Comment définir les classes moyennes ?

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politicien
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Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par politicien » 29 janv. 2012, 18:00:27

Bonjour,

Voici un article intéressant sur les classes moyennes (très présent dans l'actualité) et la difficulté à les définir :
De qui parle-t-on lorsque l’on évoque les « classes moyennes » ? Une définition, proposée par Virginie Gimbert et Arnaud Rohmer. Extrait de la note de veille du Centre d’analyse stratégique.

Régulièrement présentes dans les discours médiatiques ou politiques, les classes moyennes désignent les ménages et les groupes sociaux qui n’appartiennent ni aux classes les moins favorisées, ni aux classes « supérieures ». Elles se situeraient « entre » les deux. Cette définition en creux et le fait que cette expression soit souvent utilisée au pluriel soulignent la variété et l’hétérogénéité des situations objectives et des perceptions subjectives auxquelles elle peut renvoyer. Depuis le 19e siècle, de nombreuses analyses tentent d’en délimiter les contours. Célébrées, critiquées ou méprisées selon les époques et les auteurs, les classes moyennes font régulièrement l’objet d’observations attentives, considérées implicitement comme un miroir relativement fiable des transformations économiques et sociales des sociétés occidentales. La variété des définitions proposées – chacune d’entre elles donnant une ampleur et un contenu différents à ces strates intermédiaires – invite à repérer les principaux critères d’identification mobilisables.

L’utilisation de la notion de classes moyennes n’est pas neutre et implique une certaine lecture de la réalité sociale. Après une mise en perspective historique, cette note recense les critères mobilisés pour appréhender les classes moyennes. Ce retour sur les définitions est particulièrement éclairant à un moment où les classes moyennes se trouvent au coeur de nombreux débats contemporains, essentiellement sous l’angle de la question des inégalités sociales.

Les classes moyennes : une pluralité d’approches
Depuis très longtemps, de nombreux discours philosophiques et politiques présentent les classes moyennes comme un pilier majeur de la société par leur rôle soit de moteur de changement social, soit de stabilisateur de la société et de son système politique [1]. C’est essentiellement à la suite des mutations sociales engagées au 19e siècle que des analyses sociologiques sont proposées. Révolution industrielle, processus de salarisation à partir du tournant du siècle, puis dynamique de tertiarisation dans les années 1960 sont autant de bouleversements qui se sont accompagnés de l’émergence de nouveaux métiers dans toutes les sociétés occidentales. Ces multiples figures – le petit bourgeois, le salarié du début du 20e siècle, le cadre moyen, l’infirmier, l’éducateur des années 1960 ou encore l’employé des années 1980, etc. – ne relèvent ni de l’élite dirigeante ni des simples exécutants. Elles appartiendraient ainsi aux « classes moyennes » qui, d’emblée, constituent un groupe très hétérogène et dont le contenu varie selon la période historique considérée.

« Classe » et « statut », deux notions sociologiques classiques
L’utilisation de la notion de « classe sociale » renvoie essentiellement au schéma d’analyse marxiste. Pour Karl Marx, les classes se définissent par un triple critère économique (la position occupée dans le système de production), social (la socialisation entre membres d’une même classe) et politique (la lutte pour la défense d’intérêts communs à condition qu’une conscience de classe soit partagée). Ces classes se construisent surtout les unes par rapport aux autres, de manière conflictuelle. Les luttes sociales et politiques contribuent ce faisant à la genèse de la classe ouvrière et lui donnent conscience d’elle-même, l’instituant en agent historique.

Tout en prenant appui sur les travaux de Marx, le sociologue allemand Max Weber propose une autre approche de la stratification sociale. La hiérarchie sociale est une hiérarchie de prestige – ou « honneur social » –, qui se traduit par des styles de vie et des modes de consommation spécifiques. Ce raisonnement en termes de statut s’ajoute ainsi à la différenciation en termes de classe.

