Question urbaine ou question sociale ?
-
- Messages : 1612
- Enregistré le : 11 avr. 2011, 00:00:00
- Localisation : CALVADOS
Les gamins sont aussi victimes du manque de moyens financiers des parents. Certes il est facile d'opposer certaines contestations à ces propos, mais si je m'en réfère à Hugo au XIX siècle , la misère fait qu'un Gavroche aurait pu exister... Totalement inculte ce n'est que dans la rue qu'il ne pouvait exister...L'argent n'étant que le seul moyen de s'élever dans notre société, je doute qu'un misérable est la moindre chance d'accrocher l'ascenseur social,celui ci ayant disparu depuis longtemps...
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau
Gavroche n'a pas de parents, pas d'allocations familiales, pas d'école gratuite, pas de centre d'écoute et d'orientation, ce qui rend ta comparaison assez ... aventureuse !
Tu oublies les milliers d'enfants pauvres qui sont de bons élèves ...
Tu oublies les milliers d'enfants pauvres qui sont de bons élèves ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
-
- Messages : 1612
- Enregistré le : 11 avr. 2011, 00:00:00
- Localisation : CALVADOS
Peut être de bons élèves de primaires ,mais aucun n'accède à polytech,ni centrâle ,pour cette dernière le coût annuel de l'enseignement ,n'excède pas 15000 euros ,à la portée de toutes les bourses....Un seul étudiant ,fils d'ouvrier en 40 ans a eu accès à L'éna , il dirigea temporairement la RATP , il exerce dorénavant ses talents dans le secteur laitier....
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau
-
- Messages : 1612
- Enregistré le : 11 avr. 2011, 00:00:00
- Localisation : CALVADOS
Je n'ai cité que centrâle pour le prix de l'enseignement , encore une fois , une ineptie de plus... Je n'ai absolument rien lu sur un quelconque prolo accédant à l'Ena ou polytech....L'Ena ne se conclue par aucun diplôme contrairement à centrâle ou arts et métiers...Je ne connais aucun énarque, par contre la liste de fils de est éloquente ,ce n'est pas un hasard...
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau
A ceux qui persistent à voir dans la pauvreté une cause de la délinquance, je rappellerai que certaines études ont montré que c'est dans les régions rurales que la pauvreté est la plus importante. Et pourtant, il n'y a pas de voitures qui brûlent dans les campagnes. La délinquance est d'abord une affaire de culture et d'état d'esprit, pas de pauvreté.
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Ils ne vont pas aller en ville en tracteur quand même ! Blague à part, habitant moi même un village, les jeunes c... s'amusent davantage à péter les abribus, la fontaine, les rosiers ou balancer des pétards sur les passants. Et c'est pas des petites frappes maghrébines, c'est bien de la pure petite-bourgeoisie qui sait pas quoi foutre de ces journées après les cours et quand on va voir leurs parents " Mon fils ? Maiiiiiiiiiis nan, allez voir la bande de noir qui vivent dans le haut du village, c'est surement eux "Et pourtant, il n'y a pas de voitures qui brûlent dans les campagnes
Bref, la question de la banlieue est une question sociale, politique. D'ailleurs, l'urbanisme également. Je rappelle quand même que la réforme Haussmanienne de Paris, c'est pour faire plus jolie et plus aéré, mais c'est aussi pour rendre les rues plus larges pour faire charger la cavalerie et pouvoir tirer au canon, car dans les ruelles, charger ou tirer au canon, c'est pas tellement pratique.
Il y a un texte à ce sujet qui s'intitule " L'urbanisme sert à faire la guerre "
L'urbanisme sert à faire la guerre
De tous temps, « L'aménagement » de l'espace urbain a été une préoccupation majeure pour tous les pouvoirs. Le rôle de l'État étant d'assurer la prospérité et la durabilité du système marchand, il est aisément compréhensible qu'il ne peut pas se permettre de voir échapper à son contrôle les vastes entrepôts de marchandise humaine (et non-humaine) que sont les villes.
Il est vital pour l'État de séparer les individus entre-eux, afin que le seul échange possible entre individus soit un échange marchand. De ce point de vue, la concentration humaine que constitue la ville est un danger potentiel, les chances d'y voir éclore des rapports non-marchands étant proportionnelles au nombre d'habitants la composant.
L'urbanisme est l'art de transformer n'importe quel espace de vie commune en vaste scène de spectacle dédiée à la marchandise. Il s'agit bien, en effet, d'une véritable mise en scène visant à enfermer chaque individu s'y trouvant physiquement dans le système marchand. Autrement dit, de réduire chacun en consommateur frénétique.
Certains, tels les « casseurs de pub » et autres décroissants, pensent que quelques aménagements substantiels tels que le retrait des panneaux publicitaires, mettra fin à la propagande marchande de l'espace urbain. Ce faisant, ils oublient que l'espace urbain est lui-même dédié au spectacle marchand.
L'illustration la plus éclatante de la nature réelle de l'urbanisme se niche dans la « réhabilitation » de quartiers anciens. La « réhabilitation » n'est qu'une destruction méthodique de toute possibilité d'échanges non-marchands. Les habitants de la zone « réhabilitée » se trouvent dépossédés de l'espace public, celui-ci étant transformé en une scène aseptisée et sécurisée entièrement dévolue à des rapports marchands.
La modification est bien plus que du « vieux », remplacé par du « neuf ».
