La faute au déclin économique
- Pascale
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- Enregistré le : 20 févr. 2012, 22:34:27
- Parti Politique : Mouvement Démocrate (MoDem)
- Localisation : Jérusalem
La faute au déclin économique
Si le modèle social est aujourd’hui confronté à des problèmes majeurs d’emploi et d’équilibre des finances publiques, c’est parce que la production française décline. Depuis quinze ans, des grands secteurs industriels du pays se sont effondrés. Comment dans cette situation créer de l’emploi, financer la protection sociale et équilibrer des comptes publics ? Ce n’est pas possible. Si on ne comprend pas qu’il s’agit d’une question de survie, on ne comprend rien !
Made in France - Lors de la campagne présidentielle de 2012, vous avez vivement défendu le sujet du Made in France…
François Bayrou - Pourquoi parler de Made in France ? Je préfère en français les termes "produit en France", plus cohérents avec ce que nous voulons.
Ce débat, je l’ai lancé pour une raison de bon sens. Si le modèle social est aujourd’hui confronté à des problèmes majeurs d’emploi et d’équilibre des finances publiques, c’est parce que la production française décline. Depuis quinze ans, des grands secteurs industriels du pays se sont effondrés. Comment dans cette situation créer de l’emploi, financer la protection sociale et équilibrer des comptes publics ? Ce n’est pas possible.
Je pensais que ce serait fédérateur et que cela mettrait le combat sur le juste terrain. Certains m’ont expliqué que j’avais une approche nationaliste, que c’était tourner le dos à l’Europe. Une journaliste m’avait même demandé, comme si c’était un raisonnement contre-nature : "vous êtes prêt à dire qu’il faut consommer français ? ". Oui, je le dis. Si on ne comprend pas qu’il s’agit d’une question de survie, on ne comprend rien !
Acheter français : c’est une préconisation que vous étendriez à la commande publique ?
Oui. On marche sur la tête quand pour une économie de 1 ou 2 %, des conseils généraux passent commande de 90 autocars en Italie alors que nous avons des entreprises françaises remarquables dans ce domaine, ou que les puces des cartes Vitale sont fabriquées en Inde pour une économie de 5 ou 10 %. Il est évident que ces choix coûtent beaucoup plus à la collectivité qu’ils ne permettent d’économies.
Alors, bien sûr, il y a la position technocratique de dire : oui, mais les directives européennes nous interdisent de faire ceci, nous forcent à cela.
Mais on accepte bien que la commande publique fasse une préférence pour les établissements accueillant des personnes handicapées, on accepte bien qu’elle exprime une préférence puur l’écologie. Ce serait la moindre des choses qu’elle le fasse pour la localisation. Et si cela implique d’avoir un échange un peu tendu avec Bruxelles et l’Allemagne, ayons-le !
"L’ETAT N’A PAS DE STRATÉGIE, L’ADMINISTRATION FAIT BLOCAGE ET LA FISCALITÉ PÈSE COMME UNE MENACE"
Depuis 2012, le débat a prospéré. Quel regard portez-vous sur la politique de l’exécutif et l’action d’Arnaud Montebourg ?
Je suis un des rares à avoir approuvé la création d’un ministère du Redressement productif et le "choc de simplification" – qui n’est dans l’immédiat qu’annoncé. Cela étant, les mesures prises ne sont pas à la hauteur du problème. La question de la production en France n’est pas qu’un problème de marque ou de personne. C’est une question qui touche à l’ensemble du biotope des entreprises, de la création de valeur et de l’emploi.
L’État n’a plus de stratégie, les administrations font trop souvent blocage, la fiscalité pèse comme une menace au lieu d’être un pacte de long terme, et les textes sont abstraits et incompréhensibles. Un seul exemple : le code du travail français représente plus de 3.000 pages, le code du travail suisse, à peine une centaine de pages !
