« Comment vous vivez l’idée d’être un assisté, ça vous gêne pas de vivre sur le dos des autres ? ». « Ca va merci. Et vous ? » Ce dialogue entre François Cluzet, riche handicapé assisté d’une kyrielle d’aides et Omar Sy, demandeur d’emploi, tiré du film Intouchables d’Olivier Nakache et Eric Toledano, en dit long sur la société française. La France est pour partie un pays « d’assistés ». Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’aider les plus démunis à ne pas verser dans la misère. Mais le soutien de la collectivité ne se résume pas aux plus pauvres, loin s’en faut. Le problème, c’est qu’en haut de la hiérarchie sociale, on se permet de faire la leçon à une France qui peine à boucler ses fins de mois.
Comment évaluer le nombre d’« assistés » ? Si l’on adopte une vision restrictive, on peut y inclure les titulaires des prestations sociales, qu’elles soient universelles (comme les allocations familiales) ou ciblées sur les plus modestes (comme les allocations logement)...
Certaines aides sont même ciblées sur les plus riches. C’est le cas par exemple des très nombreuses réductions d’impôt (aussi appelées « niches fiscales »). Elles vont coûter en 2012 la bagatelle de 66 milliards d’euros à la collectivité en pertes de recettes fiscales. Ainsi, les femmes de ménage et autres personnels à domicile - comme ceux qui entourent François Cluzet dans le film Intouchables - sont largement subventionnés...
Au-delà de la seule sphère publique, les plus aisés savent très bien comment profiter de soutiens très variés. Des voitures de fonction à usage personnel aux invitations (concerts, spectacles, représentations sportives, etc.) distribuées gracieusement en toute légalité par des entreprises ou des institutions publiques, en passant par des congés tous frais payés par un tiers…
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