Les « classes moyennes » : une lecture en termes d’inégalités sociales
C’est en Allemagne que se développent, au tournant du 20e siècle, les premiers travaux sociologiques sur ces nouveaux groupes sociaux, nommés « classes moyennes » pour indiquer qu’ils n’appartiennent ni aux groupes des ouvriers d’un côté, ni à la bourgeoisie de l’autre [2]. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette grille d’analyse marxiste est jugée toutefois dépassée en Allemagne. Son abandon a conduit depuis lors à une quasi-absence de réflexions sur ces groupes sociaux intermédiaires avec, pour conséquence selon quelques auteurs, un certain déni des inégalités sociales dans la société allemande contemporaine [3].

En France, les débats portent plutôt sur le caractère valorisant de l’appartenance aux classes moyennes. Certains estiment qu’elles sont le pivot de la société [4]. D’autres affirment qu’elles sont vouées à assister passivement aux transformations sociales, la place importante qui leur est accordée dans le discours politique étant principalement un moyen de les instrumentaliser [5] . Des critiques fortes leur sont parfois adressées, leur rôle social étant considéré comme nul puisqu’elles ne participent ni aux activités de direction, ni directement à celles liées à la production [6]. Les questions de définition et le rapport aux classes ouvrière et bourgeoise reprennent une place centrale dans les années 1960 et 1970 dans le cadre toutefois d’une opposition binaire entre classe ouvrière et bourgeoisie qui permet difficilement d’envisager la situation de ce groupe intermédiaire dans toute sa complexité.

Les débats se résument ainsi longtemps à la question de savoir si ces « strates » moyennes constituent, ou non, une classe qui aurait une conscience de soi et, le cas échéant, si elles remplissent une fonction particulière. Après un recul de ces préoccupations dans les années 1980 et 1990, c’est au seuil de la décennie 2000 que les classes moyennes reviennent au coeur du débat français, essentiellement sous l’angle de la question des inégalités sociales et de leur prise en compte par le système de transferts sociaux et fiscaux.

Les « middle class » : une lecture plus consensuelle, orientée vers les modes de vie
Dans les pays anglo-saxons, la notion de middle class s’inspire davantage de la notion de hiérarchie de prestige issue de la tradition d’analyse wébérienne. Des définitions assez précises sont proposées et structurent la middle class en low- et en upper-middle class. Dès les années 1950, de nombreux travaux portent sur les nouvelles classes moyennes. À côté des anciennes classes moyennes constituées d’agriculteurs et de patrons indépendants, émergent les « cols blancs ». Véritables figures de la nouvelle société capitaliste aux États-Unis, ils regroupent les cadres, les membres salariés des professions libérales, les vendeurs et les employés de bureau [7].

Dans les années 1990, les analystes s’intéressent à la construction d’une identité de la middle class hors du travail, lisible à travers certains modes de vie et de consommation. Avec l’émergence de nombreux salariés dans le tertiaire, une nouvelle subdivision, la « service class », est définie : excluant les employés, elle regroupe les cadres, les professions intellectuelles supérieures, ainsi que les professions intermédiaires. Ces efforts de conceptualisation successifs offrent globalement une image plus précise des middle classes ; celles-ci renvoient aussi à des groupes sociaux sensiblement plus restreints. Malgré un point de départ très différent, les débats contemporains sur les middle classes posent également la question des inégalités sociales dont elles seraient victimes, et de leur prise en compte par les politiques publiques [8].

Quels critères d’identification pour les classes moyennes ?
Trois types de critères peuvent être retenus pour définir ces groupes intermédiaires [9]. S’ils sont théoriquement complémentaires, leur croisement est souvent difficile concrètement et reste peu pratiqué. Une des principales raisons tient au fait que chaque critère offre une grille de lecture spécifique sur les classes moyennes.

Un critère subjectif : l’auto-évaluation
Une première approche consiste à prendre au sérieux les perceptions des individus quant à leur propre position sociale. Les classes moyennes ont alors une taille variable selon les périodes. En France, les résultats de sondages d’opinion montrent que, depuis les années 1960, la part des personnes s’identifiant à la classe moyenne a doublé [10].

Aujourd’hui, d’après certains sondages, entre la moitié et les trois quarts des Français se classent spontanément parmi les classes moyennes [11], cette tendance s’observant aussi dans d’autres pays occidentaux [12].

