Réagissant à un amendement du projet de loi Macron examiné lundi à l'Assemblée nationale, qui faciliterait la promotion de l'alcool, la ministre de la Santé Marisol Touraine a appelé à "ne pas changer" la loi Evin, qui encadre la publicité des boissons alcoolisées.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a appelé lundi à "ne pas changer la loi" Evin encadrant la publicité pour l'alcool, qu'un amendement sénatorial pourrait libéraliser. "Je veux dire mon incompréhension et ma préoccupation face à l'amendement qui remet en cause la loi Evin", a déclaré Marisol Touraine à l'AFP. "J'appelle chacun à prendre ses responsabilités, c'est-à-dire à ne pas changer la loi."
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane le Foll, a également préconisé d'en rester au statu quo sur la loi Evin. Interrogé par France Inter sur cette disposition examinée en commission par l'Assemblée lundi dans le cadre de la loi Macron, le ministre de l'Agriculture a indiqué que "depuis qu'(il) est arrivé, (il) a toujours été défenseur de la viticulture", mais qu'une "discussion sérieuse avec la ministre de la Santé avait abouti au statu quo sur la loi Evin". "Il faut faire très attention aux équilibres de la loi Evin. Dès qu'on rouvre ce débat, quelles sont les limites qu'on met?", a-t-il mis en garde.
Différencier pub et communication
Un amendement au projet de loi Macron, déposé par le sénateur Gérard César (Les Républicains, ex-UMP), propose de différencier information et publicité sur l'alcool. Il permettrait de "préciser certaines choses, pour qu'à l'avenir on puisse bien faire la différence entre communication et publicité sur l'alcool", explique le sénateur et ancien viticulteur bordelais dans Le Parisien.
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2. Claude Evin s’alarme. Dans Le Parisien, l’auteur de la loi Evin Evin encadrant la publicité pour l’alcool, l’ex-ministre PS de la Santé Claude Evin, s’est dit « très inquiet » du dépôt de cet amendement, qui pourrait être retoqué lors de la nouvelle lecture du projet de loi à l’Assemblée.
De son côté, le député PS de la Gironde Gilles Savary a dénoncé dans un communiqué la « surréaction du lobby hygiéniste » à l’amendement voté au Sénat. Cet amendement « ne remet nullement en cause, ni l’esprit, ni la lettre de la loi Evin, mais vise à éviter que, dans notre pays, dont la tradition viticole ancestrale s’est fortement imprimée dans la culture, et désormais dans notre économie et dans les rares succès de notre commerce extérieur, il devienne risqué pour un journaliste, un cinéaste ou un romancier d’évoquer nos produits vinicoles ou d’y faire référence », a-t-il justifié.
L’ensemble du groupe viticulture de l’Assemblée nationale, présidé par la députée socialiste et viticultrice Catherine Quéré (Charente-Maritime), a aussi appelé « en conscience et en responsabilité » à maintenir l’amendement voté au Sénat, au motif qu'« il garantit un cadre clair pour la survie de notre viticulture, pour le développement des projets oenotouristiques locaux », entre autres.
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