétique peut raisonnablement être consommé huit jours après la DLC. » Laurent Laloux insiste sur le respect des bonnes pratiques de conservation et de stockage : « Elles sont garantes de la qualité sanitaire d'une denrée et prolongent sa durée de vie. Une viande dont la DLC est dépassée de deux ou trois jours mais bien stockée au frais, est consommable si elle est bien cuite à coeur. » Même chose pour le jambon blanc.
Prudence avec le cru. Par contre, la DLC d'une viande hachée qui peut être dégustée crue en tartare ou peu cuite doit être respectée. « Il faut rester vigilant avec les produits à consommer crus comme les charcuteries ou les produits de la mer », poursuit-il. Autre indicateur, la nature chimique de l'aliment : « Un produit gras comme le beurre n'est pas un bon terrain au développement des bactéries. En vieillissant, il va surtout rancir, perdre en qualité gustative », note l'expert.
Attention à la coquille. Pour les oeufs, après la date de durabilité (vingt-huit jours après la ponte), le risque vient surtout de la coquille. « Elle doit être intacte et ne pas toucher ce qu'on prépare », conseille Laurent Laloux. L'aspect du produit reste l'un des meilleurs indicateurs.
De toute façon, les dates de péremption sont fixées de façon assez arbitraire. Il est bien évident qu'un aliment ne devient pas toxique sous prétexte que sa date de péremption est dépassée. Il m'est déjà arrivé de manger des yaourts périmés depuis trois semaines, et je n'ai jamais eu de problème...
Force est de constater que ces histoires de dates de consommation sont motivées par le principe de précaution (souci des producteurs et des distributeurs d'éviter les actions en responsabilité en cas de problème). Sauf qu'elles conduisent les distributeurs comme les consommateurs à jeter massivement des produits alimentaires qui sont pourtant consommables... C'est là qu'on s'aperçoit qu'il y a une contradiction fondamentale entre le principe de précaution et le souci de ne pas gaspiller la nourriture...