Cette dernière est à relativiser dans la mesure où, au cours de la même période, le sentiment d’appartenance à des classes sociales diminue très nettement. Elle s’explique en partie par la sous- déclaration des individus appartenant aux catégories les moins favorisées, qui préfère l’image valorisante des classes moyennes à celle plus ternie attachée aux classes populaires. Les déclarations des groupes les plus favorisés sont victimes d’un biais symétrique. Inconscients de leur aisance, ceux-ci se considèrent en grande majorité comme faisant partie des classes moyennes.

Un critère sociologique : profession, valeurs et modes de vie
La profession reste un critère important de classement. Ainsi, selon la nomenclature française des professions et catégories socioprofessionnelles qui date de 1982, les classes moyennes regrouperaient les « professions intermédiaires », une partie des « cadres supérieurs » et également des « employés ». Pour affiner cette approche, d’autres éléments doivent également être pris en compte, comme ceux qui caractérisent la situation de travail d’un individu (secteur d’activité, type de contrat de travail, niveau de qualification). Le critère de la profession renvoie à deux autres critères, étroitement liés, mais de nature distincte : le niveau de revenu (critère économique) et le mode de vie (critère sociologique).

Concernant les modes de vie et les valeurs, certaines tendances observées depuis une vingtaine d’années peuvent être schématiquement présentées. Dotées de capitaux économiques, mais aussi scolaires et culturels importants, les couches intermédiaires aspireraient à une mobilité sociale ascendante et à une certaine qualité de vie. Elles développeraient un rapport particulier à l’éducation, l’école étant perçue comme un moyen d’ascension sociale efficace. Des pratiques de consommation spécifiques peuvent être également identifiées – notamment l’importance accordée aux biens culturels. Ces couches intermédiaires auraient par ailleurs un rapport à l’espace public et urbain particulier : des stratégies résidentielles conduiraient, par exemple, à des processus de gentrification – soit à l’occupation par les classes moyennes d’espaces urbains jusque-là populaires.

Un critère économique : revenus et niveau de vie
Le critère économique des revenus permet également de délimiter les contours des classes moyennes. Si les économistes n’utilisent pas explicitement cette notion, leurs travaux apportent des éclairages intéressants. Ce critère des revenus peut être utilisé selon deux principales perspectives.

La première définit les classes moyennes comme l’ensemble des individus disposant d’un revenu proche du revenu médian : à partir d’une fourchette de revenu fixée a priori, on définit une classe « médiane » dont l’ampleur dépend de l’intervalle choisi [13]. L’importance numérique de la classe moyenne varie ainsi selon les pays [14]. Cette approche nourrit le débat concernant la disparition des classes moyennes ou la « moyennisation » de la société.

La seconde perspective assimile les classes moyennes au groupe d’individus situé au coeur de la distribution des revenus. Elles rassemblent les individus moins riches que les plus favorisés et plus aisés que les moins favorisés. Dans ce cas, le bénéfice retiré par les classes moyennes des divers transferts financiers, publics ou privés, peut être estimé en calculant par exemple la part de la masse salariale, ou des transferts publics qu’elles reçoivent. Cette perspective tend à alimenter le débat sur les classes moyennes « sacrifiées ».

Tableau1. Définitions possibles pour les classes moyennes selon leur niveau de vie (par intervalles de déciles)
Image

Lecture : les déciles D2 à D8, soit les 60% de la population situés au milieu de la répartition des revenus, disposent d’un niveau de vie situé entre 924 et 1906€/mois. Source : Insee 2004, enquêtes revenus fiscaux

Tableau 2. Intervalles de revenus disponibles selon la composition des ménages et la défintion des classes moyennes retenue
Image

Lecture : Les déciles D2 à D8, soit les 60% de la population situés au milieu de la répartition des revenus, disposaient d’un revenu situé entre 849 et 1 117 €/mois dans le cas d’une personne seule, entre 1 554 €/mois et 3 238 €/mois pour un couple sans enfant, entre 2 180 €/mois et 4 308 €/mois dans le cas d’un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Source : Insee 2004, enquêtes revenus fiscaux

