http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... losent.phpLes signalements d'agressions homophobes explosent
Le rapport annuel de SOS homophobie révèle une hausse de 42% des cas rapportés d'agressions physiques de personnes homosexuelles en France. Cela va de la bousculade au passage à tabac, jusqu'au viol et même au meurtre.
SOS homophobie a publié mercredi son rapport pour la quinzième année consécutive. «Hélas», relève l'association, ces rapports «se suivent et se ressemblent». L'édition 2011 marque même un triste record : celui du nombre de témoignages d'homophobie, qui augmente de 20% par rapport aux années précédentes. Si cette hausse, note l'association, «ne signifie pas forcément que la haine des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres) augmente en France», elle n'incite pas à se réjouir.
Point particulièrement inquiétant du rapport : le nombre de témoignages d'agressions physiques est en nette progression par rapport à 2009 (+ 42% de cas recensés). La plupart se déroulent dans des lieux publics et, souvent, elles ne déclenchent aucune réaction de la part des témoins. L'association raconte ainsi l'histoire d'Antoine qui, une nuit, se balade dans les rues du Marais, à Paris. «Soudain, il est agressé par quatre hommes qui l'attaquent par derrière et le jettent à terre. Antoine est roué de coups, qui visent en particulier le visage». Parmi les passants, aucun n'intervient. L'agression vaut au jeune homme 30 jours d'ITT (Interruption temporaire de travail) et le port d'une attelle durant trois semaines. Les témoignages comme celui-ci, nombreux, prouvent selon l'association que «l'homophobie sait être virulente et éclatante, encore aujourd'hui».
L'homophobie ordinaire, «destructrice sur le long terme»
D'autres formes d'homophobie existent, plus pernicieuses. C'est l'homophobie «ordinaire» du rejet, des insultes, du harcèlement et de la discrimination. Internet en est devenu un défouloir, relève le rapport pour la deuxième année consécutive. Mais à l'école, au travail ou même au sein des familles, les témoignages abondent également de cette haine «souvent invisible et qui ne dit pas toujours son nom» mais «destructrice sur le long terme». Ainsi est-il fait état du cas d'un lycéen de 15 ans qui se fait régulièrement insulter par ses camarades : «Les gays doivent tous crever !» Un jour, le garçon a même été frappé à coups de pelle. À bout, Corinna, lycéenne également, a envoyé à SOS homophobie un courriel de détresse : «Je me fais traiter de sale gouine à l'école, certaines personnes m'évitent comme si j'avais la peste (…) ! Je me sens seule… Aidez-moi SVP !».
Dans un tableau plutôt sombre, le rapport note tout de même quelques avancées positives. Ainsi du procès de l'affaire Bruno Wiel, jugé comme «essentiel pour la lutte contre l'homophobie». Le jeune homme, agressé à la sortie d'une boite parisienne en 2006, avait été torturé puis laissé pour mort dans un parc. Le 28 janvier dernier, ses tortionnaires ont été reconnus coupables d'avoir porté des coups de nature à donner la mort à la victime en raison de son orientation sexuelle. Ils ont écopé de 16 à 20 années de réclusion criminelle. Pour éviter d'en arriver là, l'association insiste, à un an de l'élection présidentielle, sur la mise en place nécessaire «d'une politique nationale plus globale» de lutte contre l'homophobie.
En matière de tolérance, la société française a encore beaucoup de progrès à faire... :evil: