intégralité de l'article ..Sous le gigantesque panneau d’affichage de la gare du Nord, à Paris, des dizaines de manteaux noirs patientent, immobiles dans l’humidité tenace, en attendant l’annonce de leur train. Dans un coin, assis sur un tabouret, à peine éclairé par une lumière terreuse, un homme en blouson de cuir s’affaire au piano mis à la disposition par la SNCF. Il a posé une partition au-dessus du clavier et déplace agilement ses doigts sur les touches, produisant une mélopée indéfinissable mais plutôt agréable à l’oreille. Quelques passants se sont approchés, attentifs, et hésitent au moment d’applaudir.
Un moment de grâce qui émerge dans la lassitude de l’hiver naissant ? Pas pour tout le monde. Dans son stand installé exactement en face de l’instrument de musique, la vendeuse de sandwiches et de viennoiseries agite farouchement la tête lorsqu’on lui demande si la musique lui plaît. "Non, pas du tout. Il vient tous les jours, lui. Ce soir, ça va, mais parfois, il joue trop fort", raconte la vendeuse en servant un éclair au chocolat.
Et vous, que pensez vous d'une telle initiative ?