Cette seconde perspective offre plusieurs définitions possibles (voir tableau 1) : selon les déciles de revenus choisis, l’étendue de la classe moyenne varie alors très nettement. Certains travaux proposent d’utiliser l’intervalle le plus grand – entre le premier et le neuvième décile : si la population englobée paraît considérable (80 %), cette définition a néanmoins une certaine pertinence en France. Elle rassemble la part de population dont les ressources proviennent essentiellement d’un revenu salarié. Elle exclut d’une part les ménages dont près de 40 % des revenus proviennent des prestations sociales (premier décile) et d’autre part, les ménages dont l’essentiel des revenus provient du patrimoine et pour lesquels le taux d’imposition direct moyen est de 25 % (dernier décile) [15]. La plupart des études – notamment internationales – retiennent cependant des intervalles plus restreints, en particulier celui constitué par les quatre déciles situés entre le troisième et le septième qui regroupe 40 % de la population. Cette autre convention renvoie alors davantage à la conception anglo-saxonne des middle classes.

Ces différentes approches peuvent ensuite être affinées. Certains travaux utilisent parfois des indicateurs relatifs à la composition des ménages (voir tableau 2) et aux modes de consommation, en prenant par exemple en compte les revenus une fois les dépenses contraintes effectuées [16].
Les classes moyennes au coeur de débats et d’enjeux politiques majeurs

Quels que soient l’approche et les critères d’identification retenus, les classes moyennes sont au coeur de débats et d’enjeux politiques majeurs. Considérées, plus ou moins implicitement, comme majoritaires en nombre, ces strates intermédiaires sont perçues comme le pilier de la société et se voient attribuer des fonctions économiques, sociales et politiques majeures. Tandis que les discours sur la moyennisation de la société ont conduit, depuis plus d’une trentaine d’années, à évoquer la disparition des classes sociales, une nouvelle orientation s’affirme nettement depuis le début de la décennie 2000 : c’est sous l’angle des inégalités sociales en général – et de la dégradation de la situation des classes moyennes en particulier – que la question de leur éventuel sacrifice se trouve posée.

De la moyennisation de la société à la fin des classes sociales ?
Le thème de la moyennisation de la société apparaît en France dès la fin des années 1960. L’idée de « constellation centrale » [17] permet de qualifier cet entre-deux qui gagne en nombre et, plus tendanciellement, en homogénéité. L’image de la toupie révèle une société capable de réduire les inégalités et de produire de la mobilité sociale, la base – les classes populaires – s’affinant pour rejoindre le centre. Ce processus conduirait ainsi à une homogénéisation de la société autour de sa moyenne – mesurable à la fois au niveau économique, social mais aussi culturel avec l’idée de la diffusion des comportements et des modes de vie. Cette présentation d’une société française fluide a conduit progressivement à parler de « déclin » des classes sociales, puis à abandonner toute référence à cette notion.

Si cela correspond en grande partie aux transformations sociales de la France des années 1960 et 1970, cette perception consensuelle est progressivement remise en cause. En effet, les inégalités sociales ne diminuent plus de manière aussi nette à partir des années 1980, prenant parfois de nouvelles formes [18]. Dans cette perspective, la situation des classes moyennes fait de nouveau l’objet d’une attention particulière.

De la dégradation de la situation des classes moyennes à l’idée de classes « sacrifiées »
Le débat sur la question de la dégradation de la situation des classes moyennes émerge alors : il est nettement représenté dans la décennie 2000 par des ouvrages portant sur la « dérive » ou sur la « fin » des classes moyennes [19].

Ce thème n’est toutefois pas nouveau : dès les années 1950, la situation des cols blancs est jugée comparativement moins favorable parce qu’ils doivent faire face au spectre du chômage alors que les « anciennes » classes moyennes (petits entrepreneurs du 19e siècle) bénéficiaient d’une situation économique plus dynamique. Cet argument se retrouve dans les débats contemporains évoquant la perte de pouvoir d’achat, l’augmentation de l’insécurité économique et sociale, difficultés qui concerneraient en particulier les classes moyennes.

Ce thème réapparaît sous des formes spécifiques aujourd’hui. Les sociétés occidentales présentent des stratifications plus complexes : au clivage traditionnel défini par l’appartenance sociale s’ajoutent d’autres variables – par exemple, le sexe, la religion, l’ethnie – qui jouent comme autant de marqueurs d’identités sociales. Dans un tel contexte, parler de classes moyennes tend à affirmer la primauté des inégalités liées à l’appartenance sociale.