Concrètement, cette dépossession prend la forme d'une destruction des espaces de vies, remplacés par des espaces fermés, des espaces inventés pour exclure, pour séparer les hommes. A quoi servent ces statues géantes et ces immenses façades ? Elles sont pensées pour signifier à chaque personne la toute-puissance écrasante du système, en renvoyant à chacun l'image d'un être microscopique, impuissant face au gigantisme du monde qui l'entoure. A quoi servent ces éléments « design », accoudoirs et autres bas reliefs ? Ils sont pensés pour exclure, pour interdire à un petit groupe de se former, pour empêcher un sans-abri de se coucher et même pour surveiller le moindre promeneur. Ainsi, plusieurs bancs confortables se verront remplacés par un banc plus « design », forcément inconfortable et si l'on veut être assis sans douleur, il faudra désormais consentir à un rapport marchand en s'installant à la terrasse d'un café. Bien entendu, la zone « réhabilitée » aura été embellie (trottoirs refaits, arbres plantés) : il faut bien emballer la marchandisation d'un papier-cadeau attrayant (voire « bio »), afin d'attirer le consommateur potentiel qu'est devenu le passant. Cette destruction méthodique de toute possibilité d'échanges non-marchands s'accompagne forcément de tout un dispositif de contrôle et de surveillance de la population. Ainsi, les accès et la visibilité seront étudiés pour prendre en compte d'éventuelles interventions des forces de police et, le cas échéant, des caméras de vidéo-surveillance seront installées.
L'urbanisme affiche comme ambition de réunir les hommes. Effectivement, grâce à son intervention, les humains y sont réunis, mais comme rapportés dans l'espace des rapports marchands.
L'urbanisme fait la guerre aux relations qui s'affranchissent de l'emprise de la marchandise, il sert à faire la guerre contre l'être humain.
Comme le disait Le Corbusier, ce sera « l'architecture ou la révolution »*.
Fabien Bon
* Le Corbusier à dédié sa vie à fournir le capitalisme en ouvriers motivés. Il pensait que l'habitat était un paramètre essentiel de la motivation des ouvriers à travailler. D'ailleurs, il faisait une promotion active del'exploitation que constitue le salariat : « travailler n'est pas une corvée, travailler c'est respirer ». Concernantl'habitat, cela ne devait surtout pas être un lieu de vie : « une maison est une machine à habiter ».
Article paru dans "Et alors ?" numéro 6 ( http://fr.calameo.com/read/0003025154fd4c5074184 )
C'est un résumé caricatural.johanono a écrit :A ceux qui persistent à voir dans la pauvreté une cause de la délinquance.
1. La délinquance est également répartie dans la population mais elle change de nature avec la richesse : ainsi on parle de délinquance en col blanc et, hélas, dans la tête des gens, ce n'est pas tout à fait considéré comme de la délinquance au même titre que le vol à la personne ou le recours à la violence physique. C'est pourtant cette délinquance qui coute le plus cher à la société et qui la tire vers le bas.
2. L'urbanisme détermine en partie l'importance de la délinquance. C'est une idée qui a été développée ici même dans ce topic.
Quant au milieu rural, si l'on y constate officiellement moins de délinquance, c'est surtout parce que les gens s'y font moins prendre la main dans le sac, que la répression policière y est moins intense que dans le ghettos de pauvres, que les caméras du JT de TF1 ne sont pas braquées dessus 24/7, que les politiciens n'en ont pas fait un enjeu électoral et sécuritaire.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
Ah oui, l'Urbanisme qui sert à faire la guerre ! icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin
J'ai entendu la même vanne de la conservatrice d'un merveilleux charbonnage en Belgique, où les coronsétaient constitués de très jolies maisons formant bloc autour de grands jardins privatifs,pour le jeu, le repos, et le potager. Forcément, cette implantation impliquait de larges avenues !
La bonne dame gauchisée jusqu'au trognon expliquait aussi que la maison du Directeur se trouvait au bout du village, près de la "fosse","pour contrôler les ouvriers" !
Bref, pour faire sortir Madameet sa cuisinière, avec une poèle pour leur ficher une raclée ? Elleoubliait, cette crétine, que si la maisondu directeur est toujours près des puits,c'est parce que ces directeurs étaient tous l'ingénieur principal, et pratiquement de garde 24 heures sur 24. !
Inculture et manipulation ...
J'ai entendu la même vanne de la conservatrice d'un merveilleux charbonnage en Belgique, où les coronsétaient constitués de très jolies maisons formant bloc autour de grands jardins privatifs,pour le jeu, le repos, et le potager. Forcément, cette implantation impliquait de larges avenues !
La bonne dame gauchisée jusqu'au trognon expliquait aussi que la maison du Directeur se trouvait au bout du village, près de la "fosse","pour contrôler les ouvriers" !
Bref, pour faire sortir Madameet sa cuisinière, avec une poèle pour leur ficher une raclée ? Elleoubliait, cette crétine, que si la maisondu directeur est toujours près des puits,c'est parce que ces directeurs étaient tous l'ingénieur principal, et pratiquement de garde 24 heures sur 24. !
Inculture et manipulation ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
L'été dernier j'étais tombé sur le compte-rendu d'une expérience vraiment intéressante. je crois que j'ai déjà eu l'occasion de la décrire sur ce forum. Je résume : dans une grande ville européenne une rue a servi de décor. Pour une partie de l'expérience, on y a mis des poubelles et décrassé les façades des immeubles. Les gens qui traversaient cette rue mettaient tous leurs saloperies dans les poubelles. Puis dans un second temps les poubelles ont été renversé et leur contenu éparpillé sur le sol, des graffitis ont été posés de-ci de-là. Les gens qui traversaient la rue durant cette phase se contentaient de jeter leurs détritus par terre sans se poser de question. conclusion : le milieu dans lequel nous évoluons conditionne en partie notre comportement. C'était un peu comme d'enfoncer une porte ouverte mais ça va toujours mieux en le prouvant de manière aussi éclatante. Les mécanismes de l'aliénation s'expliquent assez bien en fin de compte.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré