Caberlin » Mer 11 Nov 2015 - 11:07 a écrit :Narbonne » 10 Nov 2015, 22:54: 13 a écrit :Cela fait longtemps que le peuple n'est plus souverain, c'est la caste des politiques qui a la souveraineté (c'est elle qui choisit l'ensemble des candidats).
Exact, c'est les chefs des partis politiques qui font le calendrier politique, qui mettent en avant les sujets dont il faut parler ! Or, ces chefs de partis n'ont aucune légitimité démocratique liée au suffrage universel et pourtant ils disent nous représenter !
Ah bon, je ne me souviens pas que le peuple ait été appelé à voter pour les présidences des Républicains, du PS, du FN, etc... etc...
Ne nous leurrons pas : ce sont les media qui font désormais le calendrier politique. Nos dirigeants politiques se contentent bien souvent d'agir pour répondre à l'urgence médiatique.
Golgoth » Dim 1 Nov 2015 - 10:41 a écrit :«Nous méprisons les élus, nous vénérons les élections.» Ainsi parle David Van Reybrouck (1), dans un essai récemment paru, Contre les élections. Né en 1971 à Bruges, David Van Reybrouck s’évertue avec un incontestable talent à démontrer «la fatigue de la démocratie occidentale», mais il propose un remède : au lieu de rendez-vous rituels où la population est conviée à déposer un bulletin de vote en faveur de tel ou tel candidat, il défend l’instauration d’un tirage au sort de citoyens qui se verraient légitimés à changer des lois. «Le fonctionnement de nos démocraties use les gens à un rythme effrayant. Nous devons veiller à ce que la démocratie ne s’use pas elle-même», estime-t-il, convaincu que les élections sont un facteur de paralysie de la démocratie. Son credo : non plus seulement le droit de vote, mais le droit à la parole (...)
http://www.liberation.fr/france/2014/03 ... ues_985329
Dans son livre "'Contre les élections", David Van Reybrouck oppose la démocratie originelle grecque, basée sur le tirage au sort et l'implication de tous les citoyens (une frange limitée de la population ceci-dit), et les révolutions américaines et française, basées sur les élections (encore une fois sur une fange limitée) et voulues, selon lui, comme à la fois aristocratiques et républicaines, mais pas du tout démocratiques.
J'avoue que je suis assez convaincu par son argumentaire. Il cite notamment les républiques italiennes (Florence, Venise, Gènes...) où des systèmes complexes étaient utilisés à la Renaissance, mélangeant hasard et votes. Pour lui, la vitalité politique a seulement été forte entre 1946 et 1980 mais depuis le système basé sur les partis et les élections se meurt.
C'est vrai que nous sommes drogués aux élections. Même pour élire des délégués de classe ! Alors que là un système tournant avec tirage au sort serait bien plus pertinent. C'est juste un exemple.
Qu'en pensez-vous ?
Certes, nous sommes drogués aux élections. Certes, la démocratie dans son fonctionnement actuel use les gens. Certes, la démocratie risque de s'user elle-même. Certes, la répétition des élections conduit à la démagogie et au populisme, et incite les dirigeants politiques à se soucier davantage des prochaines élections que des prochaines générations.
Sans doute y a-t-il des réformes institutionnelles à mettre en œuvre pour empêcher (ou freiner) ces dérives. On peut en discuter.
Mais je suis contre cette histoire de tirage au sort. Le rôle d'une élection est de permettre à des tendances politiques de se dessiner. En votant, le peuple opère un choix politique entre les différents candidats. Avec le tirage au sort, cette notion de choix n'existe plus.