Cependant, un certain nombre des mesures que vous proposiez – commissariat stratégique à la production, label France, écosystème de filières – ont été mises en œuvre ou sont en passe de l’être, avec les commissaires au redressement productif, les comités stratégiques de filières, le lancement programmé de la marque France et le label OFG…
Il ne faut pas confondre ce qui est annoncé et ce qui est fait. Vous savez, la réaction de l’immobilisme est toujours la même : d’abord, expliquer que ce n’est pas possible ; ensuite, expliquer que c’est déjà fait. Mais ce n’est pas fait, ce n’est pas durable et ce n’est pas compréhensible ! J’avais proposé un label qui indique la part d’un produit fabriquée en France ; il n’existe pas et la marque France annoncée n’est toujours pas lancée. Sur les filières, pensez-vous que les entreprises travaillent vraiment ensemble sur les drones ? Sur les voitures électriques ? Elles travaillent les unes contre les autres, il n’y a pas de filières !
Les mesures que vous évoquez restent de l’ordre de la réponse technocratique ! Je remarque d’ailleurs que le Président de la République n’en dit pas un mot dans ses conférences de presse.
La réponse ne peut pas être technocratique. Il faut qu’une vision d’impose, qui vienne du sommet de l’État. Rien n’est pire, rien ne décrédibilise plus le politique que d’apporter une réponse anodine à un problème brûlant.
Made in France - Lors de la campagne présidentielle de 2012, vous avez vivement défendu le sujet du Made in France…
François Bayrou - Pourquoi parler de Made in France ? Je préfère en français les termes "produit en France", plus cohérents avec ce que nous voulons.
Ce débat, je l’ai lancé pour une raison de bon sens. Si le modèle social est aujourd’hui confronté à des problèmes majeurs d’emploi et d’équilibre des finances publiques, c’est parce que la production française décline. Depuis quinze ans, des grands secteurs industriels du pays se sont effondrés. Comment dans cette situation créer de l’emploi, financer la protection sociale et équilibrer des comptes publics ? Ce n’est pas possible.
Je pensais que ce serait fédérateur et que cela mettrait le combat sur le juste terrain. Certains m’ont expliqué que j’avais une approche nationaliste, que c’était tourner le dos à l’Europe. Une journaliste m’avait même demandé, comme si c’était un raisonnement contre-nature : "vous êtes prêt à dire qu’il faut consommer français ? ". Oui, je le dis. Si on ne comprend pas qu’il s’agit d’une question de survie, on ne comprend rien !
Acheter français : c’est une préconisation que vous étendriez à la commande publique ?
Oui. On marche sur la tête quand pour une économie de 1 ou 2 %, des conseils généraux passent commande de 90 autocars en Italie alors que nous avons des entreprises françaises remarquables dans ce domaine, ou que les puces des cartes Vitale sont fabriquées en Inde pour une économie de 5 ou 10 %. Il est évident que ces choix coûtent beaucoup plus à la collectivité qu’ils ne permettent d’économies.
Alors, bien sûr, il y a la position technocratique de dire : oui, mais les directives européennes nous interdisent de faire ceci, nous forcent à cela.
Mais on accepte bien que la commande publique fasse une préférence pour les établissements accueillant des personnes handicapées, on accepte bien qu’elle exprime une préférence puur l’écologie. Ce serait la moindre des choses qu’elle le fasse pour la localisation. Et si cela implique d’avoir un échange un peu tendu avec Bruxelles et l’Allemagne, ayons-le !
"L’ETAT N’A PAS DE STRATÉGIE, L’ADMINISTRATION FAIT BLOCAGE ET LA FISCALITÉ PÈSE COMME UNE MENACE"
Depuis 2012, le débat a prospéré. Quel regard portez-vous sur la politique de l’exécutif et l’action d’Arnaud Montebourg ?
Je suis un des rares à avoir approuvé la création d’un ministère du Redressement productif et le "choc de simplification" – qui n’est dans l’immédiat qu’annoncé. Cela étant, les mesures prises ne sont pas à la hauteur du problème. La question de la production en France n’est pas qu’un problème de marque ou de personne. C’est une question qui touche à l’ensemble du biotope des entreprises, de la création de valeur et de l’emploi.
