Qu'en pensez vous ?Météo et conso ne font pas toujours bon ménage. En France, un mois de juillet pluvieux a poussé les ménages dans les magasins (+ 0,4 % de dépenses), et le mois d’août, bien plus ensoleillé, s’est traduit par une déconvenue sur le plan de la consommation : - 0,8 %, soit le deuxième plus mauvais résultat affiché depuis quatorze mois, a annoncé l’Insee le 28 septembre. De nombreux secteurs sont passés dans le rouge cet été : l’équipement de la maison, l’habillement, le bricolage, l’achat d’essence… Et le recul du pouvoir d’achat, attendu en 2012, ne permettra pas de sauver l’année.
Arbitrage "professionnel"
En fait, l’homo economicus, triste héros du best-seller de Daniel Cohen, semble avoir intégré le ralentissement durable de l’économie. A l’inverse de 2008, il n’agit plus de manière erratique en sabrant violemment dans ses achats, mais arbitre de façon professionnelle. "Le consommateur se comporte en acteur économique qui gère son budget comme on gère une entreprise, confirme Robert Rochefort, coprésident de l’ObSoCo, l’Observatoire société et consommation. Il rationalise, recycle, coupe dans ses dépenses." L’avènement d’Internet lui offre tous les outils d’information et d’expertise dont il a besoin, à commencer par les comparateurs de prix, comme Leguide.com. Et les entreprises s’adaptent.
Ainsi, ces derniers jours, les lancements d’offres low cost se sont multipliés dans le transport, la téléphonie et la distribution, preuve d’un bouleversement profond de l’industrie et des services. "Il ne s’agit pas de simples baisses de prix mais d’offres simplifiées, sans superflu, et donc moins chères", souligne Emmanuel Combe, professeur à l’ESCP Europe. Le plus surprenant, c’est que ces initiatives viennent non pas de nouveaux acteurs, mais d’opérateurs historiques.
L’archétype du modèle low cost, c’est Renault et sa marque Dacia, dont les dernières versions sont présentées au Mondial de l’automobile.
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La priorité c'est le pratique
"Le consommateur évolue, écrit Véronique Nguyen, professeure à HEC et auteure avec Michel Santi du Business model du low cost (éd. Eyrolles). Il est maintenant d’accord pour payer au prix bas le moyen de transport dont il a simplement besoin sur le plan pratique et faire abstraction de tout le reste." La SNCF l’a compris. L’an prochain, elle lancera des "TGV éco" avec des billets à moins de 25 euros. Le secret de ces prix mini ? Les rames d’une seule classe compteront 1 200 sièges au lieu de 1 000 actuellement, il n’y aura pas de voiture-bar, un seul bagage sera autorisé par -passager, et les départs se feront de "gares bis", telle Marne-la-Vallée, proche des lignes à grande vitesse, soit une économie de 30 % pour la SNCF. Avec cette offre, 1 million de billets seront vendus sur Internet.
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Cette conversion des acteurs historiques au low cost ne concerne pas que le transport. Après la déferlante de Free Mobile (3,6 millions d’abonnés en six mois !), Orange, Bouygues Télécom et SFR ont lancé des offres simplifiées, Sosh, Red, B&You, avec moins de services (pas d’accès au call center) et plus d’options payantes (pour davantage de débit). La semaine dernière, Carrefour leur a emboîté le pas avec un forfait à 4,99 euros. « Cela permet à cette enseigne, dangereusement positionnée dans le milieu de gamme, de renforcer son image prix », indique Emmanuel Combe.
La santé en partie contaminée
Après la banque, l’assurance, les pièces détachées, les pompes funèbres, des pans entiers de l’économie basculeront dans le low cost es prochains mois. « Tous les domaines où il n’y a pas d’affect dans l’utilisation du produit », affirme Véronique Nguyen. Même dans la santé, le low cost débarque avec les génériques, les prothèses auditives de Sonalto et les soins dentaires avec Addentis, ou encore l’ophtalmologie d’Opta Vision.
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Une exception, l’alimentation
"Aucun secteur ne sera épargné par le phénomène, prédit Robert Rochefort. Et les concurrents s’adaptent pour offrir un meilleur rapport qualité-prix." C’est ce qui est arrivé dans l’alimentaire. Si en 2008 la crise avait favorisé une percée des gammes premiers prix et du hard discount, rien de tel n’est à constater aujourd’hui. Non seulement les enseignes comme Lidl et Aldi ne progressent pas, mais les marques nationales résistent plutôt bien.
(...) L'intégralité de cet article à lire sur Challenges.fr[/align]
A plus tard,