La location de voiture entre particuliers en pleine effervescence

[politicien]

Bonjour,

Rachats, partenariats... Le secteur est en plein essor. La compétition est particulièrement vive sur la clientèle touristique.
Les start-ups du secteur l’assurent : encore embryonnaire il y a quelques années, le marché de la location de voiture entre particuliers est en pleine effervescence, et pourrait bien décoller définitivement cet été, à la faveur de la saison touristique. Un phénomène que les acteurs traditionnels comme Avis, Hertz ou encore Europcar scrutent, si ce n’est avec inquiétude, en tout cas avec la plus grande vigilance.
Drivy, qui revendique le titre de « leader mondial de la location de voiture entre particuliers », fait état de 500.000 membres enregistrés, et d’un parc de 25.000 voitures en France. « Nous totalisons depuis notre lancement en décembre 2010 700.000 journées de location, dont plus de la moitié ont été réalisées l’an dernier », explique Paulin Dementhon, le président et fondateur de Drivy.

La formule attire les amateurs de bons plans
Signe de son succès, l’entreprise a réalisé une nouvelle levée de fonds début avril , pour un montant de 8 millions d’euros. Au passage, Drivy a racheté l’un de ses principaux concurrents, Buzzcar, et fait rentrer à son capital le groupe Mobivia, propriétaire de ce dernier. La société récupérerait ainsi 100.000 inscrits et 7.000 véhicules. Et elle va continuer à se renforcer, puisqu’elle doit annoncer mardi le rachat d’une autre start-up, Livop. Le principal outsider de Drivy, Ouicar, a lui racheté Unevoiturealouer.com l’an dernier. Il annonce 16.300 véhicules en ligne et 300.000 membres dans ses listings.

(...)

Tripndrive, de son côté, vient de passer un accord avec une filiale de la SNCF pour déployer le service sur les parkings d’une quinzaine de gares de Paris et de province.
Face à cette offensive, les loueurs traditionnels se rassurent en soulignant que les véhicules qu’ils louent sont quasiment neufs, ce qui justifie une différence de tarifs. Ils n’en sont pas moins aux aguets. « Nous ne sommes pas contre cette nouvelle forme de concurrence, car elle vient dynamiser le marché, indique au nom de la profession André Gallin, le président de la branche loueurs du CNPA (conseil national des professions de l’automobile). A condition toutefois que les mêmes règles s’imposent à tout le monde, en termes de fiscalité notamment ». Les deux camps auraient déjà pris langue pour avancer sur ces sujets.

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[Narbonne]

Le système D a de l'avenir.

[pierre30]

Oulà !! Mais qu'attend le gouvernement pour interdire ce comportement déviant et dangereusement révolutionnaire ??!!

[Ramdams]

Oulà !! Mais qu'attend le gouvernement pour interdire ce comportement déviant et dangereusement révolutionnaire ??!!

C'est vrai. L’État, qu'il soit de droite ou de gauche, déteste le système de particulier à particulier. C'est au contraire l'avenir de l'économie.

[johanono]

La question ne se pose pas vraiment en ces termes. L'Etat n'a pas vraiment vocation à intervenir sur cette question, sauf si les sociétés de location de véhicules viennent se plaindre de la concurrence déloyale et menace de licencier du personnel si jamais le gouvernement ne fait pas cesser cette concurrence déloyale. Alors le gouvernement sera obligé d'intervenir.

[Ramdams]

Qu'est-ce que la concurrence déloyale ? Si la location entre particuliers montre l'inadaptation des entreprises de location de voiture à la demande des clients, alors ça ne se sert à rien d'intervenir juste dans l'espoir de sauver des emplois et faire plaisir aux corporations. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les plateformes de mise en relation entre particuliers profiteront de cette situation. Bref, les emplois perdus d'un côté seront compensés de l'autre.

[johanono]

Sans doute, mais il n'est pas certain que les emplois perdus soient totalement compensés. Et comme le rôle du gouvernement est de lutter contre le chômage (en tout cas, c'est que l'opinion publique majoritaire lui demande), alors il sera bien obligé d'intervenir si les sociétés de location de véhicules interviennent publiquement pour faire du chantage à l'emploi.

[Ramdams]

Le rôle du gouvernement est pluriel. Il doit à la fois lutter contre le chômage et en faveur du pouvoir d'achat. En sauvant les corporations existantes, on sauve des emplois mais on fait perdre du pouvoir d'achat aux ménages. C'est ce que j'appelle maintenir des emplois en vie artificielle, alors que le service proposé par ces mêmes corporations est insatisfaisant. Les services de location de voitures devraient plutôt choisir à améliorer leur offre plutôt que de crier à la concurrence déloyale.