L’État n’a plus de stratégie, les administrations font trop souvent blocage, la fiscalité pèse comme une menace au lieu d’être un pacte de long terme, et les textes sont abstraits et incompréhensibles. Un seul exemple : le code du travail français représente plus de 3.000 pages, le code du travail suisse, à peine une centaine de pages !
Cependant, un certain nombre des mesures que vous proposiez – commissariat stratégique à la production, label France, écosystème de filières – ont été mises en œuvre ou sont en passe de l’être, avec les commissaires au redressement productif, les comités stratégiques de filières, le lancement programmé de la marque France et le label OFG…
Il ne faut pas confondre ce qui est annoncé et ce qui est fait. Vous savez, la réaction de l’immobilisme est toujours la même : d’abord, expliquer que ce n’est pas possible ; ensuite, expliquer que c’est déjà fait. Mais ce n’est pas fait, ce n’est pas durable et ce n’est pas compréhensible ! J’avais proposé un label qui indique la part d’un produit fabriquée en France ; il n’existe pas et la marque France annoncée n’est toujours pas lancée. Sur les filières, pensez-vous que les entreprises travaillent vraiment ensemble sur les drones ? Sur les voitures électriques ? Elles travaillent les unes contre les autres, il n’y a pas de filières !
Les mesures que vous évoquez restent de l’ordre de la réponse technocratique ! Je remarque d’ailleurs que le Président de la République n’en dit pas un mot dans ses conférences de presse.
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- Tu sais qui je suis ?
- Une débauchée, luxurieuse, corrompue, déréglée, voluptueuse, immorale, libertine, dissolue, sensuelle, polissonne, baiseuse, dépravée, impudique, vicieuse...
Louis Calaferte
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- Pascale
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Re: La faute au déclin économique
Pourquoi un tel sujet n est il pas fédérateur ?
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- Nombrilist
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Re: La faute au déclin économique
Fédérer quoi ? La lutte contre le diktat de Bruxelles et de Berlin ? Ni le PS, ni l'UMP et encore moins le Modem ne le feront, dont les politiques s'alignent complètement avec celle de Merkel.
- mordred
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Re: La faute au déclin économique
Je ne pense pas qu'il faille acheter français. Je pense qu'il ne doit y avoir dans les rayons des magasins que des produits français compétitifs. icon_cheesygrin
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).
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- Nombrilist
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Re: La faute au déclin économique
Je ne suis pas d'accord avec toi. Moi j'essaie d'acheter français dès que je le peux. Même si c'est plus cher.
Re: La faute au déclin économique
Je n'achète pas spécialement français depuis que j'ai vu et testé les techniques du made in france :
j'ai bossé pour une entreprise de textile qui faisait du made in france en délocalisant au maghreb : l'astuce est simple ils ne faisaient qu'assembler les morceaux d'un vêtement ici en France.
Sans le mentionner évidemment a la clientèle qui pensait acheter 100% french.
C'est de même pour de nombreux autres produits estampillés made in france.
Par contre je prend quand c'est possible des produits de qualité : peu importe la provenance.
j'ai bossé pour une entreprise de textile qui faisait du made in france en délocalisant au maghreb : l'astuce est simple ils ne faisaient qu'assembler les morceaux d'un vêtement ici en France.
Sans le mentionner évidemment a la clientèle qui pensait acheter 100% french.
C'est de même pour de nombreux autres produits estampillés made in france.
Par contre je prend quand c'est possible des produits de qualité : peu importe la provenance.
- Nombrilist
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Re: La faute au déclin économique
J'ai dit que j'achetais français, pas que j'étais un gros naïf ^^.
Re: La faute au déclin économique
J'étais un grand naïf !!!
^^
^^
Re: La faute au déclin économique
Moi, j'achète les produits qui me conviennent le mieux, d'où qu'ils viennent.