Cette dégradation de situation est parfois lue comme un effet des politiques publiques, en particulier comme la conséquence de la structure des transferts sociaux et fiscaux. D’un côté, les prestations permettent une redistribution verticale : les moins aisés voient leurs revenus augmenter avec les prestations familiales, de logement et des minima sociaux. De l’autre, la fiscalité bénéficie proportionnellement davantage aux plus aisés par les dispositifs d’allègements fiscaux. Les effets cumulés de ces transferts socio-fiscaux sont parfois représentés par une courbe en « U ». Cette courbe, discutable, permet de mettre en évidence la situation des ménages « moyens » : à la base du « U », ils bénéficient le moins des prestations et des réductions d’impôts, au contraire des moins lotis et des plus aisés situés sur les branches du « U ».

Définir les classes moyennes suppose donc d’opter pour des choix en grande partie arbitraires. Si chacun d’entre eux est légitime a priori, ils donnent à la classe moyenne une étendue et une hétérogénéité très variables. Ces choix sont ainsi porteurs d’impacts majeurs quant à la définition des politiques publiques, à leur mise en oeuvre et à leurs conséquences. Dans des travaux ultérieurs, le Centre d’analyse stratégique proposera d’évaluer la pertinence des analyses évoquant le sacrifice des classes moyennes. Il s’agira de mesurer les effets des transferts sociaux et fiscaux sur la situation des classes moyennes dans les pays de l’OCDE afin de mettre en évidence d’éventuelles inégalités.
http://www.inegalites.fr/spip.php?article727
Et sur Wikipédia :
La classe sociale dite « Classe moyenne » rassemble un ensemble populations hétérogènes, situées au-dessus des classes pauvres et en-dessous des classes aisées.
La question de sa définition exacte reste délicate et explique que l'on parle aussi « des » « classes moyennes ». Les critères majeurs de définition étant le niveau de vie et l'appartenance ressentie à un statut social, il est patent que la notion varie suivant les pays et dans le temps.

Tout en admettant qu'«il n'y a pas de consensus sur les frontières exactes de cet ensemble» , l'économiste Eric Maurin et la sociologue Dominique Goux estiment que « la composition de son noyau central semble difficile à contester » avec :

d'un coté, le petit patronat traditionnel
de l'autre, un vaste salariat intermédiaire désigné par l'Insee comme professions intermédiaires : artisans, commerçants, techniciens, professeurs des écoles, cadres B de la fonction publique, représentants de commerce .

D'autres avancent la décomposition suivante en :

une classe moyenne supérieure : cadres, ingénieurs, professeurs d'université, professions intellectuelles supérieures (excepté les professions libérales, associées aux classes aisées).
une classe moyenne inférieure : travailleurs sociaux, infirmières, instituteurs, professions intermédiaires (tels les contremaîtres), une partie des employés.

Définie très largement, ( mais peut-on parler de «la» classe moyenne ?) elle inclue les individus d'un revenu allant de 1 200 € (revenu médian des salariés à temps plein en France) à 3 000 € par mois. Cette délimitation généreuse d'une classe moyenne élargie donne un éventail de conditions de vie très différentes.
Selon l'Observatoire des inégalités, les classes moyennes correspondent aux salariés gagnant entre 1 200 et 1 840 euros par mois. "En prenant les 40 % de salariés du milieu (au-dessus des 30 % les moins payés et en dessous des 30 % les mieux payés), on obtient des salaires nets compris entre 1 200 et 1 840 euros pour des temps complets. «C'est à ce niveau que se situent les classes moyennes» , estime l'Observatoire.

Maurin et Goux bousculent les idées généralement admises : Leurs études s'appuient sur les enquêtes emploi de l'INSEE entre 1982 et 2009, ainsi que sur les fichiers des logements par commune du Ministère de l’Équipement. Leur constat est que « le déclassement des classes moyennes , thème récurrent de notre histoire politique et sociale- reste à bien des égards une fiction ».