Je suis un peu étonné car tu avais plutôt bien accueilli les taxis Uber et critiqué le choix du gouvernement de "sacrifier l'innovation". On est pourtant ici dans le même cas de figure.

[johanono]

Peut-être ai-je des trous de mémoire ? Il me semble que j'étais très réservé et très partagé sur la question des taxis. En effet, je n'approuve pas nécessairement les procédés des chauffeurs de taxis qui en viennent parfois à bloquer la circulation. Néanmoins, j'ai aussi exprimé une forme de compréhension à leur égard : ils ont payé cher pour acheter une plaque qui leur offre le droit d'exercer leur métier, et ils se retrouvent en concurrence avec des gens qui font exactement le même métier qu'eux sans avoir eu besoin d'acheter une telle plaque. On comprend que ça ne leur plaise pas.

Sur les locations de véhicule, il ne me semble pas que les sociétés de locations de voitures se soient plaintes de quoi que ce soit pour l'instant. C'est une supposition de ma part. J'ai simplement souligné que, si de telles plaintes sont formulées un jour, alors le gouvernement devra intervenir.

Par ailleurs, j'ai déjà expliqué aussi que, de façon générale, la quête de prix toujours plus bas n'est pas toujours très saine, car elle se fait souvent au détriment de l'emploi et/ou de la qualité du service rendu.

[Ramdams]

Au temps pour moi, je pensais que tu étais à l'origine du sujet sur les taxis. Après vérification, c'est artragis.

Quant à la recherche du prix le plus bas possible, c'est au consommateur de décider s'il est prêt à payer davantage pour un meilleur service. Ceux qui ne sont pas prêts à y mettre le prix se rabattront sur la location de voitures entre particuliers. Pas sûr qu'ils se rabattent sur les services déjà existants si Drivy n'existait pas.

L'indignation des taxis est compréhensible mais elle ne doit pas bloquer le marché. La faute incombe en partie à l’État, qui a mis en œuvre une politique de numerus clausus, faisant de la licence un bien rare et cher. S'il y a bien une politique qui a montré son inefficacité dans tous les domaines, c'est celle du numerus clausus.

J'ai peur qu'on en vienne à la même polémique avec ces locations de voiture entre particuliers. Et je ne suis pas sûr que l’État doive intervenir, il risque de commettre les mêmes erreurs. D'une manière générale, il faudra que l’État se positionne enfin sur tous ces sites de partages entre particuliers (Airbnb, Blablacar, Drivy, LeBonCoin, Uber...) qui fleurissent sur le net et qui représentent l'avenir de notre économie.

[politicien]

Bonjour,

Les Renault, Peugeot et autres Fiat de ce monde ont-ils peur de Drivy ? La question peut paraître incongrue, quand on compare la force de frappe de constructeurs automobiles mondialisés… à la petite société internet tricolore de location de voitures entre particuliers. Pourtant, le but avoué de Paulin Dementhon, fondateur et patron de cette plateforme collaborative, n'est pas tant que concurrencer les loueurs traditionnels comme Avis ou Europcar… que de convaincre les résidents des villes d'arriver à se passer de voiture, en louant - en cas de besoin ponctuel - celle de leur voisin de quartier.

Un vrai changement culturel, privilégiant l'usage plutôt que la propriété

Voilà qui parle à un nombre croissant de consommateurs, jeunes et moins jeunes, français ou étrangers. Drivy marche ainsi dans les traces de Blablacar (covoiturage) ou d'Airbnb (hébergement privé), en apportant sa pierre à l'économie du partage. Et ça roule !

(...)

Drivy est désormais premier en France et en Allemagne, avec un total de 600.000 membres et un parc automobile de 38.000 véhicules", détaille Paulin Dementhon.

Pourquoi l'Allemagne ? "On avait décidé de commencer notre internationalisation par ce pays, parce que c'est l'un des marchés européens les plus avancés sur la mobilité, avec une combinaison intelligente de l'usage vélo, des transports en commun et de l'autopartage", explique l'entrepreneur. Les constructeurs allemands Daimler avec Car2go (29 villes, 1 million de membres) et BMW avec DriveNow (8 villes, plus de 400.000 utilisateurs) ont en effet été les premiers à comprendre que leur métier n'était plus seulement de construire des voitures… mais aussi de proposer des services de mobilité durable.

Drivy a donc ouvert un bureau en novembre dernier à Berlin. Mais il gagne un temps précieux en ralliant, d'un coup, les clients de son principal concurrent local. Autonetzer, qui avait démarré en 2010 à Stuttgart, a reconnu que Drivy avait créé une place de marché qui fonctionnait mieux que la sienne, car elle présente un meilleur ratio entre le nombre de voitures disponibles et le nombre d'utilisateurs.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur L'Obs.com

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