Quarante ans après le vote de la loi Veil relative à la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), l'Ined (Institut national d'études démographiques) publie les résultats d'une étude qui indique que le recours à l'IVG a légèrement baissé et que les avortements répétés sont plus fréquents. Après avoir diminué de 1975 à 1995, le recours à l'avortement a légèrement augmenté avant de se stabiliser à la fin des années 2000. En 2011, près de 210 000 IVG ont été réalisées. Un tiers des femmes (33 %) ont recours au moins une fois à l'IVG au cours de leur vie, dont 10 % deux fois et 4 % trois fois ou plus. Explications du Pr Hervé Fernandez, chef du service de gynéco-obstétrique à l'hôpital de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre).
Le Point.fr : Les chiffres publiés par l'Ined vous surprennent-ils?
Professeur Hervé Fernandez : Non, assez logiquement, les demandes d'IVG concernent surtout les deux extrêmes des âges de reproduction.
Vous dites que la France est le pays au monde où il y a le plus de femmes prenant une contraception, alors, comment expliquer ces IVG, parfois à répétition ?
Les femmes sont confrontées à des messages parfois totalement erronés, notamment sur les dispositifs intra-utérins et les pilules, ce qui les inquiète beaucoup. Souvenez-vous de ce qui s'est passé avec les pilules de 3e génération. On a parlé des accidents comme si une femme sur deux était concernée. Certaines ont donc abandonné la pilule. Bien sûr, les dernières données montrent que le fait d'avoir modifié la prescription de ce type de contraception a réduit le nombre d'embolies pulmonaires dans notre pays. Mais on est sur des chiffres extrêmement faibles. Et on a oublié d'ajouter que la santé globale des femmes prenant une contraception est meilleure que celle des autres.
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Que faire pour réduire le nombre d'IVG ?
La meilleure façon, c'est de redonner confiance en la contraception. Trop de couples ont aujourd'hui recours au retrait pour ne pas avoir d'enfant, le risque de grossesse est alors réel. Et donc celui d'IVG aussi. Il faut souligner que la France est pratiquement le seul pays d'Europe à avoir une fécondité supérieure à 2. On est dans une société heureuse qui fait des enfants quand elle l'a décidé.
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Qu'en pensez vous ?Ce samedi, le 17 janvier, il y aura quarante ans que la loi dépénalisant le recours à l’avortement entrait en vigueur. A l’occasion de cet anniversaire, une étude de l’Ined analysant l’évolution du recours à l’IVG parait ce jeudi. 20 minutes revient sur les cinq réalités de l’IVG en France.
220.000 avortements sont pratiqués chaque année
Cela représente une grossesse sur cinq, selon les statistiques du ministère de la Santé. Un chiffre stable depuis 2006 après une dizaine d’années de hausse entre 1995 et 2006. «Cette stabilité s’explique par la meilleure couverture contraceptive des Françaises. Même s’il faut souligner la persistance d’inégalités sociales et régionales aux soins et donc à la contraception», souligne Magali Mazuy, chercheuse à l’Ined. Conséquence: les taux d’IVG sont plus élevés qu’ailleurs dans les départements d’outre-mer (DOM), en Île-de-France et dans le sud de la France.
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27,5 ans, c’est l’âge moyen auquel les femmes avortent
«Depuis la légalisation de l’IVG, les jeunes femmes se sentent plus libres de ne pas mener une grossesse imprévue. D’autant que la réprobation du corps social et médical est moindre qu’autrefois», commente Laurent Toulemon. Et avec l’allongement de la durée des études et une entrée sur le marché du travail plus tardive, les jeunes femmes n’hésitent plus à différer le moment où elles deviendront mères.
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33% des femmes avortent une fois dans leur vie
Parmi ces 33% la proportion des femmes ayant recours plus d’une fois à l’IVG reste faible en France: 9,5% des femmes ont recours deux fois à l’IVG et 4% trois fois ou plus au cours de leurs vie.
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