Qu'en pensez vous ?En cette période estivale, le covoiturage est en plein boom. Le site http://www.covoiturage.fr, qui domine quasi exclusivement le secteur, est passé en un peu plus d'un an au payant. Une décision qui n'a pas fait l'unanimité, à lire les commentaires des lecteurs de LExpansion.com. Deux groupes Facebook ont même été créés pour la contester, réunissant au total presque 800 personnes. Si le nombre de contestataires est incomparable avec le nombre de membres inscrits sur le site, la grogne ne peut pour autant être éludée.
(...)
Covoiturage.fr, le leader incontesté qui peine à se rentabiliser
Le site covoiturage.fr concentre en France près de 90% des offres de covoiturage. Il compte aujourd'hui 1,9 million membres dans l'Hexagone, contre moins d'un million il y a un peu plus d'un an. Chaque jour, le site gagne 3000 nouveaux inscrits en moyenne. Et près de 350 000 personnes voyagent chaque mois sur les routes de France à travers son service, soit l'équivalent de près de 1000 TGV. Le site vient de se lancer au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne.
Cette domination sur le secteur n'est pourtant pas synonyme de fortune pour le site internet. En 2011, il a réalisé un chiffre d'affaires d'un million d'euros. Mais depuis sa création, il doit faire face à des déficits. La perte de 2011 n'a pas été communiquée. Jusque récemment, le site ne recevait pas un centime de la part de ses membres. Il vivait donc principalement de son service dédié aux entreprises, et plus marginalement de la publicité. Car Frédéric Mazzella, le fondateur du site, se dit réticent à développer la publicité sur son site. "Elle ne nous a jamais permis de nous financer. Elle a été bouleversée par Google et Facebook. Aujourd'hui, pour qu'une publicité soit rentable, elle doit être ciblée et porter sur un énorme volume de membres", argue-t-il. "Je suis allé au bout du gratuit. Derrière notre service de qualité, il y a 50 personnes et 40 serveurs qui tournent 24h/24".
Les failles de la gratuité et le passage au payant
Le site a donc lancé en phase de test une formule payante en mai 2011, exclusivement en Bretagne. A chaque covoiturage, le site internet ponctionnait une somme fixe, de deux euros.
(...)
Frédéric Mazzella affirme qu'avant de passer à la réservation en ligne, le site faisait face à un taux de désistement de 35%. Ce qui a fait "que de nombreux conducteurs partaient sans avoir le moindre passager dans leur voiture".
(...)
Selon lui , la formule récente a porté ses fruits: "Le taux de désistement de passagers dans les dernières 48h a chuté de 35% à 4% depuis le lancement de la réservation payante en ligne. De plus, lorsque cela arrive, le conducteur est maintenant dédommagé. C'est un vrai progrès vers la fiabilité du service et l'engagement des membres de notre communauté." Avant de passer au payant, il confie toutefois avoir envisagé d'autres solutions.
(...)
Pour le fondateur de Covoiturage.fr, tout le problème viendrait du fait que "payer pour un service n'est pas vraiment dans notre culture. Par exemple, contrairement aux anglo-saxons, nous avons très peu l'habitude de laisser un pourboire, même quand le service est bon, car on nous dit depuis toujours que le service est compris..." Le virage de la rentabilité est décidément bien délicat à entamer.
L'intégralité de cet article sur L'expansion.fr
A plus tard,