Cette poulie par exemple, j'ignore totalement où elle est fabriquée, et encore moins d'où viennent ses composants. Mais je suis sûr que le know-how est français (et qu'il est excellent)
http://www.uship.fr/bateaux,poulie-karv ... 07.fr.html
Cette poulie par exemple, j'ignore totalement où elle est fabriquée, et encore moins d'où viennent ses composants. Mais je suis sûr que le know-how est français (et qu'il est excellent)
http://www.uship.fr/bateaux,poulie-karv ... 07.fr.html
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
Re: La faute au déclin économique
En tout cas, Bayrou se plante dans toutes les dimensions de la politique économique. A la fois protectionniste et austérien, c'est vraiment une combinaison mortelle!
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
- SideWinder[FireBird]
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Re: La faute au déclin économique
Les produits français quand bien même de qualité ne plaisent pas à tout le monde. D' ailleurs je serais curieux de savoir quel genre de chose on peut acheter qui est fabriqué en France. Au niveau des ordinateurs? Des jouets? Des habits? des téléphones mobiles? Des jeux video?
On achète quoi de français à part du du carrelage et des portes-fenêtres ou autre produit de chez LAPEYRE.
Laissez-moi deviner. Des chaussures de villes de qualité (encore que ça se dégrade pas si lentement) mais à l' allure tellement année 20 qu' il ne faut pas être attaché à un quelconque style vestimentaire pour en vouloir.
D' ailleurs ce n' est pas à moi de me soucier si ce que j' achète est français. C' est à nos responsable de tout faire pour attirer de la clientèle sur des produits français.
On achète quoi de français à part du du carrelage et des portes-fenêtres ou autre produit de chez LAPEYRE.
Laissez-moi deviner. Des chaussures de villes de qualité (encore que ça se dégrade pas si lentement) mais à l' allure tellement année 20 qu' il ne faut pas être attaché à un quelconque style vestimentaire pour en vouloir.
D' ailleurs ce n' est pas à moi de me soucier si ce que j' achète est français. C' est à nos responsable de tout faire pour attirer de la clientèle sur des produits français.
- Lucas
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- Parti Politique : Les Républicains (LR)
Re: La faute au déclin économique
Pour favoriser le Made In france, il faudrait faire de la préférence sur les produits Français, et c'est interdit par l'UE.
On veut que nos industries produisent et donc emploi plus, mais on leur tape dessus depuis 30 ans (elles polluent trop, on les taxe de plus en plus...)
On veut que nos industries produisent et donc emploi plus, mais on leur tape dessus depuis 30 ans (elles polluent trop, on les taxe de plus en plus...)
- Nombrilist
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- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Re: La faute au déclin économique
"il faudrait faire de la préférence sur les produits Français"
L'Europe nous emmerde sur de trop nombreux points. Je finis par penser qu'en sortir, au moins, ça nous permettrait de reprendre notre destin en main.
L'Europe nous emmerde sur de trop nombreux points. Je finis par penser qu'en sortir, au moins, ça nous permettrait de reprendre notre destin en main.
- SideWinder[FireBird]
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Re: La faute au déclin économique
C' est leur problème. C' est pas le nôtre. En plus ils ont inciter le peuple à voter pour le passage dans l' Europe. Vraiement aucune raison de s' efforcer à acheter français (et pour acheter quoi en plus?)Lucas a écrit :Pour favoriser le Made In france, il faudrait faire de la préférence sur les produits Français, et c'est interdit par l'UE.
On veut que nos industries produisent et donc emploi plus, mais on leur tape dessus depuis 30 ans (elles polluent trop, on les taxe de plus en plus...)
- SideWinder[FireBird]
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Re: La faute au déclin économique
Oui en espérant que le made in france ne vende pas des articles à caractère impersonnel.Nombrilist a écrit :"il faudrait faire de la préférence sur les produits Français"
L'Europe nous emmerde sur de trop nombreux points. Je finis par penser qu'en sortir, au moins, ça nous permettrait de reprendre notre destin en main.
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