Selon eux, les classes dites moyennes - depuis les années 1980 - n'ont pas connu vis à vis des autres groupes sociaux de déclin du point de vue salarial ni de déclassement résidentiel,tandis que le prestige social de leurs professions est resté très fort. Elles incarnent plutôt une France « qui tient » et une France « qui monte ».

Les auteurs pointent l'utilisation du fantasme du déclin par les politiques6 :

la droite dépeint des classes moyennes étranglées par des prélèvements dont elles ne bénéficient guère
la gauche agite le risque de leur paupérisation.

Ces représentations trop simplistes peuvent attiser la défiance et fragiliser le lien social. Éric Maurin met en avant la notion de « mouvement social » plutôt que de « catégories statiques et concurrentes : on oublie souvent que les classes moyennes d'aujourd'hui sont pour une large part les pauvres d'hier, et qu'elles savent avoir bénéficié de la redistribution. Il faut aussi tenir compte des services publics, notamment de l'école, dont les classes moyennes ont su tirer parti. »
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2012, 19:42:32

La classe moyenne gagne entre 1150 et 1650 euros par mois (le double pour un foyer). Ceux-là n'ont rien à craindre de mesures du PS ou du FG. Et même jusqu'à 2500 euros par mois (soit 80% des français), ceux-là n'ont rien à craindre.

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Ilikeyourstyle » 29 janv. 2012, 19:50:42

Pour moi, la classe moyenne , çà dépend d'où on vit. On vit mieux avec 2 jobs d'employés à 1500 €/mois à Chateauroux qu'avec 2 jobs de cadre à 3000 €/mois à Paris.
En milieu urbain de grande ville, je situerais effectivement la classe moyenne à 4000 €/mois par foyer. En dessous, tu rames grave.

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2012, 19:54:39

Donc, ta définition de classe moyenne est: classe qui ne rame pas mais qui n'est pas assez riche pour être qualifiée d'aisée. Désolé de briser le mythe, mais ta classe moyenne est constituée de 15% des français au maximum.

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Message non lu par lucifer » 29 janv. 2012, 21:51:47

On parle de brut, là, ou de net ?
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par lancelot » 29 janv. 2012, 22:13:48

de net lulu, de net ....

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Ilikeyourstyle » 29 janv. 2012, 22:20:10

Nombrilist a écrit :Donc, ta définition de classe moyenne est: classe qui ne rame pas mais qui n'est pas assez riche pour être qualifiée d'aisée. Désolé de briser le mythe, mais ta classe moyenne est constituée de 15% des français au maximum.
Disons que la définition de classes moyennes où on colle 80% des gens ne correspond à rien. Comme déjà dit, un couple d'ouvriers-employés gagnant au total 2500 €/mois à Rodez vit mieux qu'un couple de jeunes cadres avec enfant à Paris avec 4000 €/mois. Des tas de facteurs: loyers,IR, impôts locaux, coûts de la bouffe et des transport.

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par lucifer » 29 janv. 2012, 22:21:09

C'est pas mal, comme tableau, mais un couple avec 1 enfant et qui touche 3000 € ( le cas de mon meilleur pote) , il se situe où ? Juste pour lui dire si il est c.. de continuer à voter à gauche (surtout qu'en +, il est propriétaire: bon, de ses dettes pour l'instant, mais il a un petit capital).
Bon, en +, il habite à Tours.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2012, 22:43:03

Les gens ne votent pas forcément pour leurs propres intérêts. Ton pote est de la classe moyenne selon ma définition. Il n'a donc rien à craindre d'un Mélenchon ou d'un Hollande.

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Ilikeyourstyle » 29 janv. 2012, 22:50:55

Nombrilist a écrit :Les gens ne votent pas forcément pour leurs propres intérêts. Ton pote est de la classe moyenne selon ma définition. Il n'a donc rien à craindre d'un Mélenchon ou d'un Hollande.
Juste:
- une augmentation des cotisations salariales retraite
- une augmentation des droits de succession quand il voudra léguer à son rejeton
- une augmentation de son IR quand Hollande supprimera le quotient familial
- l'arrivée d'une wilaya islamiste sur un terrain gouvernemental situé près de chez lui au titre de la loi SRU (remarque après les droits de succession sur sa maison seront nuls ...)
- une augmentation de son prix de l'eau, de l'électricité et du gaz quand Hollande mettra des tarifs modulables
- une augmentation des tarifs de l'électricité quand Hollande fermera les centrales nucléaires
- une augmentation du chômage dans la région quand Hollande fermera les centrales de Chinon et St-Laurent des Eaux
- une faillite de son entreprise quand elle délocalisera suite à l'excellente politique menée par Hollande.

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par lancelot » 29 janv. 2012, 22:53:30

un couple qui a un enfant et 3000€ est dans la classe moyenne ?

m.... alors, moi j'ai plus de gosses à charge ... et on gagne 40% de plus ... suis je un affreux bourgeois kapitaliste ??? :shock:

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2012, 22:55:25

"- une augmentation des droits de succession quand il voudra léguer à son rejeton"

Faux.

"- une augmentation de son IR quand Hollande supprimera le quotient familial"

Encore faux.

"- une augmentation de son prix de l'eau, de l'électricité et du gaz quand Hollande mettra des tarifs modulables"

Encore faux, ça ne bougera pas plus qu'avant.

"- une augmentation des tarifs de l'électricité quand Hollande fermera les centrales nucléaires"

Encore faux.

"- une augmentation du chômage dans la région quand Hollande fermera les centrales de Chinon et St-Laurent des Eaux"

Faux.

"- une faillite de son entreprise quand elle délocalisera suite à l'excellente politique menée par Hollande."

Faux.

T'as oublié l'arrivée des chars soviétiques.

Lancelot, il ne faut pas confondre classe moyenne et classe aisée. Si tu as plus d'enfants, ben faut diviser ton revenu en fonction. ça donne une moyenne.

Edit: j'ai pas compris le "plus", lol. Ben oui t'es dans la classe aisée selon moi.
Modifié en dernier par Nombrilist le 29 janv. 2012, 22:58:15, modifié 1 fois.

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Ilikeyourstyle » 29 janv. 2012, 22:57:03

lancelot a écrit :un couple qui a un enfant et 3000€ est dans la classe moyenne ?

m.... alors, moi j'ai plus de gosses à charge ... et on gagne 40% de plus ... suis je un affreux bourgeois kapitaliste ??? :shock:
P'tain, t'es un richard selon M.Hollande, un vilain kapitaliste à tondre d'urgence oui. icon_biggrin icon_biggrin

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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par lancelot » 29 janv. 2012, 23:03:05

Lancelot, il ne faut pas confondre classe moyenne et classe aisée. Si tu as plus d'enfants, ben faut diviser ton revenu en fonction. ça donne une moyenne.


heu je pige pas bien la ... ça me fait grimper ou descendre ?
P'tain, t'es un richard selon M.Hollande, un vilain kapitaliste à tondre d'urgence oui. icon_biggrin icon_biggrin
M'en fous ... même pas mal ... icon_cheesygrin

Nico37
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Re: Comment définir les classes moyennes ?

Message non lu par Nico37 » 29 janv. 2012, 23:09:09

lucifer a écrit :C'est pas mal, comme tableau, mais un couple avec 1 enfant et qui touche 3000 € ( le cas de mon meilleur pote) , il se situe où ? Juste pour lui dire si il est c.. de continuer à voter à gauche (surtout qu'en +, il est propriétaire: bon, de ses dettes pour l'instant, mais il a un petit capital).
Bon, en +, il habite à Tours.
Eh bien faut que je le rencontre icon_mrgreen
Les classes moyennes c'est l'intervalle D4-D6 soit 30% pour le bas ; au dessus 30% de classes moyennes supérieures et 10% de riches qui accaparent 80% de la richesse... Ah oui j'oubliais en dessous (D1-D3) 30% de pauvres...
Nombrilist a écrit :T'as oublié l'arrivée des chars soviétiques.
J'en connais dans le 16è qui avait fait apprendre le russe à leurs enfants à la fin des années 1970 car ils craignaient l'arrivée de la gauche :)
Modifié en dernier par Nico37 le 29 janv. 2012, 23:11:49, modifié 1 fois.

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