La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Je suis globalement d'accord.
Edit : Enfin bon, si on cherchait à faire le consensus avec un président, on occulterait le rôle même du président. Car avant d'être une figure qui doit faire consensus, il a un rôle de chef de l’Etat. Et bien que j'aimerai une figure nationale qui fasse consensus, j'apprécierait que cette figure n'ait pas, en plus, la casquette d'un chef d'Etat.
Edit : Enfin bon, si on cherchait à faire le consensus avec un président, on occulterait le rôle même du président. Car avant d'être une figure qui doit faire consensus, il a un rôle de chef de l’Etat. Et bien que j'aimerai une figure nationale qui fasse consensus, j'apprécierait que cette figure n'ait pas, en plus, la casquette d'un chef d'Etat.
Les communautés ne comprennent jamais leur bien, car le nombre des fous y est plus grand que celui des sages.
Richelieu
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Il y a une certaine cohérence dans les sujets que poste Baltorupec ces derniers jours. Il pointe ce que je pointe depuis le début sur le forum, à savoir une monarchie présidentielle, une absence de consensus, une majorité relative qui dicte ses choix... Personnellement, un gouvernement UMP-PS (UMPS, disons-le clairement) ne me choquerait pas. Même s'ils ne représentent plus à eux deux 50 % des électeurs, ils seront toujours garants d'une meilleure représentativité. Cela me choque moins qu'un gouvernement socialo-socialiste qui ne représente même pas 30 % des électeurs Français (donc même pas 20 % des Français)
La politique française est violente, elle est du au fait majoritaire : je t'écrase au second tour, je ligue tout le monde contre toi... Au Royaume-Uni, où le mode de scrutin est le même à cela près que les élections se déroulent en un seul tour, c'est la priorité du rassemblement qui prime sur celle d'écraser ses adversaires. Quand considéra-t-on que le mode de scrutin est primordial ? Tous nos problèmes découlent indirectement d'une mauvaise représentativité de l'opinion.
Ça, c'est pour la violence de la politique. Les torts sont également partagés (50/50) avec les merdias qui appauvrissent le débat public, qui font des questions inintéressantes (ni-ni, service civique...) leurs sujets de débats. La télévision est le summum de cette horreur mais fort heureusement, les Français tendent à délaisser la télévision pour s'informer ailleurs. Je ne regarde plus les questions/réponses de journalistes et les débats télévisés depuis un moment. C'est sans le moindre intérêt : sans cesse les mêmes questions d'un plateau à un autre, une information partielle donc partiale, des journalistes arrogant qui veulent détruire le logos et limiter les politiques aux réponses "Oui/Non", "Pour/Contre"... Critiquez les journalistes, ils vous répondront qu'ils exercent une profession noble, prise pour cible par les populistes. Sauf qu'entre les intentions et la réalité, il y a un fossé qui se creuse de plus en plus.
La politique française est violente, elle est du au fait majoritaire : je t'écrase au second tour, je ligue tout le monde contre toi... Au Royaume-Uni, où le mode de scrutin est le même à cela près que les élections se déroulent en un seul tour, c'est la priorité du rassemblement qui prime sur celle d'écraser ses adversaires. Quand considéra-t-on que le mode de scrutin est primordial ? Tous nos problèmes découlent indirectement d'une mauvaise représentativité de l'opinion.
Ça, c'est pour la violence de la politique. Les torts sont également partagés (50/50) avec les merdias qui appauvrissent le débat public, qui font des questions inintéressantes (ni-ni, service civique...) leurs sujets de débats. La télévision est le summum de cette horreur mais fort heureusement, les Français tendent à délaisser la télévision pour s'informer ailleurs. Je ne regarde plus les questions/réponses de journalistes et les débats télévisés depuis un moment. C'est sans le moindre intérêt : sans cesse les mêmes questions d'un plateau à un autre, une information partielle donc partiale, des journalistes arrogant qui veulent détruire le logos et limiter les politiques aux réponses "Oui/Non", "Pour/Contre"... Critiquez les journalistes, ils vous répondront qu'ils exercent une profession noble, prise pour cible par les populistes. Sauf qu'entre les intentions et la réalité, il y a un fossé qui se creuse de plus en plus.
Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Je suis d'accord avec toi le problème c'est :Baltorupec » 10 Fév 2015, 21:41:23 a écrit :Pour moi Hollande est un politicien très médiocre, un homme sans génie, ni charisme, mauvais dans le sens qu'avec lui, la France va dans une impasse, néanmoins je ne le trouve pas insupportable comme Sarkozy. Néanmoins, je le trouve supportable dans le sens qu'il ferme sa g...... Je préfère un gestionnaire médiocre et sans génie qu'un matamore improductif qui déblatère des conneries sans rien foutre.
Enfin bon, là n'est pas le sujet, ce que je veux dire, c'est que Bayrou aurait je pense eu le mérite de susciter un consensus chez l'ensemble des français qu'il soit de droite ou de gauche, tandis qu'un homme comme Sarkozy génère beaucoup de conflits, qui ne sont pas productifs pour la France.
* le bi-partisme dont nous n'arrivons pas à sortir ;
* pour en revenir au fil Bayrou ne fait pas partie, justement, des politiques pour qui tous les coups sont permis.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Je n'ai pas le sentiment que le débat politique soit si violent que ça. Comparé à ce qui pouvait se passer, par exemple, du temps de la Guerre d'Algérie, ou sous la 3e République, la violence actuelle du débat politique est assez dérisoire.Baltorupec » Mar 10 Fév 2015 - 18:20 a écrit :Bonjour,
J'ai l'impression parfois que la société française est sur le point d'imploser. Plus ça va, plus les débats politiques deviennent violent, bas, vicieux. Plus le temps passe, plus une idée martiale de la politique s'instaure et le vocabulaire de la conquête, de la revanche s'instaure. Le mépris devient une règle général, et chacun lors de sa victoire semble vouloir instaurer sa purge contre les juges, les médias, les syndicats, les profs, les associations.
Plus le temps passe, plus la politique devient la violence légitimée d'une majorité de la population sur l'autre moitié. A mon sens, la société française est en train d'imploser.
Pour moi, le problème actuel du débat politique n'est pas sa violence, mais sa viduité : les partis politiques dominants sont à peu près d'accord sur l'essentiel, leur politique a échoué, mais ils sont incapables de renouveler leur corpus idéologique, alors à défaut de débattre de leurs idées respectives, ils se querellent sur des postures et des polémiques sans intérêt.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Je pense cependant que nous plongeons de plus en plus vers la violence. Nous sommes à mon sens sur une pente glissante de cristalisation des rancoeurs et dans l'incapacité d'écouter l'autre. Je doute de plus en plus chacun de vouloir écouter, négocier, comprendre, mais de plus en plus vouloir imposer, le fautif c'est l'autre, nous avons raison, il y a l'idée de "il faut trancher". Je ne pense pas que ce verbe "trancher" soit si innocent que ça car il sous-entend une certaine violence.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
D'aussi loin que je me souvienne, les débats politiques télévisé ont toujours dégénéré en invectives à un moment ou à un autre.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Peut être, mais longtemps le FN a aussi servi d'unificateur, dans le sens, tout le monde se définissait comme contre le FN. Au final, il y avait la sensation d'appartenir à une même famille. Le changement du FN a fait sauté cela.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Les débats n'étaient pas violents mais passionnés. On sentait que les politiques étaient animés de convictions fortes. Aujourd'hui, le pouvoir est davantage devenu une fin en soi, les débats sont moins idéologiques en apparence (faisant moins appel à des théories, libérales ou communistes) et par conséquent, en effet, les politiques se querellent sur des postures et polémiques sans intérêt. Ils peuvent facilement changer de bord politique au gré des opportunités et les élections se font de plus en plus sur des considérations esthétiques et médiatiques. Les débats sont moins passionnés, moins sincères et donc plus violents et plus gratuits.johanono » 11 Fév 2015, 13:56:00 a écrit :Je n'ai pas le sentiment que le débat politique soit si violent que ça. Comparé à ce qui pouvait se passer, par exemple, du temps de la Guerre d'Algérie, ou sous la 3e République, la violence actuelle du débat politique est assez dérisoire.Baltorupec » Mar 10 Fév 2015 - 18:20 a écrit :Bonjour,
J'ai l'impression parfois que la société française est sur le point d'imploser. Plus ça va, plus les débats politiques deviennent violent, bas, vicieux. Plus le temps passe, plus une idée martiale de la politique s'instaure et le vocabulaire de la conquête, de la revanche s'instaure. Le mépris devient une règle général, et chacun lors de sa victoire semble vouloir instaurer sa purge contre les juges, les médias, les syndicats, les profs, les associations.
