Qu'en pensez vous ?Madame ou mademoiselle ? La question peut paraître anodine. Pourtant, on n'impose pas aux hommes de faire savoir s'ils sont mariés. C'est contre cette distinction que les militantes d'Osez le féminisme et des Chiennes de garde entrent en lutte. Elles lancent aujourd'hui leur campagne « Mademoiselle : la case de trop » pour le retrait de la civilité « Mademoiselle » dans les formulaires administratifs, perçue comme discriminatoire à l'égard des femmes.
Que ce soit dans l'administration publique ou dans le secteur privé, il est « impossible de se dire « Madame » si on est célibataire. C'est forcément « Mademoiselle ». Pour les hommes, on ne demande pas si c'est Monsieur ou Damoiseau !", signale Christine, militante féministe, sur le site www.viedemeuf.fr qui recense toute sorte de clichés sexistes vécus au quotidien.
Une distinction d'apparence anodine mais qui « infériorise les femmes » selon les féministes
« Ca peut paraître un détail mais c'est très symbolique des inégalités (...).Implicitement, on vous dit que vous n'êtes pas finie tant que vous n'êtes pas mariée », explique Julie Muret, du collectif Osez le féminisme. L'organisation appelle ainsi les femmes à exiger le « Madame » dans leurs correspondances.
Pour Brigitte Grésy, auteur de « Petit traité contre le sexisme ordinaire » (Ed. Albin Michel), ce combat n'est pas de l'ordre du détail, car le « langage reflète la réalité du monde ».
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Une combat déjà engagé par le passé
L'abolition du terme « Mademoiselle » a déjà fait l’objet de plusieurs appels et pétitions par le passé. En 1983, la ministre des Droits de la femme, Yvette Roudy, parlait déjà de « discrimination ». Les Chiennes de Garde avaient déjà entrepris une pétition en 2006, réclamant l'abandon de l'usage de « Mademoiselle ».
La civilité « Mademoiselle », si elle est toujours en vigueur, n’a pourtant aucune valeur légale. La réponse ministérielle n° 5128 du 3 mars 1983 l'affirme clairement : « l’existence des deux termes différents pour désigner les femmes mariées et celles qui ne le sont pas constitue une discrimination à l’égard des femmes puisqu’une telle différenciation n’existe pas pour les hommes ».
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Une question qui divise les femmes
Pour sa part, Olivia Cattan, de l'association Paroles de Femmes, ne voit pas cette question comme une priorité. « Ca ne va pas régler les problèmes des femmes, les violences, la précarité, c'est un coup de comm' », prévient-elle.
La question crée une vraie division chez les femmes : une partie des jeunes célibataires ne souhaite pas se faire appeler « Madame ». Pour Mademoiselle S. du blog féministe Les Entrailles de Mademoiselle, « c’est désespérant, mais c’est compliqué. Déjà, il faut savoir pourquoi certaines femmes tiennent à se faire appeler Mademoiselle : est-ce par coquetterie ; pour affirmer son indépendance en disant « J’ai 28 ans, je ne suis pas mariée et je vous emmerde » ; ou au contraire pour dire qu’on cherche à se marier ? De toute façon, les femmes font ce qu’elles veulent et peuvent se faire appeler Madame ou Mademoiselle : le féminisme n’a pas à être donneur de leçons. »
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