Qu'en pensez vous ?"C'est vrai que c'était une injustice". En annonçant le rétablissement de l'allocation équivalent retraite (AER), Xavier Bertrand a reconnu, lundi 3 octobre sur RMC, que sa suppression, début 2011, avait pu léser une partie de la population.
Cette allocation, qui se nommera désormais "allocation transitoire de solidarité" (ATS), vise les demandeurs d'emploi âgés, qui possèdent un nombre suffisant de trimestres de cotisation pour faire valoir leur droit à la retraite, mais n'ont pas l'âge légal requis. Plafonnée à 1 000 euros maximum par mois, elle leur permettait de faire la jonction entre l'allocation chômage et la pension vieillesse. Et accessoirement, elle les sortait des chiffres du chômage.
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2007-2008 : Vouée à disparaître, mais finalement prolongée un an. Créée par le gouvernement Jospin en décembre 2001, à destination des personnes ayant commencé à travailler tôt, l'AER était vouée à disparaître en 2007. Le projet de loi de finances d'octobre de cette année proposait sa suppression pure et simple, à l'article 57 .
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Mais cette suppression passe mal. L'opposition et les syndicats multiplient critiques et pétitions. Et la majorité recule. Un amendement des députés Frédéric Lefebvre, Alain Joyandet et Jérôme Chartier, reporte la fin de l'AER au 1er janvier 2009. Xavier Bertrand explique sur France 2 que ce retrait intervient car le gouvernement veut tenir compte du "rendez-vous retraites" et du "rendez-vous sur l'emploi des seniors",
2009 : Supprimée en janvier, rétablie en juin. Mais malgré ces annonces, la situation de la population concernée par l'AER n'évolue pas au cours de l'année 2008, alors que la France s'enfonce dans la crise. Et la suppression de l'allocation, qui intervient bel et bien au 1er janvier 2009, touche environ 50 000 personnes, selon les syndicats.
Une nouvelle fois, l'opposition et les syndicats protestent contre cette mesure qui frappe les seniors en pleine explosion du chômage. Le gouvernement justifie cette suppression en faisant valoir sa volonté de mettre fin au traitement social du chômage en fin de carrière, mais l'argument fait long feu. Et le gouvernement revient sur sa décision : Il rétablit discrétement l'allocation équivalent retraite, par décret du 31 mai 2009. Pourtant, une fois encore, c'est provisoire : le 1er janvier 2010, l'AER continue d'être versée à ses bénéficiaires, mais plus personne ne peut y prétendre à nouveau.
2010 : Nouvelle suppression, nouveau rétablissement. Et une fois encore, le provisoire s'installe. L'allocation, bel et bien supprimée au 1er janvier pour les nouveaux entrants, est une nouvelle fois rétablie. Laurent Wauquiez l'annonce le 15 février : Nicolas Sarkozy "a donné son accord de principe pour reconduire exceptionnellement l'allocation". Alors que le gouvernement s'apprête à négocier la réforme des retraites, ce rétablissement est "une vraie décision financière", assure Laurent Wauquiez.
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2011 : Le scénario se répète à nouveau. Comme l'année précédente, le processus se répète : des parlementaires d'opposition et des syndicats demandent au gouvernement de remettre en place cette allocation. Le rétablissement de l'AER, uniquement pour les chômeurs nés entre juillet 1951 et décembre 1953, coûtera 30 millions d'euros et concernera 11 000 personnes. Il est cette fois prorogé jusqu'en 2014. Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
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