Plus le temps passe, plus la politique devient la violence légitimée d'une majorité de la population sur l'autre moitié. A mon sens, la société française est en train d'imploser.
Pour moi, le problème actuel du débat politique n'est pas sa violence, mais sa viduité : les partis politiques dominants sont à peu près d'accord sur l'essentiel, leur politique a échoué, mais ils sont incapables de renouveler leur corpus idéologique, alors à défaut de débattre de leurs idées respectives, ils se querellent sur des postures et des polémiques sans intérêt.
Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Enfin pour moi la passion du débat ne suppose pas la sincérité.
J'apprécie bien plus le calme et la froideur d'un Taric Ramadan (avec lequel, idéologiquement, je ne crois rien partager) que la verve passionnée de Mélanchon, bien que je lui reconnaisse un certain talent oratoire.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Maltavia » Mer 11 Fév 2015 - 21:49 a écrit :Enfin pour moi la passion du débat ne suppose pas la sincérité.
J'apprécie bien plus le calme et la froideur d'un Taric Ramadan (avec lequel, idéologiquement, je ne crois rien partager) que la verve passionnée de Mélanchon, bien que je lui reconnaisse un certain talent oratoire.
Pour moi, c'est un artiste perdu dans la politique.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
La sincérité d'un politicien suppose qu'il croit en ce qu'il dit. Ce n'est pas aussi simple de croire en ses propres convictions, même pour un politicien.
Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Oui mais je croyais que tu associais sincérité et passion. Il me semble que l'on peut être l'un sans être l'autre.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
En effet. Je disais en fait qu'auparavant, on pouvait plus facilement définir des convictions aux politiciens. Aujourd'hui, c'est difficile. Le mot "passion" est peut-être mal choisi.
- Baltorupec
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
http://tempsreel.nouvelobs.com/edito/20 ... or=RSS-164
En tout cas je ne suis pas le seul à le penser.
Cet article est malheureusement très mal écrit et étayé et l'on sens une certaine partisanerie.
Toute cette racaille politique devra être mise au pas, tôt ou tard si l'on ne veut pas tomber dans l'anarchie.
En tout cas je ne suis pas le seul à le penser.
Cet article est malheureusement très mal écrit et étayé et l'on sens une certaine partisanerie.
Toute cette racaille politique devra être mise au pas, tôt ou tard si l'on ne veut pas tomber dans l'anarchie.
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Re: La violence dans le débat politique a t-elle atteint un point critique ?
Je suis peut être mort depuis plus de 70 ans, mais je me surprends parfois à regretter le temps où les hommes politiques pouvaient se qualifier impunément de fripouilles ou de traîtres.
Bien sur, cela se terminait parfois par quelques assassinats.
De nos jours, les fripouilles et les traîtres n'ont bien entendu pas disparu, mais nos élus en sont réduits à utiliser des mots creux pour s'invectiver, par peur de poursuites judiciaires.
Bien sur, cela se terminait parfois par quelques assassinats.
De nos jours, les fripouilles et les traîtres n'ont bien entendu pas disparu, mais nos élus en sont réduits à utiliser des mots creux pour s'invectiver, par peur de poursuites judiciaires.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
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